Ce qui donne le ton chez ce peuple léger [les Français], c'est un certain nombre de femmes charmantes |
Mém. Promen. scept. |
ton [2] |
Du reste, sans détails de nature et rouge de ton |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 79, dans POUGENS |
ton [2] |
Il [un voiturier] propose son prix, on y tôpe ; il demande à voir la malle, elle était à l'ordinaire |
Lett. à Mlle Voland, 25 nov. 1760 |
tôper |
Je lève les yeux au ciel, je baise le louis devant lui [un enfant] ; et, pour lui faire entendre mieux encore l'importance de la pièce sacrée, je lui bégaye de la voix, je lui désigne du doigt tout ce qu'on peut acquérir, un beau fourreau, un beau toquet, un bon biscuit |
le Neveu de Rameau. |
toquet |
Sa mine est bien torchée (passez-moi ce mot, il est de l'art), largement peinte, et d'un faire très ragoûtant |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 352, dans POUGENS |
torché, ée |
L'une, penchée vers la surface de l'eau, y trempe son linge ; l'autre, accroupie, le tord |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 199. dans POUGENS |
tordre |
Échevelée, étendue sur le cercueil de son amie, se tordant les mains |
Él. de Richardson. |
tordre |
Je vous assure que j'aurais crié plus d'une fois, au lieu qu'il a fallu soupirer, se mordre les lèvres et se tordre |
Lett. à Mlle Voland, 25 oct. 1761 Satan boit, et, pris de colique, Il jure, il grimace. |
tordre |
Et cela avec une franchise de caractère peu commune et qui prête au torquet des courtisans envieux et malins |
Mém. Lettre 138, 15 juin 1774 |
torquet |
Que ne voit-il pas dans ce tronçon d'homme qu'on appelle le torse ? |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 315, dans POUGENS |
torse [1] |
Une scène violente entre le baron et moi, scène dans laquelle le tort était de mon côté |
Lett à Mlle Voland 20 nov 1770 |
tort |
Cette armée, qui part du sentier étroit qu'on a pratiqué sur le sommet des roches, et qui conduit laborieusement et tortueusement les hommes du haut de ces roches sur le pont qui les unit au château |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 164, dans POUGENS |
tortueusement |
Elle [Hypatie] joignait la vertu la plus pure à la beauté la plus touchante |
Opin. des anc. philos. (Éclectisme). |
touchant, ante [1] |
Ici le coloris du peintre et sa touche sont beaucoup plus fermes |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 256, dans POUGENS |
touche |
Les têtes sont ici mieux touchées |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 337, dans POUGENS |
touché, ée |
Le peintre aura été plus sûr de l'effet de son pinceau, aura touché plus fièrement, plus librement, aura moins remanié, tourmenté sa couleur |
Essai sur la peinture, ch. 2 |
toucher [1] |
Notre séparation sera moins longue, et nos coeurs ne cesseront pas de se toucher |
Lett. à Mlle Voland, 13 août 1773 |
toucher [1] |
Ô que le génie et la folie se touchent de bien près ! |
Opin. des anc. philos. (Théosophes) |
toucher [1] |
Son toupet gris, avec sa mignardise, lui donne l'air d'une vieille coquette |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 35, dans POUGENS |
toupet |
S'il avait mal fait et qu'on le grondât, il allait se coucher dans un coin ; il demandait à faire son petit tour et son grand tour |
Mém. Rêve d'Alembert. |
tour [2] |
Elle fit le tour de l'Europe, et retrouva la santé sur les grands chemins |
Mém. Rêve d'Alembert. |
tour [2] |
La première fois qu'il [le perroquet] se vit dans une glace, il en approcha son bec, et, ne se rencontrant pas lui-même, qu'il prenait pour son semblable, il fit le tour de la glace |
Lett. sur les Aveug. |
tour [2] |
Sans compter une infinité de petits gains malhonnêtes, connus dans tous les métiers sous le nom de tour du bâton |
Mém. t. III, p. 189, dans POUGENS |
tour [2] |
Le graveur Gai avait son touret chez elle (Mme de Pompadour) |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 24, dans POUGENS |
touret |
Agrippine, tourmentée de tous les délires d'un pouvoir illégitime |
Cl. et Nér. I, 42 |
tourmenté, ée |
Point d'attitudes tourmentées ni recherchées |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 215, dans POUGENS |
tourmenté, ée |
Son ouvrage, écrit d'un style tourmenté, obscur, entortillé.... |
Mém. Parad. com. |
tourmenté, ée |
Une chose qui me surprend toujours également, c'est l'infatigable et cruel acharnement à tourmenter Tacite pour trouver des torts à Sénèque |
Cl. et Nér. I, 52 |
tourmenter |
L'artiste a tant consulté, si changé, si tourmenté sa composition, que je ne sais plus ce qu'il en reste |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 121 |
tourmenter |
Le troisième se tourmentant sur sa chaise, cherchant une bonne posture et n'en trouvant point |
Lett. à Mlle Voland, 17 août 1759 |
tourmenter |
J'ai vu ces chênes orgueilleux toucher le ciel de leur cime ; j'ai tourné la tête, et ils n'étaient plus |
Opin. des anc. philos. (Jésuite). |
tourner |
On joue à présent à Marseille le Père de famille ; je suis désolé de ne pouvoir vous envoyer la gazette qui fait mention de son succès ; toutes les têtes en sont tournées |
Lett. à Mlle Voland, 1er déc. 1760 |
tourner |
Vous tournez à tout vent, vous faites flèche de tout bois |
Lett. à Falconet, févr. 1766 |
tourner |
Il y a, au moment où j'écris, plusieurs personnes qui tournent autour du secret de M. Bachelier |
Peint. en cire, Oeuv. t. XV, p. 372, dans POUGENS |
tourner |
Une espèce d'écheveau où le moindre brin ne peut être cassé, rompu.... devrait se nouer, s'embarrasser encore plus souvent dans le lieu de sa formation, que mes soies sur ma tournette |
Mém. Rêve d'Alemb. |
tournette |
Le monde étant de toute éternité, ce qui fait sa beauté et son harmonie est aussi éternel |
Opin. des anc. philos. (pythagorisme). |
tout, toute |
De temps en temps je me tracasse sur des choses que je sens et que j'aperçois seul |
Lett à Mlle Voland, 29 août 1759 |
tracasser |
Une petite femme tracassière qui se mêle de tout et qui brouille tout, parce qu'elle se croit bonne à tout et que, dans le vrai, elle n'est bonne à rien |
Lett. à Mlle Voland, 20 nov. 1770 |
tracassier, ière |
Voilà quelle a été et quelle sera la récompense de l'impie qui préféra la philosophie à la tradition et au divin Alcoran |
Opin. des anc. philos. Sarrasins. |
tradition |
Il n'y a qu'un moyen de rendre fidèlement un auteur d'une langue étrangère dans la nôtre : c'est d'avoir l'âme bien pénétrée des impressions qu'on en a reçues, et de n'être satisfait de sa traduction que quand elle réveillera les mêmes impressions dans l'âme du lecteur |
Mélanges, Térence |
traduction |