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enfermer

vt (an-fèr-mé)
  • 1Mettre en un lieu fermé. Enfermer quelqu'un dans sa chambre, un cheval à l'écurie. Il fut enfermé dans une forteresse. Dans un même sépulcre enferme-nous tous deux. [Voltaire, Les Scythes] Sa femme se déshonora avec tant d'éclat, que le baron, de concert avec sa famille, la fit enfermer dans un couvent. [Genlis, Veillées du chât. t. II, p. 375, dans POUGENS]

    Fig. Enfermer le loup dans la bergerie, enfermer quelqu'un dans l'endroit même où il peut faire le plus de mal, et presque toujours lorsque l'on croit se garantir par là de tout inconvénient. Se dit aussi d'une plaie, d'un ulcère qu'on ferme, tout en laissant dans le corps des humeurs qui avaient pris leur cours par là.

    Absolument. Enfermer, mettre dans une prison, dans un cloître, dans un appartement qui sert de lieu de réclusion. Il ignore qu'au même instant son oncle travaille à le faire enfermer. [Diderot, Le père de famille] Ô ces femmes ! voulez-vous donner de l'adresse à la plus ingénue, enfermez-la. [Beaumarchais, Le barbier de Séville, ou La précaution inutile]

    Il signifie aussi mettre dans une maison d'aliénés. Si l'effet suit la cause, il est à présumer Qu'avant qu'il soit un mois, il faudra t'enfermer. [Corneille Th. Geôlier de soi-même, I, 5] Elle est folle à tel point qu'on ne peut l'exprimer ; Travaillez au plus tôt à la faire enfermer. [Regnard, Les Ménechmes] Mon procureur fera cette expédition ; C'est un homme admirable et qui par son adresse Aurait fait enfermer les sept Sages de Grèce, S'il eût plaidé contre eux.... [Gresset, Le méchant]

  • 2Serrer. Enfermer le sucre, le pain, le vin.
  • 3Enfermer son chagrin, le contenir, ne pas s'y abandonner. Enfermer sa honte, la cacher. Dans la nuit du tombeau j'enfermerai ma honte. [Racine, Iphigénie en Aulide]
  • 4Entourer, clore. Les coteaux qui enferment ce vallon retiré.

    Il se dit aussi de personnes qui en enveloppent une autre. Près d'être enfermé d'eux [par les Curiaces], sa fuite l'a sauvé. [Corneille, Horace] Le reste impatient, dans sa noble colère, Enferme la victime. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient]

  • 5Contenir, avoir en soi. Ce corps n'enferme point une âme si commune. [Corneille, Médée] Quand ce peuple insolent qu'enferme Alexandrie Fit quitter au feu roi son trône et sa patrie. [Corneille, La mort de Pompée] En ce vase chétif tout Hercule est enclos, Je puis en une main enfermer ce héros. [Rotrou, Hercules mourant] Quand elle [l'histoire grecque] commence, celle du peuple de Dieu, à la prendre seulement depuis Abraham, enfermait déjà quinze siècles. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Son coeur n'enferme point une malice noire. [Racine, Britannicus] [Dieu] qui fait même de ses serviteurs les maîtres du monde et de tout ce que le monde enferme. [Massillon, Car. Lazare.]
  • 6Supposer, contenir comme conséquence. Je ne parle point du premier [objet] ; je traite particulièrement du second, et il enferme le troisième. [Pascal, Pensées] Enfin toutes sortes d'hommes, excepté les Dominicains, entendent par le mot suffisant ce qui enferme tout le nécessaire. [Pascal, Les provinciales] On peut bien dire des choses fausses en les croyant véritables ; mais la qualité de menteur enferme l'intention de mentir. [Pascal, Les provinciales]
  • 7S'enfermer, vpron Se mettre en un lieu fermé. S'enfermer dans un cloître. J'irai m'enfermer dans des murs plus terribles pour moi que pour les femmes qui y sont gardées. [Montesquieu, Lettres persanes]

    S'enfermer dans une place, s'établir, pour la défendre, dans une place qui va être assiégée.

    Fig. Ma flamme par Hector fut jadis allumée, Avec lui dans la tombe elle s'est enfermée. [Racine, Andromaque]

  • 8Fermer la porte sur soi pour s'isoler. Ils se sont enfermés deux heures. Cléopatre s'enferme en son appartement. [Corneille, La mort de Pompée]
  • 9S'impliquer. Ces trois choses ne se séparent jamais et s'enferment l'une l'autre. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]
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