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contenter

vt (kon-tan-té)
  • 1Rendre content. Parbleu, dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père. [La Fontaine, Fables] Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut : On se levait trop tard, on se levait trop tôt ; Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose. [La Fontaine, Fables] Ils contentent le monde en permettant les actions, et ils satisfont à l'Évangile en purifiant les intentions. [Pascal, Les provinciales]

    En parlant des choses. Contentant ses désirs, punis son parricide. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Pour contenter ses frivoles désirs, L'homme insensé vainement se consume. [Racine, Esther] Prince, dès ce moment contentez mes souhaits. [Racine, Bérénice] Hé bien, régnez, cruel, contentez votre gloire. [Racine, ib. IV, 5] Hé bien, seigneur, allez, contentez votre envie. [Racine, Alexandre le grand] Perfides, contentez votre soif sanguinaire. [Racine, Iphigénie en Aulide] Contentez mon désir et n'ayez point d'effroi, Je vous réponds de tout, et prends le mal sur moi. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Une reconnaissance ingénieuse et difficile à contenter n'a pu rien imaginer de plus nouveau et de plus noble qu'un pareil monument. [Fontenelle, Viviani.] Il pouvait contenter tous ses désirs. [Fénelon, Télémaque] Il ne songeait qu'à contenter ses passions. [Fénelon, ib. II] Va contenter des dieux l'inhumaine justice. [Voltaire, Sémiramis]

  • 2Apaiser quelqu'un en lui accordant une chose. Cet homme ira se plaindre partout si on ne le contente pas. Faites-vous contenter par ce couple céleste. [La Fontaine, Fables]

    Payer. Vous serez pleinement contentés de vos soins. [Molière, L'école des maris]

  • 3Plaire à. Cette musique ne contente pas l'oreille. Pendant qu'elle contentait le monde et se contentait elle-même, la princesse Palatine n'était pas heureuse, et le vide des choses humaines se faisait sentir à son coeur. [Bossuet, Oraisons funèbres]
  • 4Se contenter, vpron Satisfaire son envie, ses désirs. Il y a longtemps que je désire acheter cela, il faut enfin que je me contente. Cherchez.... Contentez-vous ; suivez votre humeur inquiète. [La Fontaine, Fables] La viduité est regardée, non plus comme un état de désolation, mais comme un état désirable où, affranchi de tout joug, on n'a plus à contenter que soi-même. [Bossuet, Oraisons funèbres] Cependant, mes disciples, contentez-vous : si les grands travaux ne rebutent pas votre courage, il peut arriver que la gloire soit votre récompense. [La Bruyère, Disc. sur Théophr.] Je me contenterai par dire qu'il [le duc d'Uzeda] était.... [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    S'accommoder de, se borner à. Se contenter de peu. Il se contentait de sa condition. Je ne me contente pas de toutes ces raisons. Contentez-vous de la demande que vous avez faite. Ainsi qui peut vous croire, aisément se contente. [Corneille, Nicomède] Contentez-vous de savoir Qu'aussi bien que ma soeur j'écoute mon devoir. [Corneille, Agésilas] Du moins contente-toi de l'avoir étonnée [ma vertu]. [Corneille, Horace] J'étais heureuse sans amant ; Mon coeur se contentait de régner sur lui-même. [Quinault, Proserp. IV, 11] .... Mais du prix qu'on m'offre il faut me contenter. [Racine, Athalie] César, contentez-vous de la toute-puissance. [Voltaire, Octave et le jeune Pompée, ou Le triumvirat] Il en est venu depuis qui ne se sont pas contentés de rire. [Guez de Balzac, Correspondance]

    Se contenter que, avec le subj. Je me contente que vous ayez vu que.... [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Les paysans nés esclaves se contentaient qu'une agriculture grossière leur rapportât précisément de quoi vivre. [Fontenelle, Czar Pierre.]

    Dans un sens plus étroit, en demeurer là, ne pas vouloir faire plus que ce qu'on a fait. Je me contente de lui avoir prêté de l'argent et ne veux pas le cautionner.

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