entasser
vt (an-tâ-sé)
- 1Mettre en tas. Entasser des gerbes. Entasser des livres dans une chambre.
Accumuler. Entasser des écus.
La vieillesse chagrine incessamment amasse, Garde non pas pour soi les trésors qu'elle entasse
. [Boileau, L'art poétique]Absolument.
L'usage seulement fait la possession, Je demande à ces gens de qui la passion Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme
. [La Fontaine, Fables]Et je n'entasse guère Un jour sur l'autre
. [La Fontaine, ib. VIII, 2] - 2 Fig. Entasser des citations.
C'est vouloir entasser offense sur offense
. [Mairet, Soliman]Cet auteur a entassé comparaison sur comparaison
. [Bossuet, Avert. 6]Vous entassez vertu sur vertu, bonne oeuvre sur bonne oeuvre
. [Maintenon, Lettres]Nous entassons sottise sur sottise, infortune sur infortune
. [Maintenon, ib. 17 nov. 1707]N'avez-vous point entassé trop d'emplois sur la tête d'un seul homme ?
[Fénelon, t. XXII, p. 304]C'est ainsi qu'Empédocle reprochait aux Agrigentins d'entasser les plaisirs comme s'ils n'avaient qu'un jour à vivre, et de bâtir comme s'ils ne devaient jamais mourir
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Les Manichéens ont, de tout temps, entassé principes sur principes, absurdités sur absurdités
. [Condillac, Traité des syst. chap. 2] - 3Réunir dans un espace trop étroit. On entassa les prisonniers dans une église abandonnée.
- 4S'entasser, vpron Être mis en tas.
Les ans se sont en foule entassés sur ma tête
. [Ducis, Le roi Lear]Et la feuille aux feuilles s'entasse
. [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]Se mettre, en parlant de plusieurs personnes, dans un lieu trop étroit.
Les sept personnes qui l'emplissaient [une voiture] à bonne mesure, s'y entassaient
. [Scarron, Le Roman comique]
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