Voir les citations avec "sceptre"

sceptre

nm (sèp-tr')
  • 1Bâton de commandement qui était un des signes de l'autorité royale. Dans Homère, les rois portent le sceptre. Vivez, le sceptre d'or que vous tend cette main, Pour vous de ma clémence est un gage certain. [Racine, Esther] On nous présenta d'abord à Aceste, qui, tenant son sceptre d'or en main, jugeait les peuples et se préparait à un grand sacrifice. [Fénelon, Télémaque]

    Particulièrement, bâton court surmonté d'un aigle, d'une fleur, d'une boule ou autre ornement que les consuls et les empereurs romains, les empereurs grecs et les souverains de l'Europe portèrent de la main droite comme symbole de l'autorité suprême.

    Fig. Que cette couronne d'épines vous est convenable [Jésus-Christ] ! que ce sceptre fragile est bien dans vos mains ! [Bossuet, Sermons]

    Fig. Depuis le sceptre jusqu'à la houlette, depuis les fonctions des rois jusqu'à celles des bergers. Que ne faites-vous point ?... depuis le sceptre jusqu'à la houlette, vous suffisez à tout. [Sévigné, à Mme de Grignan, mai, 1690] Et le sort prend plaisir d'une chaîne secrète D'allier quelquefois le sceptre et la houlette. [Regnard, Démocrite]

  • 2 Fig. Le pouvoir souverain, l'autorité monarchique. Elle [la justice] seule fait l'ordre ; et les sceptres des rois N'ont que des pompes inutiles, S'ils ne sont appuyés de la force des lois. [Malherbe, VI, 16] À l'épreuve d'un sceptre, il n'est point d'amitié. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Venant prendre possession du sceptre de la Grande-Bretagne. [Bossuet, Oraisons funèbres] La vanité des choses humaines ne se montre que trop d'elle-même sans le secours de ma voix, dans ce sceptre sitôt tombé d'une si royale main et dans une si haute majesté si promptement dissipée. [Bossuet, Oraisons funèbres] Il n'y a que le mot de sceptre que l'usage de notre langue nous pourrait faire prendre pour la seule royauté ; au lieu que, dans la langue sainte, il signifie en général, la puissance, l'autorité, la magistrature ; cet usage du mot sceptre se trouve à toutes les pages de l'Écriture. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] [Les rois fainéants] Laissaient leur sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte. [Boileau, Le lutrin]

    Fig. Le sceptre et l'encensoir, l'autorité monarchique et l'autorité sacerdotale. Le sacerdoce était réuni dans leur personne avec le sceptre ; les monuments des nations les plus anciennes le prouvent. [Condillac, Hist. anc. I, 8]

    Un sceptre de fer, une autorité dure et despotique. Qu'aux larmes, au travail le peuple est condamné, Et d'un sceptre de fer veut être gouverné. [Racine, Athalie] Alors Taycosama [au Japon] leva un sceptre de fer, et frappa sur les chrétiens, comme ennemis de l'État. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]

    Fig. Depuis qu'il [Boileau] avait quitté ce sceptre du Parnasse, qui avait été longtemps un sceptre de fer entre ses mains, mais nécessaire au maintien du bon goût. [D'alembert, Éloges, St-Aulaire.]

  • 3 Fig. Supériorité, prééminence. Bossuet, qui voyait s'élever dans Bourdaloue un successeur digne de lui et formé sur son modèle, remit le sceptre de l'éloquence chrétienne aux mains de l'illustre rival à qui il avait ouvert et tracé cette glorieuse carrière. [D'alembert, Éloges, Bossuet.] Le trident de Neptune est le sceptre du monde. [Lemierre, Poésies, Sur le commerce.] Pour moi, quand le destin m'offrirait à mon choix Le sceptre du génie ou le trône des rois. [Lamartine, Méditations poétiques]
  • 4Réunion d'étoiles qui font partie de la constellation le Sceptre et la Main de justice, dite aussi le Lézard, située entre Pégase et Céphée.

+

SCEPTRE. - HIST.

XIIe s. Ajoutez : El dei li mist de la main destre Et sa corone et son esceptre. [Benoit de Ste-more, Roman de Troie, V. 22985]

  • rechercher