Là se forment ces délicieuses parties, suivies de ces petits soupers plus délicieux encore, qui se passent à médire d'une femme, à relever l'excellence d'un ragoût, à raconter des aventures apprêtées, et à se persifler réciproquement |
Prom. sceptiq. |
souper [1] |
Compagnons, leur dit-il [Léonidas aux trois cents], dînez comme des hommes qui ce soir doivent souper aux enfers |
Claude et Nér. II, 29 |
souper [2] |
M. Le Sage était devenu si sourd dans sa vieillesse, qu'il fallait, pour s'en faire entendre, mettre la bouche sur son cornet, et crier de toute sa force |
Lett. sur les sourds et muets. |
sourd, sourde |
Ce tableau est sombre, il est terne, il est sourd |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 167, dans POUGENS |
sourd, sourde |
Si tout ce que l'auteur a écrit eût été entassé comme pêle-mêle, qu'il n'y eût eu que dans l'esprit de l'auteur un ordre sourd, son livre eût été.... plus agréable.... |
Réfl. sur l'Esp. |
sourd, sourde |
La sagacité des hommes a donné au temps une voix qui les avertit de sa fuite sourde et légère ; mais à quoi bon l'heure sonne-t-elle ? |
Lett. à Mlle Voland, 18 oct. 1760 |
sourd, sourde |
Ce malade a je ne sais quoi d'égaré dans les yeux, il sourit d'une manière effrayante |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 298, dans POUGENS |
sourire [1] |
Je ne sais si vous connaissez un certain souris passager, compagnon du désespoir ; je le voyais de temps en temps sur ses lèvres |
Lett. à Mlle Voland, 1er déc. 1765 |
souris [1] |
Qu'il [Pythagore] avait été, et qu'il s'en souvenait bien, jeune garçon, jeune fille, plante immobile, poisson phosphorique, oiseau léger, puis philosophe |
Op. des anc. philos. (Pythagorisme) |
souvenir [1] |
Celui-là est souverain qui jouit d'une puissance et d'une liberté telles, qu'il en est autorisé à intervenir aux affaires des nations par ses armes, et à assister dans leurs traités |
Opin. des anc. philos. (Leibnitzianisme). |
souverain, aine, |
À propos des spectacles de son temps, qui n'étaient que des exécutions, Sénèque dit : un homme a-t-il volé, qu'on le pende.... mais toi, malheureux spectateur, qu'as-tu fait pour assister à la potence ? |
Claude et Nér. II, 1 |
spectacle |
Les spectateurs au jeu ne manquent guère de prendre parti pour le plus fort, de se liguer avec la fortune |
Salon de 1767, Oeuv t. XIV, p. 223, dans POUGENS |
spectateur, trice |
ôtez la crainte des spectres, et vous bannirez de la société la superstition |
Opin. des anc. philos. (Hobbisme). |
spectre |
Ceux qui sont profonds dans la pratique et dans la partie spéculative de l'art |
Salon de 1767, Oeuvr. t. XIV, p. 61, dans POUGENS |
spéculatif, ive |
Il importe de savoir l'énorme différence du style de celui qui a pratiqué et de celui qui n'a que spéculé |
Lett. sur la chirurg. |
spéculer |
Il est aussi aisé d'être un homme d'esprit et d'avoir l'air d'un sot, que de cacher un sot sous une physionomie spirituelle |
le Neveu de Rameau. |
spirituel, elle |
Ce jeune prince [Britannicus], spolié de ses droits à l'empire |
Claude et Nér. I, 28 |
spolié, ée |
On devrait défendre de faire chanter le stabat de Pergolèse ; ce stabat, il fallait le faire brûler par la main du bourreau [parce que la musique italienne ruine la musique nationale] |
Neveu de Rameau |
stabat |
Rien de stable dans ce monde ; aujourd'hui au sommet, demain au bas de la roue |
le Neveu de Rameau. |
stable |
Il me semble, mon ami, que les statuaires tiennent plus à l'antique que les peintres |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 317, dans POUGENS |
statuaire |
Il ne faut pas qu'il y ait beaucoup de statues dans un jardin.... il faut regarder les statues comme des êtres qui aiment la solitude et qui la cherchent |
Lett. Mlle Voland, 10 mai 1759 |
statue |
Je crois qu'il est plus difficile à un homme du monde de bien juger d'une statue que d'un tableau |
Observ. sur la sculpt. |
statue |
Sénèque faisait grand cas des stoïciens rigoristes ; mais il était stoïcien mitigé, et peut-être même éclectique |
Claude et Nér. I, 13 |
stoïcien, ienne |
Le stoïcisme sortit de l'école cynique : Zénon, qui avait étudié la morale sous Cratès, en fut le fondateur |
Opin. des anc. philos. (stoïcisme). |
stoïcisme |
Il y a dans le stoïcisme un esprit monacal qui me déplaît |
Claude et Nér. II, 8 |
stoïcisme |
Plus j'y réfléchis, plus il me semble que nous aurions tous besoin d'une teinte légère de stoïcisme |
ib. II, 86 |
stoïcisme |
Le stoïcisme est une affaire de tempérament |
Opin. des anc. philos. (stoïcisme) |
stoïcisme |
Tout ce qui n'est pas outré, forcé, strapassé, est froid pour ceux qui ont perdu le goût de la vérité |
Lett. à Mme Riccoboni. |
strapassé, ée |
Tout irait assez bien, sans un certain nombre de gens qu'on appelle assidus, exacts, remplissant rigoureusement leur devoir strict |
Neveu de Rameau. |
strict, icte |
Ayez d'abord la pensée, et vous aurez du style après |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 45, dans POUGENS |
style |
Sénèque est ici grand moraliste, excellent raisonneur, et de temps en temps peintre sublime |
Claude et Nér. II, 45 |
sublime |
élèverait des autels |
Salon de 1767, Oeuvr. t. XIV, p. 498 |
sublime |
C'est [une lettre de Diderot à Voltaire] une critique assez sensée de son Tancrède ; c'est un éloge de ses ouvrages, surtout de son Histoire universelle, dont ils [Damilaville et Thiriot] pensent que j'ai parlé sublimement |
Lett. à Mlle Voland, 1er déc. 1760 |
sublimement |
L'existence de la mouche est nécessaire à la subsistance de l'araignée |
Ess. sur la vertu. |
subsistance |
Il y a plus de substance dans une de ses pages que dans tous les volumes des détracteurs de Sénèque |
Claude et Nér. II, 34 |
substance |
Ce prince [Caligula] faisait transporter de la Grèce en Italie les plus parfaites statues des dieux, auxquelles on coupait la tête pour y substituer la sienne |
Cl. et Nér. I, 5 |
substituer |
Hélène est pâle, blafarde, tirée, sucée, l'air d'une catin usée et malsaine |
Salon de 1765, Oeuvres, t. XIII, p, 118, dans POUGENS. |
sucé, ée |
Cet air pincé de la bouche lui donne un petit air sucré |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 204, dans POUGENS |
sucré, ée |
Jusqu'à ce que la suffisance soit devenue la mesure du mérite, il faudrait se garder d'en prendre le ton |
Claude et Nér. II, 17 |
suffisance |
Il a exposé la doctrine des stoïciens, dont le suicide était un des points fondamentaux |
Claude et Nér. II, 109 |
suicide |