On sait que le crépuscule, quelle qu'en soit la cause, commence le matin et finit le soir, quand le soleil est à 18 degrés au-dessous de l'horizon |
Éloges, Bernoulli. |
crépuscule |
Des idées creuses, soi-disant profondes, revêtues d'un style de rhéteur ou d'écolier, qu'on appelle de l'éloquence et quelquefois du sublime |
Éloges, Marivaux. |
creux, creuse [1] |
La nation française qui crie si aisément et qui plus aisément encore se lasse de crier |
Destruct. les jés. Oeuvres, t. V, p. 71, dans POUGENS. |
crier |
Jusqu'à ce qu'on en ait la preuve, ses confrères de l'Académie et du clergé ne sont-ils pas en droit de crier au mensonge ? |
Apolog. de Clermont Tonn. |
crier |
Les crimes contre la religion doivent être punis par la privation des biens que la religion procure ; les crimes contre les moeurs, par la honte ; les crimes contre la tranquillité publique, par la prison ou l'exil ; les crimes contre la sûreté, par les supplices |
Anal. Espr. des lois, Oeuvres, t. VI, p. 310, dans POUGENS. |
crime |
La plupart des critiques de profession ont un avantage dont ils ne s'aperçoivent pas peut-être, mais dont ils profitent comme s'ils en connaissaient toute l'étendue : c'est l'oubli auquel leurs décisions sont sujettes, et la liberté que cet oubli leur laisse d'approuver aujourd'hui ce qu'ils blâmaient hier |
Éloges, du Marsais. |
critique [2] |
Si la critique est juste et pleine d'égards, vous lui devez des remercîments et de la déférence ; si elle est juste sans égards, de la déférence sans remercîments ; si elle est outrageante et injuste, le silence et l'oubli |
Apol. de l'étude, Oeuvres, t. IV, p. 224, dans POUGENS. |
critique [3] |
L'esprit de critique, vraiment utile à la littérature et au bon goût, qui n'est autre chose que le discernement juste et fin des beautés et des défauts d'un ouvrage |
Éloges, Moncrif. |
critique [3] |
Il en est de l'esprit et du goût comme de la philosophie ; rien n'est plus rare que d'en avoir, plus impossible que d'en acquérir, et plus commun que de s'en croire beaucoup |
Essai sur la société des gens de lettres, Oeuvres, t. III, p. 44, dans POUGENS. |
croire |
On sait combien l'abbé Suger, aussi grand homme d'État que l'abbé de Clairvaux était grand orateur, s'opposa à cette croisade malheureuse que Louis le Jeune entreprit par le conseil de saint Bernard |
Abus de la crit. Oeuvres, t. X, p. 276, dans POUGENS. |
croisade |
Ainsi Descartes l'a regardé [un corps céleste] comme ayant été autrefois un soleil, obscurci et étouffé depuis par une croûte épaisse dont il s'est couvert |
Abus de la critique, Oeuvres, t. IV, p. 255, dans POUGENS. |
croûte |
Une guerre longue et cruelle, inutile à l'Autriche, funeste à la France, profitable aux seuls Anglais, et glorieuse au seul roi de Prusse, qui, après l'avoir soutenue pendant sept ans contre la moitié de l'Europe, l'a terminée sans perdre un village |
Éloges, milord Maréchal. |
cruel, elle |
L'esprit y est toujours naturel et exempt de ce jargon ridicule, à la fois puéril et barbare, dont plusieurs de nos pièces modernes sont si cruellement infectées |
Éloges, Boissi. |
cruellement |
Sa gloire, cruellement obscurcie par la fin de son règne, au moins si on en juge par les événements |
Éloges, Card. d'Est. |
cruellement |
Enfin son goût pour cette nation [Anglais] était si décidé qu'il en préférait même la cuisine à la nôtre trop justement célèbre dans toute l'Europe |
Éloges, Milord Maréchal. |
cuisine |
Quoique livré presque uniquement à des études et à des ouvrages ecclésiastiques, il n'avait pas entièrement abandonné la culture des lettres |
Éloges, Fleury. |
culture |
Ceux de ses auditeurs qui auraient le mieux entendu finesse, auraient jugé, non sans fondement, que cette manière de s'exprimer, si curieusement éloignée de la forme ordinaire, renfermait implicitement un trait de satire trop aiguisé pour être senti par la multitude |
Oeuvres, t. X, p. 120, note 3, dans POUGENS |
curieusement |
Valentin Conrart, premier secrétaire de l'Académie française, n'avait point fait d'études ; c'est ce que nous apprend un passage curieux de l'histoire de l'Académie par l'abbé d'Olivet |
Éloges, Marivaux. |
curieux, euse |
