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saluer

vt (sa-lu-é), je saluais, nous saluions, vous saluiez ; que je salue, que nous saluions, que vous saluiez
  • 1Donner à quelqu'un que l'on aborde, que l'on rencontre, etc. une marque extérieure de civilité, de respect. Saluer la compagnie. Saluer de la main, du geste, de la voix. Allons, saluez monsieur. [Molière, Le malade imaginaire] D'où vient qu'Alcippe me salue aujourd'hui, me sourit et se jette hors d'une portière de peur de me manquer ? [La Bruyère, XI] Les grands sont entourés, salués, respectés ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. [La Bruyère, IX.] Venez, mademoiselle, et saluez les gens. [Regnard, Le distrait] [â Fontenoy] les officiers anglais saluèrent les Français en ôtant leurs chapeaux ; le comte de Chabanes, le duc de Biron, qui s'étaient avancés, et tous les officiers des gardes-françaises leur rendirent le salut. [Voltaire, Précis du siècle de Louis XV] Et, revenant avec la chaloupe, il salua le vaisseau de son mouchoir, aussi longtemps qu'il le put. [Staël, Corinne, ou l'Italie]

    Absolument. Les manières de saluer sont différentes selon les différentes nations. En Europe les hommes saluent en ôtant leur chapeau et en s'inclinant. Vous voyez des gens qui entrent sans saluer que légèrement, qui marchent des épaules. [La Bruyère, VIII] Ils laissent croître leurs ongles comme les Chinois ; ils saluent comme eux, et l'on sait que ce salut consiste à se mettre à genoux et à se prosterner jusqu'à terre. [Lapérouse, Voir t. III, p. 41, dans POUGENS]

  • 2On dit par civilité saluer, en abordant ou en quittant une personne. Je vous salue. J'ai l'honneur de vous saluer. Je vous salue très humblement.

    Je vous salue, j'ai l'honneur de vous saluer, est aussi une manière de terminer une lettre.

  • 3Saluer quelqu'un, faire visite à quelqu'un, lui rendre ses devoirs. Les officiers de la garnison sont allés saluer le gouverneur. Voilà, nous dit-il, un honnête homme et courtois ; ce n'est pas aujourd'hui seulement que je l'ai connu civil comme cela ; il m'a toujours fort salué, et m'est venu ici souvent entretenir. [Théophile, Oeuv. 1e part. p. 110, dans LACURNE] Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir et révérer en vous un second père. [Molière, Le malade imaginaire] Je ne vois pas ce qui pourrait m'empêcher de venir, dans les beaux jours, saluer l'Étoile du nord et maudire le Croissant. [Voltaire, Correspondance]
  • 4Faire ses compliments par lettre. Je vous prie de le saluer de ma part. Je lus hier une lettre du bonhomme la Maison... il ne m'en dit pas un mot [du mariage de Monsieur], et salue toujours madame la comtesse, comme si elle était encore à mes côtés. [Sévigné, 95]
  • 5Donner des marques de respect, à la vue de certaines choses. Saluez ces pénates d'argile. [La Fontaine, Philém. et Baucis.] Il meurt, comme Moïse, avant d'avoir pu passer le Jourdain ; il salue de loin, comme lui, cette terre heureuse.... [Massillon, Panég. St Louis.] Les oiseaux en choeur se réunissent et saluent de concert le père de la nature [le soleil]. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]

    On le dit particulièrement dans certaines occasions de cérémonie. Saluer l'autel. Saluer le catafalque, la représentation.

    On disait de même autrefois : saluer les armes. Saluer le lit du roi. Saluer la nef du couvert du roi.

    Fig. Son retour fut salué par d'immenses acclamations. On salua son avénement au trône par de grandes marques de joie.

  • 6Il se dit de la manière dont se rendent certains honneurs militaires sur la terre ou sur la mer. Saluer de l'épée, du drapeau, en défilant devant le général. On salue à la mer en tirant le canon ; on salue aussi quelquefois en baissant le pavillon.

    La mer salue la terre, les vaisseaux qui mouillent devant une forteresse doivent la saluer en tirant le canon.

    Terme de marine. Saluer de la voix, c'est crier vive le roi, la république, l'empereur, suivant le régime ; ce cri est poussé par l'équipage, ordinairement monté dans les haubans.

    Fig. Saluer un grain [sorte de tempête], se mettre en mesure contre sa force.

  • 7Proclamer, en parlant des anciens qu'on élevait au trône. Ils saluèrent Baléazar comme leur roi, et le firent proclamer par des hérauts. [Fénelon, Télémaque] Ils trouvèrent dans un lieu obscur un homme tremblant de peur, c'était Claude ; ils le saluèrent empereur. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence]

    Saluer empereur, s'est dit aussi pour donner le salut en nommant empereur, général, le Romain à qui on s'adresse. Septime se présente, et, lui tendant la main, Le salue empereur en langage romain. [Corneille, La mort de Pompée]

  • 8Se saluer, vpron Se faire l'un à l'autre un salut. Ils se saluèrent en s'abordant. Les navires se saluèrent de tant de coups de canon.

    Fig. Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas, se dit quand on est en froideur avec quelqu'un.

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9En termes militaires, saluer le boulet, faire un mouvement au moment où un boulet passe auprès de soi en sifflant. Le plus brave salue toujours les premiers boulets.
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