Voir les citations avec "mitoyen, enne"

mitoyen, enne

adj. (mi-to-iin, iè-n' ; quelques-uns prononcent mi-toi-iin)
  • 1Qui tient le milieu entre deux choses, qui est entre deux choses. Espace mitoyen.

    Mur mitoyen, mur qui, séparant deux propriétés contiguës, appartient aux deux propriétaires, ce qui se constate par titre, ou, en l'absence de titre, par certains indices. Un puits mitoyen est un puits qui se trouve dans un mur mitoyen. La réparation et la reconstruction du mur mitoyen sont à la charge de tous ceux qui ont droit. [Code Napoléonien]

    Une haie, un fossé qui séparent deux champs sont mitoyens, quand ils sont dans les mêmes conditions que le mur mitoyen.

    Fig. Cette attache intime que nous avons à nous-mêmes, c'est la ligne de séparation, c'est la paroi mitoyenne entre tous les coeurs, c'est ce qui fait que chacun de nous se renferme tout entier dans ses intérêts. [Bossuet, Sermons]

    Cloison mitoyenne, cloison qui est commune à deux chambres et qui les sépare.

    Dents mitoyennes du cheval, quatre dents qui poussent entre les pinces et les coins, après que les dents de lait sont tombées, ce qui arrive lorsqu'il a passé trois ans.

  • 2 Fig. Qui est placé entre deux choses extrêmes ou opposées, et qui tient un peu de l'un et de l'autre. [Les chevaliers à Rome] ordre mitoyen entre les patriciens et le peuple. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Calvin cherche une voie mitoyenne. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] Platon établit trois sortes de dieux : des dieux supérieurs, des dieux inférieurs et des mitoyens. [Fénelon, Platon.] Ma condition ne souffre point ces états mitoyens de vertu qui tiennent comme un milieu entre l'innocence et le crime. [Massillon, Avent, Disp. à la commun.] Marc-Aurèle, aussi grand peut être sur le trône de l'empire romain qu'Épictète dans l'esclavage, parle souvent, à la vérité, des dieux, soit pour se conformer au langage reçu, soit pour exprimer des êtres mitoyens entre l'être suprême et les hommes. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Ces caractères indécis et mitoyens ne peuvent jamais réussir, à moins que leur incertitude ne naisse d'une passion violente. [Voltaire, Rem. Corn. Tite et Bérénice, I, 1] Je me sers d'une drogue qui me rendra ou qui m'ôtera la vue tout à fait ; je n'aime pas les partis mitoyens. [Voltaire, Correspondance] Cette matière mitoyenne entre le suif et la cire pour la consistance et la qualité, tenait lieu de l'une et de l'autre aux premiers Européens qui abordèrent dans ces contrées. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes] Je penche pour un parti mitoyen entre l'opinion de ceux que j'aime et que j'honore et l'avis des hommes qui ont montré le plus de dissentiment avec moi depuis le commencement de cette assemblée. [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné] Une opinion en apparence mitoyenne et modérée. [L'abbé Morellet, Mém. t. I, p. 230, dans POUGENS]

    Avis mitoyen, avis qui s'éloigne des extrémités de deux avis opposés.

  • 3État mitoyen, condition entre la richesse et la pauvreté. Les hommes de l'état mitoyen, auxquels l'inanition et les excès sont également inconnus. [Buffon, Quadrupèdes] C'est dans l'état mitoyen que la probité est encore le plus en honneur. [Duclos, Consid. moeurs, ch. 4]

    Appartenant à l'état mitoyen. Moi, j'aime à pourchasser des beautés mitoyennes. [Regnard, Le joueur]

  • rechercher