forcené, ée
adj. (for-se-né, née)
- 1Qui est hors de sens.
....Le dépit dont l'âme est forcenée
. [Régnier, Satires]La perte de toute espérance rend forcené
. [Fénelon, Télémaque]Tu as l'air d'une sibylle dans son antre, qui étouffe, qui écume, qui est forcenée
. [Fénelon, t. XIX, p. 319]Les éléphants, percés de coups et ayant la plupart perdu leurs conducteurs, ne gardaient plus l'ordre accoutumé, et, comme forcenés de douleur, ne distinguaient plus amis et ennemis
. [Rollin, Histoire ancienne][Caton] Ce héros forcené, la victime d'Utique
. [Voltaire, La mort de César]La nature, le vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'inventer et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais las de produire
. [Gilbert, Le XVIIIe siècle]Passionné pour.
Me voilà forcené des échecs
. [Rousseau, Les confessions]Furieux.
Il prit une envie forcenée à Bessus de tuer le roi
. [Vaugelas, Q. C. V, 12, dans RICHELET]Une ombre de respect pour son saint ministère Peut-être adoucira ces vainqueurs forcenés
. [Voltaire, L'orphelin de la Chine]Lorsqu'elle [la tigresse] a perdu tout espoir de recouvrer sa perte, des cris forcenés et lugubres, des hurlements affreux expriment sa douleur cruelle et font encore frémir ceux qui les entendent de loin
. [Buffon, Quadrupèdes]Terme de blason. Se dit d'un cheval emporté et furieux.
- 2 Substantivement.
C'est ainsi que souvent par une forcenée Une triste famille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret
. [Boileau, Satires]Contre ces forcenés les lois sont sans vigueur
. [Delavigne, Les vêpres siciliennes]
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