Je ne connais que légèrement Helvétius ; mais je ne puis m'empêcher d'être indigné de la barbarie avec laquelle on le traite |
Lett. à Voltaire, 6 mai 1760 |
légèrement |
Il me semble que l'empereur d'aujourd'hui traite un peu lestement les prêtres, les moines et les papes |
Lett. au roi de Prusse, 11 mai 1781 |
lestement |
Oh ! la belle lettre, mon cher maître, que vous venez d'écrire à frère Damilaville sur l'affaire du malheureux Sirven ! |
Lett. à Voltaire, 26 mars 1765 |
lettre |
Il est bien juste que la philosophie et les lettres aient quelques consolations au milieu des persécutions qu'elles souffrent |
Lett. à Voltaire, 9 août 1777 |
lettre |
Je ne sais si cette liberté [de la presse] doit être accordée ; mais je pense que, si on l'accorde, elle doit être sans limites et indéfinie |
Lett. au roi de Prusse, 2 mars 1772 |
liberté |
Quand elle [Votre Majesté] sera un peu plus libre, j'aurai l'honneur de lui écrire plus au long, et de donner un libre cours aux témoignages d'admiration |
Lett au roi de Prusse, 29 juin 1778 |
libre |
Des ministres dont vous avez tout lieu de vous louer |
Lett. à Voltaire, 26 oct. 1762 |
lieu [1] |
Je connais l'ouvrage sur les lettres de cachet ; il serait meilleur si l'auteur, qui n'est pas Linguet, y avait moins prodigué les lieux communs et les déclamations |
Lett. au roi de Prusse, 28 avr. 1782 |
lieu [1] |
Enfin, dans l'idée de surface, je fais encore abstraction d'une des deux dimensions qui la composent, et il me reste l'idée de ligne |
Mélanges de littér. d'hist. et de philos. t. V, § II. |
ligne |
Nous recevons aujourd'hui [à l'Académie française] l'évêque de Limoges qui ne sait pas lire, et Batteux qui ne sait pas écrire, mais en revanche nous avons un directeur qui sait lire et écrire, qui s'en pique du moins |
Lett. à Volt. 9 avr. 1761 |
lire |
Je n'entretiendrai pas Votre Majesté de toutes les sottises qui se font, et qui se disent, et qui se lisent ou ne se lisent pas, dans le séjour que j'habite |
Lett. au roi de Prusse, 9 oct. 1778 |
lire |
Je ne suis, sire, qu'un pauvre géomètre littérateur, tant bon que mauvais, qui souffre à la fois et de ses reins et de son estomac |
Lett. au roi de Prusse, 15 sept. 1780 |
littérateur |
La littérature est dans la plus déplorable situation où elle ait jamais été |
Lett. à Voltaire, 6 avr. 1773 |
littérature |
Je ne reçois plus de vos nouvelles que de loin en loin, et je trouve cela très mauvais |
Lett. à Voltaire, 18 sept. 1762 |
loin |
J'aime mieux être ignorant avec elle [Votre Majesté], que d'en savoir si long avec l'auteur du Système de la nature sur des choses où l'on ne sait rien |
Lett. au roi de Prusse, 3 janv. 1771 |
long, ongue |
Quoique ces loups [les fanatiques] soient à craindre, la philosophie, avec un peu d'adresse, viendra à bout de leur arracher les dents |
Lett. à Voltaire, 14 août 1767 |
loup |
Pour éviter toute équivoque, et ôter aux journalistes allemands tout prétexte de dire là-dessus, à leur ordinaire, quelques lourdes sottises |
Lett. au roi de Prusse, 9 févr. 1780 |
lourd, ourde |
Si, dans l'état de faiblesse où je suis, je trouvais quelque moment lucide, j'en profiterais à l'instant pour satisfaire mon coeur |
Lett. au roi de Prusse, 19 sept. 1779 |
lucide |
L'homme est libre, en ce sens, que, dans les actions non machinales, il se détermine de lui-même et sans contrainte |
Lett. au roi de Pr. 2 août 1770 |
machinal, ale |
Madame de Montespan, disait-il [l'abbé Testu], parle comme une personne qui lit, madame de Thianges comme une personne d'esprit qui rêve, et madame l'abbesse de Fontevrault comme une personne qui parle |
Élog. Testu. |
madame |
J'aimerais mieux être magister de Chaillot ou de Vaugirard, que président de la plus brillante académie étrangère |
Lett. à Volt. 13 août 1765 |
magister |
