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pâlir

vi (pâ-lir)
  • 1Devenir pâle. Vous poussez des soupirs, vos visages pâlissent. [Corneille, Horace] Mais gardez de pâlir et de vous étonner à l'aspect du chemin qui vous y doit mener. [Corneille, Théodore et Héraclius] Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. [Racine, Phèdre] Il [un nouvelliste] dit que la cavalerie allemande est invincible : il pâlit au seul nom des cuirassiers de l'empereur. [La Bruyère, X.] Quand il [Socrate] but sans pâlir la coupe de la mort. [Voltaire, Loi naturelle, II] On rougit dans la honte, la colère, l'orgueil, la joie ; on pâlit dans la crainte, l'effroi et la tristesse. [Buffon, Histoire naturelle générale et particulière] Je crains bien moins ceux qui rougissent que ceux qui pâlissent, disait César ; celui qui aura rougi de colère sera véhément dans sa narration ; celui qui aura pâli d'horreur, sera terrible dans ses peintures. [Marmontel, Éléments de littérature]

    Pâlir de, devenir pâle à cause de. Qui.... Nous fait rougir de honte et pâlir de colère, ANNE DE ROHAN, Sonnet (en tête des Tragiques de d'Aubigné). Vous eussiez vu leurs yeux s'enflammer de fureur, Et, dans un même instant, par un effet contraire, Leur front pâlir d'horreur et rougir de colère. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] L'auteur pâlissant de courroux. [Boileau, Satires] J'ai pâli du dessein qui vous a fait sortir. [Racine, Phèdre] Le plus affreux péril n'a rien dont je pâlisse. [Racine, Iphigénie en Aulide] Que nos tyrans communs en pâlissent d'effroi. [Racine, Mithridate] Parfois le laboureur, sur son sillon courbé, .... rouvrant des tombeaux pleins de débris humains, Pâlit de la grandeur des ossements romains. [Hugo, Les rayons et les ombres]

    Fig. Pâlir sur des livres, étudier sans relâche. Or va, romps-toi la tête ; et de jour et de nuit Pâlis dessus un livre, à l'appétit d'un bruit Qui nous honore après que nous sommes sous terre. [Régnier, Satires] Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible. [Boileau, Satires] Personne dans le monde ne veut pâlir sur des calculs. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants]

  • 2Faire pâlir, inspirer de la crainte. Je vis ce visage que la crainte de la mort ne fit point pâlir. [Fléchier, Oraisons funèbres] [La satire], bravant l'orgueil et l'injustice, Va jusque sous le dais faire pâlir le vice. [Boileau, Satires] Pour étonner les coupables et faire pâlir les parjures. [Montesquieu, L'esprit des lois] Quand un brigand, vengeur de ce brigand farouche [Marat], Crut te [Charlotte Corday] faire pâlir aux menaces de mort. [Chénier, Odes et Iambes]
  • 3Il se dit de la lumière qui devient plus faible. Les étoiles pâlissaient à l'approche du jour. Et la moitié du ciel pâlissait, et la brise Défaillait dans la voile.... [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

    Fig. Son étoile pâlit, se dit de celui dont la prospérité diminue. Tout le monde croit que l'étoile de Quanto [Mme de Montespan] pâlit ; il y a des larmes, des chagrins naturels, des gaietés affectées, des bouderies ; enfin, ma chère tout finit. [Sévigné, 310]

  • 4 Fig. Paraître décoloré, faible, sans valeur, à côté de quelqu'un ou de quelque chose de brillant. L'or et le diamant, l'art, la nature même, Ce qu'enferme la terre et l'humide séjour Pâlit près d'un rayon du grand astre du jour. [Delille, Paradis perdu]

    Faire pâlir, éclipser, mettre dans l'ombre. Le Cid fit pâlir tout ce qui avait précédé.

  • 5 vt Rendre pâle. La fièvre l'a pâli.

    Par extension, faire paraître pâle. Ses yeux étaient baissés, et le reflet de la lune, en pâlissant son visage, rendait sa physionomie plus intéressante. [Genlis, Voeux téméraires, t. III, p. 184, dans POUGENS] La douce lumière qui éclairait son visage pâlissait son teint sans affaiblir l'éclat de ses yeux. [Staël, Corinne, ou l'Italie]

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