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défaite

nf (dé-fè-t')
  • 1Perte d'une bataille. Pour moi, bien que vaincu, je me répute heureux ; Et malgré l'intérêt de mon coeur amoureux, Perdant infiniment, j'aime encor ma défaite Qui fait le beau succès d'une amour si parfaite. [Corneille, Le Cid] Combien en a versé [de sang] la défaite d'Antoine. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] N'eût-il que d'un moment reculé sa défaite. [Corneille, Horace] Encore une défaite, et dans Alexandrie Je veux que cette ingrate en ma faveur vous prie. [Corneille, La mort de Pompée] Naupacte, maintenant Lépante, connu par la défaite des Turcs en 1571. [Rollin, Histoire ancienne] Quand les Scythes vaincus, réparant leurs défaites, S'élancèrent sur nous de leurs vastes retraites. [Voltaire, Sémiramis] Non, ma défaite, ami, ne fait point mon malheur. [Voltaire, Adélaïde du Guesclin]
  • 2 En termes de galanterie, sujétion d'un coeur. Et qui sait si l'ingrate, en sa longue retraite, N'a point de l'empereur médité la défaite ? [Racine, Britannicus]
  • 3Débit d'une marchandise, facilité de placement. Des marchandises de prompte, de difficile défaite. La bonne marchandise est de défaite en ce pays-ci. [Dancourt, Foire de Besons, sc. 6]

    Familièrement. Cette fille est de défaite, elle est belle, ou riche, ou instruite, et on peut aisément la marier.

  • 4Excuse, échappatoire, prétexte. Mais enfin si c'était quelque sotte défaite.... [Hauteroche, Les apparences trompeuses] Or çà, voyons si ce que je projette Peut être apparemment une honnête défaite. [Hauteroche, ib. sc. 4] C'est un vieux importun qui n'a pas l'esprit sain, Et pour qui j'ai toujours quelque défaite en main. [Molière, Les fâcheux] Vous n'osiez résister en face ; c'est ce qui vous faisait promettre trop facilement, et éluder ensuite toutes vos paroles par cent défaites captieuses. [Fénelon, Dialogues des morts] Ne doutant pas que ce ne fût une défaite. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Il ne reste qu'une défaite aux nouveaux mystiques. [Bossuet, Oraisons funèbres] .... Fort bien ! la réponse est honnête, Et vous avez toujours quelque défaite prête. [Regnard, Le distrait] Que l'amour-propre abonde en mauvaises défaites ! [Lachaussée, Préj. à la mode, V, 2] Il crut que je cherchais une défaite. [Rousseau, Les confessions] Va, mon pauvre Figaro, n'use pas ton éloquence en défaites ; nous avons tout dit. [Beaumarchais, Le mariage de Figaro, ou La folle journée]

SYNONYME

DÉFAITE, DÉROUTE. Ces mots désignent la perte d'une bataille, faite par une armée, avec cette différence que déroute ajoute à défaite et désigne une armée qui fuit en désordre, Encycl. IV, 731.

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