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superflu, ue

adj. (su-pèr-flu, flue)
  • 1Qui est de trop. Des ornements superflus. Un rude hiver achève de dépouiller la princesse Anne de ce qui lui restait de superflu. [Bossuet, Oraisons funèbres] Elle [Mme d'Aiguillon] donna ce qu'elle avait de superflu..., elle se retrancha de ce que d'autres auraient pris pour nécessaire. [Fléchier, Oraisons funèbres] L'abondance des choses nécessaires, le mépris des superflues. [Fénelon, Télémaque] Ce qui est superflu [dans une pièce de théâtre] est toujours mauvais. [Voltaire, Comm. Corn. Rem. Poly. v, 2]

    Terme de botanique (système de Linné). Polygamie superflue, ordre qui comprend des fleurs hermaphrodites au disque et femelles à la circonférence.

    Rimes superflues, celles qui embrassent non-seulement la syllabe consonante tout entière, mais tout ou partie de la syllabe précédente, comme jalousie et Andalousie.

  • 2Inutile. Vous ne vouliez pas me rendre un office superflu. [Guez de Balzac, Correspondance] Refusa-t-il à quelqu'un la liberté de lui dire des choses nécessaires ? n'accorda-t-il pas à plusieurs la consolation de lui en dire de superflues ? [Fléchier, Oraisons funèbres] N'attirez point sur vous des périls superflus. [Racine, Mithridate] Que nous servent, hélas ! ces regrets superflus ? [Racine, Esther] Vous connaissez vos crimes ; Il serait superflu de vous les reprocher. [Voltaire, Olymp. v, 6] En toute chose, rien de superflu. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] Nos longs et lourds convois auraient appesanti notre marche ; il était plus à propos de vivre du pays ; on eût pu l'en dédommager ensuite, mais on fit le mal nécessaire et le mal superflu. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812]
  • 3 nm Ce qui est de trop. C'est [la purgation des capucins] un remède pour ôter le superflu bien superflu. [Sévigné, 29 juin 1689] Le point principal n'est pas d'avoir du superflu en hommes, mais de rendre ce que nous en avons le moins malheureux qu'il est possible. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Ces hommes sont quelquefois agités par un superflu de vie dont ils ne savent que faire. [Staël, Corinne, ou l'Italie]

    Par plaisanterie. Je m'étais amusé dans votre cour à expulser le superflu de la boisson. [Molière, Le médecin malgré lui]

  • 4Ce qui est, pour la vie, au delà du nécessaire. Pour le pourvoir de ce nécessaire qu'il [le pauvre] n'a pas, vous emploierez ce superflu que vous avez. [Bourdaloue, 8e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 103] Les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu. [Fénelon, Télémaque] Troïle est utile à ceux qui ont trop de bien ; il leur ôte l'embarras du superflu, il leur sauve la peine d'amasser de l'argent. [La Bruyère, V] Ô le bon temps que ce siècle de fer ! Le superflu, chose très nécessaire, A réuni l'un et l'autre hémisphère. [Voltaire, Mondain.] Le superflu devient avec le temps chose très nécessaire. [Buffon, Ess. arithm. mor. Oeuvr. t. x, p. 135] M. d'Alembert établit pour principe de morale l'obligation de ne pas regarder comme légitime l'usage de son superflu, lorsque d'autres hommes sont privés du nécessaire. [Condorcet, d'Alembert.] Pendant la paix, il cultive un petit champ qui suffirait à peine aux besoins de l'homme le plus modéré dans ses désirs, et qui procure à Phocion un superflu dont il soulage les besoins des autres. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]
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