Quand on n'a rien de nouveau à dire, sinon que le siége de l'âme est dans les méninges, on ne doit point prodiguer le mépris pour les autres et l'estime pour soi-même à un point qui révolte tous les lecteurs, à qui cependant l'on veut plaire |
Mél. Litt. Obs. sur un ouvrage de Marat. |
méninge |
Mon oncle levait les épaules quand il lisait dans Rollin que Xerxès avait fait donner trois cents coups de fouet à la mer ; qu'il avait fait jeter dans l'Hellespont une paire de menottes pour l'enchaîner |
Déf. de mon oncle, ch. IX |
menottes |
Mahomet.... Assemblage inouï de mensonge et d'audace |
Fanat. II, 5 |
mensonge |
Nous avons attaché d'autant plus d'infamie au mensonge, que, de toutes les mauvaises actions, c'est la plus facile à cacher et celle qui coûte le moins à commettre |
Traité métaph. 9 |
mensonge |
Quand la Grèce parlait, l'univers en silence Respectait le mensonge ennobli par sa voix |
Odes, 5 |
mensonge |
Que ces agréables mensonges Sont au-dessus des vérités ! Et que votre reine des songes Est la reine des voluptés ! |
Lett. Cideville, 26 juin 1735 |
mensonge |
Je l'ai vu ; ce n'est point une erreur passagère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère |
Sémir. I, 5 |
mensonger, ère |
Ces oracles menteurs d'un temple méprisable |
Sémiramis, II, 4 |
menteur, euse |
Cela ressemble à Arlequin qui se dit curé de Domfront ; et, quand le juge lui fait voir qu'il a menti : monsieur, dit-il, je croyais l'être |
Philos. Bible expl. Machab. VIII |
mentir [1] |
D'un bout du monde à l'autre on ment et l'on mentit ; Nos neveux mentiront comme ont fait nos ancêtres |
Filles de Minée. |
mentir [1] |
Ne sais-tu pas que ceux qui mentent sans esprit, ainsi que ceux qui mentent avec esprit, n'entreront jamais dans le royaume des cieux ? |
Lett. Albergati, 23 déc. 1760 |
mentir [1] |
La satire ment sur les gens de lettres pendant leur vie, et l'éloge ment après leur mort |
Lett. Bordes, 10 janv. 1769 |
mentir [1] |
Charles-Quint et François Ier se défièrent, s'envoyèrent des cartels, se dirent qu'ils avaient menti par la gorge, et ne se battirent point |
Moeurs, 99 |
mentir [1] |
Je vois, malgré tes soins, Que ton triple menton, l'honneur de ton chapitre, Aura bientôt deux étages de moins |
Épître VI |
menton |
Le prisonnier [au masque de fer] portait un masque dont la mentonnière avait des ressorts d'acier |
Louis XIV, 25 |
mentonnière |
Permettez-moi de vous faire souvenir des Scythes [Tragédie de Voltaire] pour le dernier mois de votre règne des menus |
Lett. Richelieu, 3 déc. 1769 |
menu, ue |
Il leur promit de leur faire un beau livre de philosophie, écrit fort menu pour leur usage, et que dans ce livre ils verraient le bout des choses |
Microm. ch. 7 |
menu, ue |
Je connais trop votre style, monsieur, pour m'y être mépris un moment |
Lett. le Jeune de la Croix, 22 mars 1773 |
méprendre (se) |
Que ta religion, que fonda l'imposture, Soit l'éternel mépris de la race future |
Fanat. V, 2 |
mépris |
Il [Henri III] éprouva à ses dépens ce que c'est que commander sans pouvoir ; Guise, au mépris de ses ordres, vint à Paris |
Ess. guerr. civ. France. |
mépris |
Ce qui est méprisable est souvent dangereux, quand il n'est pas assez méprisé |
Fragm. sur l'hist. art. 25 |
méprisable |