Les magistrats, dans quelque circonstance et pour quelque grand intérêt de corps que ce puisse être, ne doivent jamais être que magistrats, sans parti et sans passions comme les lois, qui absolvent et punissent sans aimer ni haïr |
Éloges, Montesquieu. |
magistrat |
Les pensées sublimes sont rares, et ne peuvent être suppléées, ni par la magnificence des mots, cette magnificence si pauvre quand celle des choses n'y répond pas, ni par ce beau désordre qu'on n'a pu jusqu'ici bien définir |
Réfl. sur la poés. Oeuv. t. IV, p. 106, dans POUGENS. |
magnificence |
Vous voulez, lui dirais-je, former un enfant qui doit vivre parmi des magots, et vous voulez en faire un géant : cela n'est pas praticable ; le géant choquera les magots, qui se réuniront tous contre lui, et le chasseront de chez eux à coups de pierres |
Jug. Émile, Oeuvres, t. V, p. 378, dans POUGENS |
magot [1] |
L'étendue immense des contrées abruties par le mahométisme le lui faisait regarder [à l'abbé de St-Pierre] comme un des plus grands fléaux de l'espèce humaine |
Élog. de l'abbé de St-P. |
mahométisme |
Quant à l'ouvrage, il est maigre, mais il est aisé de lui donner de l'embonpoint dans une seconde édition |
Lett. à Voltaire, 23 juin 1766 |
maigre [1] |
Je me suis mis entre les mains du plus habile médecin de ce pays-ci, et, dans ce moment, la nature ou lui me soulage |
Lett. au roi de Prusse, 11 oct. 1782 |
main |
J'ai su par M. le baron de Grimm que Votre Majesté, ne pouvant écrire de la main droite, avait pris le parti d'écrire de la main gauche, afin que ses affaires n'en souffrissent pas |
Lett. au roi de Prusse, 7 déc. 1779 |
main |
Il [Boileau] eût fait main basse sur cette rhétorique triviale, qui consiste à noyer un tas de sophismes dans une mer de paroles oiseuses et de figures ridicules |
Éloges, Despréaux. |
main |
Bertrand finit ici sa prose à Raton, et l'exhorte à faire main basse, en vers et en prose, sur les sots dont le meilleur des mondes fourmille |
Lett. à Volt. 5 nov. 1776 |
main |
Il est évident, comme vous dites, que l'ouvrage est de différentes mains |
Lett. à Volt. 4 oct. 1764 |
main |
L'événement fera connaître s'ils [les jésuites] sont assez forts pour se maintenir au Paraguai en dépit de l'Espagne |
Destr. des Jésuites, Oeuv. t. V, p. 242, dans POUGENS. |
maintenir |
Voilà donc les jésuites chassés de Naples ; on dit qu'ils vont bientôt l'être de Parme, et qu'ainsi tous les États de la maison de Bourbon feraient maison nette |
Lett. au roi de Pr. 14 déc. 1767 |
maison |
Combien d'hommes illustres en tous genres n'ont eu d'autre maître qu'eux-mêmes, et n'en ont été que plus grands ! |
Éloge de Perrault. |
maître |
Ah ! celui qui a dit que le malheur était le grand maître de l'homme, a dit bien plus vrai qu'il n'a cru : il n'a vu dans le malheur qu'un maître de sagesse et de conduite ; il n'y a pas vu tout ce qu'il est, un plus grand maître de réflexions et de pensées |
Tomb. l'Espinasse. |
maître |
Comment un écrivain supérieur sait à la fois enhardir et maîtriser une langue timide et minutieuse |
Élog. Boss. note 7 |
maîtriser |
Il [Marivaux] avait le malheur de ne pas estimer beaucoup Molière, et le malheur plus grand de ne pas s'en cacher |
Élog. Mariv. |
malheur |
L'Académie française est l'objet de l'ambition secrète ou avouée de presque tous les gens de lettres, de ceux même qui ont fait contre elle des épigrammes bonnes ou mauvaises, épigrammes dont elle serait privée pour son malheur, si elle était moins recherchée |
Préface des éloges. |
malheur |
Ces malheureux écrivains, ridicules par la vanité au sein même de l'indigence, dont la prétention est d'avoir évité l'esprit dans leurs ouvrages |
Éloge Destouches. |
malheureux, euse |
Il est tout à la fois absurde et malsonnant de vouloir rendre intelligible ce que la foi nous déclare ineffable |
Éloges, Bossuet |
malsonnant, ante |