Vous trouverez, à la fin de l'article Goût, des réflexions sur l'application de l'esprit philosophique aux matières de goût, où j'ai tâché de mettre de la vérité sans déclamation ; car je déteste la déclamation |
D'ALEMBERT
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Lett. à Volt. 28 janv. 1757 |
déclamation |
Quoique notre déclamation ne puisse pas se noter, il me semble qu'on pourrait en quelque sorte la fixer ; il suffirait qu'un musicien ait assez de goût pour observer, dans le chant, à peu près les mêmes proportions que la voix suit dans la déclamation |
CONDILLAC
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Conn. hum. II, I, 6 |
noter |
Le bel art de la déclamation, c'est-à-dire l'art de se rendre maître des coeurs |
VOLTAIRE
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Lett. Albergati, 14 fév. 1763 |
coeur |
J'ai, je le vois, un système de déclamation qui est le renversé du vôtre |
DIDEROT
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Lett. à Mme Riccoboni. |
renversé, ée |
Il est constant que les Grecs et les Romains notaient leur déclamation, et qu'ils l'accompagnaient d'un instrument |
CONDILLAC
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Conn. hum. II, I, 3 |
noter |
Il est certain que plusieurs de nos travailleurs y ont mis [dans l'Encyclopédie] bien des choses inutiles, et quelquefois de la déclamation |
D'ALEMBERT
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Lett. à Voltaire, 11 janv. 1758 |
travailleur |
Il fallait le dire sans chercher des termes gigantesques et des expressions plus propres à une déclamation qu'à une lettre |
MAINTENON
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Lett. à Mme de Glapion, 15 déc. 1718 |
gigantesque |
Ce n'est que dans l'espérance et en faveur du chant, que nous consentons qu'on altère la déclamation naturelle : c'est là le pacte du théâtre lyrique |
MARMONTEL
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Oeuv. t. X, p. 18 |
pacte |
Souvenez-vous de ne rien précipiter, d'animer tout, de mêler des soupirs à votre déclamation, de mettre de grands temps |
VOLTAIRE
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Lett. Mlle Gaussin, décembre 1730 |
temps |
Granville : Te souvient-il, mon cher, qu'autrefois dans la classe Tu te mêlais déjà de déclamation ? Ton instinct t'y portait - Belrose : Dis ma vocation |
DELAVIGNE
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Coméd. I, 4 |
vocation |
Le grand Pompée s'appliqua très sérieusement à la déclamation peu avant les guerres civiles, pour se mettre en état de répondre à Curion |
ROLLIN
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ib. p. 694 |
déclamation |
C'est sans doute pour ces sortes de sons que Molière avait imaginé des notes, mais le projet de noter le reste de la déclamation est impossible |
CONDILLAC
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ib. II, I, 6 |
noter |
Il [Cléon] avait une sorte d'éloquence véhémente, impétueuse, emportée, qui entraînait les esprits moins par la force des raisons que par la hardiesse et la violence de son style et de sa déclamation |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuv. t. III, p. 584, dans POUGENS |
véhément, ente |
La déclamation était une espèce d'apprentissage de l'éloquence appliquée à des sujets anciens ou fictifs, une gymnastique où l'athlète essayait des forces qu'il devait employer dans la suite aux choses publiques |
DIDEROT
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Claude et Nér. I, 1 |
gymnastique |
Il [Voltaire] prétend dans ses notes [sur la pièce du Triumvirat] que la conspiration de Cinna n'a jamais existé, que cette aventure est supposée par Sénèque, et qu'il l'inventa pour en faire un sujet de déclamation |
VOLTAIRE
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Lett. d'Argental, 12 mai 1766 |
supposer |
La déclamation de Lulli est une mélopée si parfaite, que je déclame tout son récitatif en suivant ses notes et en adoucissant seulement les intonations ; je fais alors un très grand effet sur les auditeurs, et il n'y a personne qui ne soit ému |
VOLTAIRE
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Lett. Chabanon, 15 déc. 1767 |
mélopée |
Il faut bien observer que, dans cette musique de pure déclamation qui est la mélopée des anciens, c'est principalement la beauté naturelle des paroles qui produit la beauté du chant |
VOLTAIRE
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Siècle de Louis XIV, Artistes, Lulli |
mélopée |
Déclamation est un mot connu dans Horace et encore plus dans Juvénal ; il ne le fut point à Rome avant Cicéron et Calvus ; on appelait ainsi des compositions par lesquelles on s'exerçait à l'éloquence |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuvres, t. XI, 2e part. p. 692, dans POUGENS. |
déclamation |
Quand on lit son oraison funèbre [de le Tellier, par Bossuet], et qu'on la compare avec sa conduite, que peut-on penser, sinon qu'une oraison funèbre n'est qu'une déclamation ? |
VOLTAIRE
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Louis XIV, 25 |
oraison |
Après l'avoir quitté [le théâtre] pendant quelques années, il [Baron] y était remonté, et avait, par sa manière de réciter noble et naturelle, proscrit une déclamation chantante qui s'était introduite pendant son absence |
DUCLOS
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Oeuv. t. X, p. 77 |
remonter |
Vous avez bien raison dans ce que vous dites du style des avocats ; ils n'ont jamais su combien la déclamation est l'opposé de l'éloquence, et combien les adjectifs affaiblissent les substantifs, quoiqu'ils s'accordent en genre, en nombre et en cas |
VOLTAIRE
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Lett. à d'Alembert, 25 mars 1765 |
substantif |
Un sermon en France est une longue déclamation scrupuleusement divisée en trois points, et récitée avec enthousiasme ; en Angleterre, un sermon est une dissertation solide et quelquefois sèche qu'un homme lit au peuple sans geste et sans aucun éclat de voix |
VOLTAIRE
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Ess. poés. ép. I |
sermon |