On peut voir, dans les oeuvres de Fontenelle, une lettre curieuse de ce philosophe sur cet opéra de Bellérophon, qui n'était pas de cet inimitable poète lyrique [Quinault] et qui était presque digne d'en être |
Éloges, Lamotte. |
curieux, euse |
Dans l'ordre de nos besoins et des objets de nos passions, le plaisir tient une de nos premières places, et la curiosité est un besoin pour qui sait penser |
Disc. prél. Encycl. Oeuvres, t. I, p. 195, dans POUGENS |
curiosité |
La cycloïde a un grand nombre de propriétés très singulières ; et celle d'être la courbe de la plus vite descente n'est pas une des moins remarquables |
Éloges, Bernoulli. |
cycloïde |
Il [Voltaire] a pris ce jésuite pour lui dire la messe et pour jouer avec lui aux échecs ; je crains toujours que le prêtre ne joue quelque mauvais tour au philosophe et ne finisse par lui damer le pion et peut-être le faire échec et mat |
Lettre au roi de Prusse, 20 juin 1768 |
damer [1] |
Il y a longtemps, à dater du ministère du cardinal de Fleury et même de plus loin, qu'elles [les lettres] sont en France sans encouragement et sans considération |
Lett. au roi de Prusse, 22 août 1772 |
dater |
Il est vrai qu'il n'y en avait eu que trois mille cinq cents de vendus en quatre ou cinq jours |
Lett. à Volt. 22 sept. 1767 |
de |
Votre Majesté a fait, depuis quarante ans de règne, tout ce qu'il faut pour se faire respecter de ses amis et de ses ennemis |
Lett. au roi de Prusse, 8 juin, 1780 |
de |
Votre Majesté n'a point d'idée du déchaînement général des hypocrites et des fanatiques contre la malheureuse philosophie |
Lettre au roi de Prusse, 14 mai 1773 |
déchaînement |
Les sots, qui déchireraient Corneille s'il n'était pas mort, et qui seront bien aises de vous déchirer, parce que vous êtes vivant |
Lett. à Volt. 27 janv. 1762 |
déchirer |
Quoique, à dire vrai, je ne sois pas tombé de bien haut, je me sens déchu et tout prêt à déchoir encore |
Lett. au roi de Pr. 24 juillet 1780 |
déchu, ue |
Vous trouverez, à la fin de l'article Goût, des réflexions sur l'application de l'esprit philosophique aux matières de goût, où j'ai tâché de mettre de la vérité sans déclamation ; car je déteste la déclamation |
Lett. à Volt. 28 janv. 1757 |
déclamation |
M. de Lagrange est jeune, et je suis presque vieux ; son ardeur est naissante, et la mienne décline |
Lett. au roi de Prusse, 11 juillet 1766 |
décliner |
À propos de guerre, que pense votre majesté de notre déconfiture aux Antilles [défaite de l'amiral de Grasse] ? |
Lett. au roi de Prusse, 21 juin 1782 |
déconfiture |
Le libraire Panckoucke, qui voit toujours ses cent mille écus en l'air par la déconfiture de l'Encyclopédie, se propose d'aller incessamment vous rendre ses hommages |
Lett. Voltaire, 12 avril 1770 |
déconfiture |
Ce tribunal respectable qui ne s'embarrasse guère que le peuple ait du pain, pourvu qu'il ait les sacrements, est un décrotteur d'Orléans, appelé Chaumeix, qui est venu à Paris il y a six mois avec des sabots |
Lett. à Volt. 24 février 1759 |
décrotteur |
Ce petit maraud, en arrivant à Paris, est entré en qualité de décrotteur bel esprit chez un comte de Lautrec, qui avait des procès |
ib. 26 déc. 1772 |
décrotteur |
Les bontés dont Votre Majesté me comble me dédommagent de cette injustice |
Lettre au roi de Prusse, 7 déc. 1779 |
dédommager |
Le dévot politique P.... a condamné au carcan et aux galères un pauvre diable, qui est mort de désespoir le lendemain de l'exécution, pour avoir prié un libraire de le défaire de quelques volumes qu'il ne connaissait pas et qu'on lui avait donnés en payement |
Lett. à Voltaire, 22 oct. 1678 |
défaire |
Je défie la calomnie, et je la mets à pis faire |
Lett. à Voltaire, 26 oct. 1762 |
défier |
Afin que la cour de Turin, qui n'a pas voulu le retenir, et qui est pourtant fâchée de l'avoir perdu, ne s'imagine pas que M. de la Grange, en arrivant à Berlin, ait commencé par essuyer un dégoût apparent |
Lett. au roi de Prusse, 12 sept. 1766 |
dégoût |
Je touche délicatement à des matières délicates |
Lett. à Volt. 3 mars 1766 |
délicatement |
Le voilà délivré des maux de la vie et, comme disait Fontenelle, de la difficulté d'être.... |
Lettre au roi de Prusse, 21 avril 1771 |
délivré, ée |