Le bonheur de mon espèce m'est si cher, que je suis toujours tenté de croire aux romans qu'on m'en fait |
Claude et Nér. II, 33 |
roman [2] |
Le Nil rompait ses digues ; il se fit des ouvertures qui submergèrent une grande partie de la contrée |
Opin. des anc. phil. (Égyptiens). |
rompre |
Si l'artiste introduit une façade dans son tableau, il ne manquera pas d'en rompre la monotonie par quelque artifice |
Pensées sur la peint. Oeuv. t. XV, p. 199, dans POUGENS. |
rompre |
Je rompis cette partie, où elle aurait été appréciée au-dessous de sa valeur |
S. la princ. d'Ashkow. |
rompre |
Entre tous les liens qui serrent les hommes, un des plus difficiles à rompre est celui du bienfait dont l'amour-propre est flatté |
Claude et Nér. I, 66 |
rompre |
Suspendez par la patte un oiseau de rivière sur un buffet, au-dessous supposez des biscuits entiers et rompus |
Salon de 1766, Oeuv. t. XIII, p. 125 |
rompu, ue |
La sculpture de ronde bosse me paraît autant au-dessus de la peinture, que la peinture est au-dessus de la sculpture en bas-relief |
Observ. sur la sculpture, Oeuv. t. XV, p. 311, dans POUGENS. |
rond, onde [1] |
Je n'ai même encore aujourd'hui foi qu'en quelques bonnes âmes d'hommes tout ronds et de femmes sans prétention |
Lett. à Mlle Voland, 20 déc. 1765 |
rond, onde [1] |
Un ventre très rondelet et une face lunaire qu'il a rapportés de son voyage |
Lett. à Mlle Voland, 18 oct. 1769 |
rondelet, ette [1] |
Un pâté sur un rondin de bois, avec un verre à moitié plein de vin |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 125, dans POUGENS |
rondin |
Sa femme s'en ronge les poings de fureur |
Lett. à Mlle Voland, 1er oct. 1769 |
ronger |
La rose de Fontenelle, qui disait que, de mémoire de rose, on n'avait vu mourir un jardinier |
Mém. Rêve d'Alembert. |
rose [1] |
Des ignorants qui n'en ont examiné qu'une roue [de la nature], dont ils connaissent à peine quelques dents, forment des conjectures sur leur engrenure dans cent mille autres roues, dont ils ignorent le jeu et les ressorts |
Mém. Prom. scept. |
roue |
Les applaudissements qui s'élevèrent autour d'elle lui faisaient monter au visage une rougeur, et lui causaient un embarras charmant |
Lettre à Mlle Voland, 15 sept. 1760 |
rougeur |
Lisons tant que nos yeux nous le permettront, et tâchons d'être au moins les égaux de nos enfants ; plutôt s'user que se rouiller |
Claude et Nér. II, 79 |
rouiller [1] |
Le poëte arrive.... un rouleau sous le bras |
S. Térence. |
rouleau |
Qu'il y ait parmi nous un homme [Damiens] qui ait osé attenter à la vie de son souverain.... qu'on l'ait condamné à être déchiré avec des ongles de fer.... démembré par des chevaux ; qu'on lui ait lu cette sentence terrible, et qu'après l'avoir entendue, il ait dit froidement : la journée sera rude |
Lett. à Mlle Voland, 15 oct. 1760 |
rude |
Deux choses nous annoncent notre sort et nous font rêver : les ruines anciennes et la courte durée de ceux qui ont commencé de vivre en même temps que nous |
Lett. à Mlle Voland, 14 août 1759 |
ruine |
Les ruines doivent être solennelles |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 284, dans POUGENS |
ruine |
Je me trouve dans le cas des gens ruinés sans qu'il y ait de leur faute ; tout le monde les excuse, personne ne les assiste |
Claude et Nér. II, 1 |
ruiné, ée [1] |
Il faut ruiner un palais pour en faire un objet d'intérêt |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 421, dans POUGENS |
ruiner [1] |
Avez-vous le diable au corps, monsieur Falconet, de me faire saboter comme un pot, et d'enfourner dans un courant d'études ma tête que d'autres appellent ? |
Lett. à Falconet, janv. 1766 |
saboter |
Dans un exercice public, un pédant de collége, tout gonflé de son savoir, fut mis ce qu'ils appellent au sac par un capucin qu'il avait méprisé |
Mém. Rêve de d'Alembert. |
sac [1] |
Ils [les prêtres égyptiens] présidaient à la répartition des impôts, et les livres sacerdotaux qui contenaient leur science étaient au nombre de dix |
Opin. des anc. philos. (Égyptiens). |
sacerdotal, ale |
Il n'y a rien de sacré pour la sottise, la méchanceté et l'envie |
Lett. à Mlle Voland, 25 nov. 1760 |
sacré, ée |
Dans cette année malheureuse [1757], M. de la Rochefoucauld sacrifia soixante mille francs à faire travailler tous les habitants de sa terre |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 151, dans POUGENS |
sacrifier |
Les saducéens, uniquement attachés à l'Écriture sainte, rejetaient la loi orale |
Opin. des anciens philos. (Juifs). |
saducéen |
Tel homme se croit sage, tandis que sa folie sommeille |
Claude et Nér. II, 5 |
sage |
La condition de sage est bien dangereuse : il n'y a presque pas une nation qui ne soit souillée du sang de quelques-uns de ceux qui l'ont professée |
Opin. des anc. phil. (Pythagorisme). |
sage |
La Grèce eut sept sages ; on entendait alors par un sage, un homme capable d'en conduire d'autres |
Opin. des anc. philos. (Grecs). |
sage |
La sagesse n'est autre chose que la science du bonheur |
Opin. des anc. philos. (Leibnitzianisme). |
sagesse |
Nous voudrions converser avec les sages dont les travaux ont augmenté le pouvoir de la vertu et les trésors de la vérité ; sans ce tribut, la sagesse accumulée des siècles serait un don gratuitement accordé à des ingrats |
Claude et Nér. II, 3 |
sagesse |
Rendre la vertu aimable et le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau |
Essai sur la peint. 5 |
saillant, ante |
Qui est-ce qui a plus de pensées remarquables, qui est-ce qui a plus écrit par lignes saillantes que la Bruyère et la Rochefoucauld ? |
Claude et Nér. II, 10 |
saillant, ante |
Sur une saillie de ce rocher j'observai deux figures que l'art n'aurait pas mieux placées pour l'effet |
Oeuv. t. XIV, p. 175, dans POUGENS |
saillie |
Il y porta la main [sur un tableau], et fut bien étonné de n'y rencontrer qu'un plan uni et sans aucune saillie |
Lett. sur les aveug. |
saillie |
Une espèce de petit balcon vers le haut, en saillie et soutenu en dessous par deux chevrons et deux poutres debout |
Salon de 1767, Oeuv. p. 360, dans POUGENS |
saillie |
Le bras du Jupiter foudroyant d'Apelle saillait hors de la toile, menaçait l'impie |
Essai sur la peint. 3 |
saillir |
Il [Dieu] est le principe de tout ; il est impassible, invisible, incorruptible, il n'y a que l'entendement qui le saisisse |
Opin. des anc. philos. (Pythagorisme). |
saisir |
On entend par visible ce qui est fait pour être aperçu par l'oeil, et M. Hutcheson entend par beau ce qui est fait pour être saisi par le sens interne du beau |
Oeuv. t. II, p. 413, dans POUGENS |
saisir |