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prodige

nm (pro-di-j')
  • 1Ce qui frappe comme quelque chose de merveilleux, d'étonnant. Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? quelle nouveauté. quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! [Pascal, Pensées] Les Romains firent des prodiges pour leur liberté. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] L'égarement du ministre va jusqu'au prodige. [Bossuet, Lett. 158] Le maître du château, ayant vu d'une fenêtre les prodiges de valeur que faisait Zadig. [Voltaire, Zadig, ou La destinée] Qui faisait à dix ans des prodiges sur le clavecin. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Je suis las de raconter des prodiges : les polypes à bras en ont un autre à nous offrir... [Bonnet, Considérations sur les corps organisés]
  • 2Particulièrement, synonyme de miracle, de ce qui arrive contre le cours régulier des choses. Je ferai paraître en haut des prodiges dans le ciel, et en bas des signes extraordinaires sur la terre. [Sacy, Bible, Act. des apôt. II, 19] Dieu faisait des prodiges inouïs. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis de nos jours ? [Racine, Athalie] Un homme du peuple, à force d'assurer qu'il a vu un prodige, se persuade faussement qu'il a vu un prodige. [La Bruyère, XIV] À mesure que l'on est plus ignorant, et que l'on a moins d'expérience, on voit plus de prodiges ; les premiers hommes en virent beaucoup. [Fontenelle, Orig. fabl. t. III, p. 271, dans POUGENS] Quand Dieu a permis aux démons de faire des prodiges, il les a en même temps confondus par des prodiges plus grands. [Fontenelle, Histoire des oracles] Il n'y eut plus de prodiges dès que la nature fut mieux connue ; on l'étudia dans ses productions. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV]
  • 3 Par exagération, personne qui excelle. Cet amant fortuné, ce prodige en bonheur. [Tristan, Panthée] C'est [une dame qui avait perdu sa fille] un prodige de douleur et d'affliction, disant des choses qui font fendre le coeur. [Sévigné, 29 nov. 1688] M. du Maine est un prodige d'esprit ; aucun ton et aucune finesse ne lui manque. [Sévigné, 7 août 1676] Scipion l'Africain.... qui était un prodige de sagesse et de vertu, telle qu'on la pouvait trouver parmi des païens. [Rollin, Histoire ancienne] Véritablement, j'avais plus d'intelligence et de raisonnement qu'on n'en a ordinairement à cet âge ; cela se peut dire sans vanité, puisqu'on voit des enfants qui ont passé pour des prodiges d'esprit devenir des prodiges de sottise. [Staal, Mém. t. I, p. 7] Après bien des soins perdus à gâter dans les enfants les vrais dons de la nature... tous ces petits prodiges deviennent des esprits sans force et des hommes sans mérite, uniquement remarquables par leur faiblesse et par leur inutilité. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Despréaux fut dans ses premières années le contraire de ces petits prodiges de l'enfance, qui souvent dans l'âge mûr sont à peine des hommes ordinaires. [D'alembert, Éloges, Despr.] Ces prodiges prématurés d'esprit, qui deviennent, après quelques années, des prodiges de bêtise. [Condillac, Traité anim. II, 9]

    Le prodige de quelqu'un, personne que quelqu'un regarde comme un prodige. Il [Corbinelli] vous adore de vouloir apprendre ; vous êtes toujours son prodige. [Sévigné, à Mme de Grignan, 24 nov. 1679]

    Il se dit quelquefois en mauvaise part. Néron fut un prodige de cruauté.

    Il se dit aussi des choses. Cette machine est un prodige de l'art.

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