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courber

vt (kour-bé)
  • 1Rendre courbe. Courber un bâton. La vieillesse viendra courber ton corps. [Fénelon, Télémaque] Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse. [La Fontaine, Fables] Puis l'infirme vieillesse, arrivant tristement, Presse d'un malheureux la tête chancelante, Courbe sur un bâton sa démarche tremblante.... [Chénier, Élégies]
  • 2Fléchir, baisser. Peut-être Assuérus, frémissant de courroux, Si nous ne courbons les genoux Devant une muette idole, Commandera qu'on nous immole. [Racine, Esther] Vous avez jusqu'ici.... Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. [La Fontaine, Fables] On courbe l'homme, et il reste plié ; il prend cette attitude pour celle que lui donne la nature, il s'endort dans sa misère. [St-lambert, Saisons, IV, note 4] On courbait la tête sous les bénédictions des évêques. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

    Fig. Ce Dieu, tyran cruel, monarque imaginaire, Sous le sceptre odieux du pouvoir arbitraire, Devait courber nos fronts.... [Delille, Paradis perdu] perdu, VI., Las de courber mon front sous un injuste empire. [Delavigne, Les vêpres siciliennes]

  • 3 vi Courber sous le faix, plier, fléchir. Quatre monstres marins courbent sous ce fardeau. [Corneille, La toison d'or] L'ombrage n'était pas le seul bien qu'il sût faire ; Il courbait sous les fruits. [La Fontaine, Fables] Ils [des arbres] courbent sous le poids des offrandes sans nombre. [La Fontaine, Phil. et Bauc.]
  • 4Se courber, vpron Devenir courbe. La poutre se courbant sous le poids qu'elle supportait. Ce trône était ombragé de lilas qui se courbaient en voûte. [Marmontel, Contes moraux] Jusqu'aux fonds azurés où la voûte des airs S'unit, en se courbant, au vaste sein des mers. [St-lambert, Saisons, II]

    Avec suppression du pronom réfléchi. On fit courber par force des arbres l'un vers l'autre, et l'on attacha à chacun de ces arbres un des membres du corps de ce parricide. [Rollin, Histoire ancienne]

  • 5Plier le corps. Se courber pour ramasser quelque chose. Mais du haut de la porte enfin nous l'avons vue, Un poignard à la main sur Pyrrhus se courber, Lever les yeux au ciel, se frapper et tomber. [Racine, Andromaque] Lui-même, se courbant, s'apprête à le rouler [le lutrin]. [Boileau, Le lutrin]
  • 6S'incliner. L'insolent devant moi ne se courba jamais. [Racine, Esther] Cette tête élevée vers les cieux n'est pas faite à l'image du Créateur pour se courber devant un homme. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes] Séraphins, prophètes, archanges, Courbez-vous, c'est un roi ; chantez, c'est un martyr ! [Hugo, Odes et ballades]

    Fig. [La véritable grandeur] se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel. [La Bruyère, II]

  • 7S'humilier sous la volonté d'un supérieur. Tout se courbe devant cet homme.

    Se dit aussi, dans le langage élevé, des objets inanimés. Ô voyage bien différent de celui qu'elle avait fait sur la même mer, lorsque, venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne, elle voyait, pour ainsi dire, les ondes se courber sous elle et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers ! [Bossuet, Oraisons funèbres] Et la mer se courbant sous vos flottes puissantes. [Delille, Énéide]

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