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dénouer

vt (dé-nou-é)
  • 1Défaire un noeud ; détacher ce qui est retenu par un noeud. Ce que les Lapons font le plus facilement, c'est de vendre le vent à ceux qui en ont besoin ; ils ont pour cela un mouchoir qu'ils nouent en trois endroits différents qu'ils donnent à celui qui en a besoin ; s'il dénoue le premier, il excite un vent doux et supportable ; s'il a besoin d'un plus fort, il dénoue le second. [Regnard, Voir de Laponie, t. IV, p. 278] L'éléphant dénoue les cordes avec sa trompe. [Buffon, Éléphant.]

    Par extension. [Et vous étoiles] Qui, cadençant vos pas à la lyre des cieux, Nouez et dénouez vos choeurs harmonieux. [Lamartine, Méditations poétiques]

    Fig. Relier tant de fois ce qu'un brouillon dénoue, C'est trop de patience. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] [Rome] Répudie Octavie et me fait dénouer Un hymen que le ciel ne veut point avouer. [Racine, Britannicus] St Louis regardait ce voeu comme un lien qu'il n'était pas permis aux hommes de dénouer. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]

  • 2Dénouer la langue, faire parler. La douleur malgré toi la langue te dénoue. [Régnier, Dial.] Ma langue n'attend point que l'argent la dénoue. [Boileau, Satires]

    Dénouer sa langue, parler. Enfin il dénoua sa langue, Et fit cette belle harangue. [Scarron, Virgile travesti] Comme autrefois le fils de Crésus, qui avait été jusque-là muet, se dénoua la langue par un grand effort qu'il fit pour avertir son père qu'on voulait tuer. [Furetière, Roman bourgeois, liv. II, Hist. de Charrosselles, p. 221]

  • 3Dégager par l'exercice, par un bon régime, par des moyens orthopédiques les parties du corps qui étaient nouées. Dénouer un enfant.

    Dénouer le corps, le rendre plus souple, plus dégagé. Il me restait un juste intervalle pour faire de l'exercice qui dénouât le corps sans le travailler. [Guez de Balzac, Le Prince] M. de St Geran lui a appris l'exercice du mousquet et de la pique ; c'est la plus jolie chose du monde ; vous aimeriez ce petit enfant, cela lui dénoue le corps. [Sévigné, 355]

    Fig. Ronsard n'avait pas tort de tenter quelque nouvelle route pour dénouer notre versification naissante. [Fénelon, t. XXI, p. 191]

  • 4Terminer une intrigue, la mener à sa fin, en parlant d'une pièce de théâtre. On dénoue une pièce avec un oncle à succession. Molière a dénoué le Tartufe par un ordre du roi.
  • 5Se dénouer, vpron Être dénoué. Ce cordon se dénouera.
  • 6Se débarrasser d'un obstacle. Sitôt que la langue enfantine se sera un peu dénouée. [Bossuet, III, Nativité, 1]

    Fig. Avec un tel secret leur langue se dénoue. [Corneille, Le menteur]

  • 7Se développer. Que leur corps se dénoue et se désengourdisse, Pour être plus adroit à te faire service. [Régnier, Satires]
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