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offrande

nf (o-fran-d')
  • 1Don offert sur les autels, dans les temples, dans les églises. Nous avons par trois fois imploré leur secours, Par trois fois redoublé nos voeux et nos offrandes. [Corneille, Oedipe] De toute autre victime [qu'Iphigénie] il [le dieu] refuse l'offrande. [Racine, Iphigénie en Aulide] Il est venu faire ses offrandes au temple. [Fénelon, Télémaque] S'il [le ciel] est juste, faut-il, pour le rendre propice, Que j'aille teindre les ruisseaux, Dans l'offrande d'un sacrifice, Du sang innocent des taureaux ? [Chaulieu, à Lafare.] La reine sans ceinture, un pied sans brodequin, Déjà tient son offrande en sa tremblante main. [Delille, Énéide]

    Fig. Autant d'hommages qu'on rendait à son rang ou à sa vertu, étaient autant d'offrandes qu'elle faisait intérieurement à Jésus-Christ crucifié. [Fléchier, Oraisons funèbres] Présentez à nos dieux des offrandes de pleurs. [Voltaire, Œdipe]

  • 2Ce qu'on donne au prêtre qui officie solennellement, et qui en même temps fait baiser en signe de paix une patène à la personne qui se présente. Ils [les manichéens] fréquentaient les églises, allaient à l'offrande, se confessaient. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] Lorsqu'il fallut aller à l'offrande, il [Théodose] se leva, s'avança vers l'autel, où il offrit ses dons comme il avait accoutumé. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] C'est une belle chose de voir le compère cardeur et le menuisier gaillard avec la robe rouge comme un président, donner des arrêts et aller les premiers a l'offrande ; vous ne voyez pas cela à Paris. [Racine, lett. à Levasseur, 24 nov. 1661] Une pauvre femme fort âgée et qui n'avait rien à donner, porta un jour un petit chat à l'offrande, disant qu'il était de bonne race, et qu'il servirait à prendre les souris de la sacristie. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 358, dans POUGENS]
  • 3Tout ce qu'on offre à quelqu'un pour lui prouver son dévouement. Si je me dispense ici de m'étendre sur les belles et glorieuses vérités qu'on pourrait dire d'elle [Son Altesse le frère du roi], c'est par la juste appréhension que ces grandes idées ne fissent éclater encore davantage la bassesse de mon offrande. [Molière, L'école des maris]

    Par compliment. Veuillez bien agréer l'offrande de mes voeux.

PROVERBES

Vous allez trop vite à l'offrande, vous ferez choir M. le curé, se dit pour reprocher à quelqu'un une précipitation maladroite.

À l'offrande qui a dévotion, l'offrande est à dévotion, se dit quand on invite à quelque cotisation volontaire, et aussi pour signifier tout ce qu'il est libre de faire ou de ne pas faire.

À chaque saint son offrande, c'est-à-dire il faut rendre des civilités, faire des cadeaux à tous ceux qui ont quelque pouvoir en une affaire. On dit aussi : à petit saint petite offrande.

REMARQUE

OFFRANDE, OBLATION. L'oblation est l'action d'offrir ; et l'offrande est la chose qui doit être offerte.

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