On n'a pas encore pu faire des observations assez sûres pour savoir de quel côté est l'erreur [touchant le jour de la planète Vénus] ; mais cette erreur ne peut être qu'une méprise des yeux, une erreur d'observation, et non de raisonnement |
Phil. Newt. III, 8 |
méprise |
Si le jésuite Daniel a pris un abbé guerrier, martialem abbatem, pour l'abbé Martial, cent historiens sont tombés dans de plus grandes méprises |
Dict. phil. Abus des mots. |
méprise |
J'ai assez d'orgueil pour mépriser d'un mépris souverain les discours de ceux qui ne me connaissent pas |
Lett. Thieriot, 28 janv. 1739 |
mépriser |
Les sots jugements et les folles opinions du vulgaire ne rendront point malheureux un homme qui a appris à supporter des malheurs réels ; et qui méprise les grands peut bien mépriser les sots |
ib. 4 août 1728 |
mépriser |
Il ne faut pas mépriser de tels détails, qui sont la source cachée de la ruine des États, comme des familles |
Moeurs, 79 |
mépriser |
[toi] Pour qui j'ai méprisé Ce mortel qu'aujourd'hui le sort a fait ton maître |
Orph. II, 3 |
mépriser |
La franchise qui règne en cet heureux séjour Fait mépriser les fers et l'orgueil de la cour |
Scythes, I, 3 |
mépriser |
On s'attendait encore moins qu'un prince qui était saisi d'un effroi machinal qui allait jusqu'à la sueur froide et à des convulsions quand il fallait passer un ruisseau, deviendrait un jour le meilleur homme de mer dans le Septentrion |
Russ. I, 6 |
mer |
Que dirons-nous de ces mers de sable qui traversent le milieu de l'Afrique ? |
Jenni, 9 |
mer |
C'est dans des mers de sang qu'on a noyé [en Angleterre] l'idole du pouvoir despotique ; mais les Anglais ne croient point avoir acheté trop cher leurs lois |
Dict. phil. Parlement d'Anglet. |
mer |
Ici le coeur fait tout, ici l'on vit pour soi ; D'un mercenaire hymen on ignore la loi |
Scyth. II, 2 |
mercenaire |
Ils pourront aujourd'hui Vendre au fils de Pompée un mercenaire appui |
Triumv. IV, 3 |
mercenaire |
N'employons point les mains d'un soldat mercenaire |
Olymp. IV, 2 |
mercenaire |
Dieu nous préserve de penser que vous sacrifiez la vérité à un vil intérêt ; que vous êtes du nombre de ces malheureux mercenaires qui combattent par des arguments, pour assurer et pour faire respecter les immenses fortunes de leurs maîtres |
Philos. Cons. |
mercenaire |
Un bon père ne doit être ni le tyran de son fils, ni son mercure |
Jenni, 4 |
mercure |
Quand.... tous les Mercures et toutes les brochures m'accablaient de mépris en croyant faire leur cour à Mme de Pompadour |
Lett. d'Argental, 13 avril 1763 |
mercure |
Il n'y a guère d'années qu'on ne débite sous son nom [de Voltaire] des ouvrages qu'il n'a jamais vus ; et il apprend qu'il n'y a guère de mois où l'on ne lui impute dans les Mercures quelque pièce fugitive qu'il ne connaît pas davantage |
Oreste, Avis au lect. |
mercure |
Depuis le soleil jusqu'à onze ou douze millions de nos lieues ou environ, il ne paraît aucun globe ; à onze ou douze millions de nos lieues est Mercure dans sa moyenne distance |
Phil. Newt. III, 8 |
mercure |
Il arriva au mois d'avril 1559, dans une assemblée qu'on nomme mercuriale, que les plus savants et les plus modérés du parlement proposèrent d'user de moins de cruauté à l'égard des protestants, et de chercher à réformer l'Église |
Hist. parl. XX |
mercuriale [1] |