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fonder

vt (fon-dé)
  • 1Établir les fondements d'une construction. Fonder un quai sur pilotis. Ceux qui fondèrent l'abbaye du mont Saint-Michel sur un roc.

    Fonder une ville, être le premier à la bâtir. Elle [Didon] a fondé une superbe ville. [Fénelon, Télémaque] Crotone fut fondée par Myscellus, chef des Achéens, la troisième année de la XVIIe olympiade. [Rollin, Histoire ancienne]

    Familièrement et par plaisanterie. Fonder sa cuisine, pourvoir à ce qui regarde la subsistance. La religion chrétienne est partout incorporée à l'État ; et, depuis le pape jusqu'au dernier capucin, chacun fonde son trône ou sa cuisine sur elle. [Voltaire, Dialogue de Pégase et du vieillard]

  • 2 Fig. Faire le premier établissement d'une chose. Fonder une académie, une colonie, un ordre religieux. Vos aïeux dont Bélus a fondé la noblesse. [Voltaire, Sénir. II, 2] Chasser les possesseurs et fonder des États. [Voltaire, Tancrède] Du fond des Indes jusqu'aux extrémités de l'Europe, quiconque se trouve ou se met en droit de parler avec autorité à la populace peut fonder une secte, et c'est ce qu'on a vu dans tous les temps. [Voltaire, Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand]
  • 3 Fig. Avec un nom de chose pour sujet, servir comme de fondement. Cet ouvrage fonda la réputation de tel écrivain. Ces hautes vertus qui fondent ta puissance Réparent ce qui manque à l'heur de ta naissance. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Plus que vous je désire Qu'ici la vérité fonde un nouvel empire. [Voltaire, Alzire, ou Les américains] Ta religion que fonda l'imposture. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]
  • 4Léguer, donner un fonds pour l'établissement d'une oeuvre religieuse, charitable, littéraire. Fonder une église, un couvent, une chapelle. Il y a bien de la différence d'être fondé par un saint ou par un roi. [Maintenon, Lettres] Je suis comme des gens qui fondent des hôpitaux, mais qui ne s'y font point recevoir. [Voltaire, Correspondance] Homme éloquent et le premier [Balzac] qui fonda un prix d'éloquence. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Les rois ne laissèrent pas de bâtir de magnifiques églises, de fonder de riches évêchés, de repousser des ennemis puissants, de faire des conquêtes importantes. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]
  • 5 Fig. Établir d'une façon permanente. Fondez votre repos en me faisant heureux. [Rotrou, Venceslas] Voilà ce qui doit fonder votre tranquillité. [Sévigné, 422] Sforce jugea qu'une telle conjoncture valait mieux que des droits ; quand on n'en a point à faire valoir, c'est par l'épée qu'on les fonde. [Duclos, Hist. Louis XI, Oeuv. t. II, p. 300, dans POUGENS] Les Romains n'oublièrent rien pour faire regarder ces concessions comme des grâces passagères qui ne fondaient point de droit. [Vertot, Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine] Vous avez fondé notre bonheur pour la vie en me laissant faire. [Marivaux, Le jeu de l'amour et du hasard]

    Fonder sur, asseoir, faire reposer sur. Sur votre perte il fonde ses projets. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Sur un présomptueux vous fondez quelque appui. [Corneille, Nicomède] N'y ayant rien ni de plus libre ni de plus indépendant qu'un homme qui sait vivre de peu, et qui, sans rien attendre de la protection ou de la libéralité d'autrui, ne fonde sa subsistance que sur son industrie et sur son travail. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Puis-je sur ton récit fonder quelque assurance ? [Racine, Britannicus] Je fondais mon bonheur sur le débris des lois. [Racine, Bérénice] [Un roi qui] Fondait sur trente États son trône florissant. [Racine, Mithridate] Et sur mes faibles mains fondant leur délivrance. [Racine, Esther] Malheureux l'homme qui fonde Sur les hommes son appui. [Racine, Cantiques.] Il fondait ses espérances sur beaucoup d'esprit. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]

    Absolument. Tant de méchants placets, monsieur, sont présentés, Qu'ils étouffent les bons ; et l'espoir où je fonde Est qu'on donne le mien quand le prince est sans monde. [Molière, Les fâcheux] Je fondais sur le sable et je semais sur l'onde. [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

  • 6Justifier, donner la raison de. Voilà sur quoi il fonde son opinion. Cela est fondé en raison. Je pourrais fonder ce prologue Sur gens de tous états.... [La Fontaine, Fables]
  • 7 Terme de droit. Fonder quelqu'un de procuration, lui donner sa procuration.
  • 8Se fonder, vpron Être fondé, être assis sur des fondements. La digue de Cherbourg se fonda avec de très grandes difficultés.

    Fig. Tant cet empire eut de peine à se fonder !

  • 9 Fig. Être appuyé sur. Comme le seul espoir où mon bonheur se fonde. [Corneille, Le menteur] Mais j'ai vu dans votre âme ensuite une autre idée Sur qui mon espérance aussitôt s'est fondée. [Corneille, Sertorius] Vous avez vu ce fils où mon espoir se fonde ? [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Sa liberté [du monde] qui sur vous seul se fonde. [Racine, Mithridate] Jéhu, sur qui je vois que votre espoir se fonde.... [Racine, Athalie]
  • 10Prendre ses motifs, ses raisons. Il se fonde ordinairement sur nos pères. [Pascal, Les provinciales] Je suis obligé d'avertir que nos mystiques se fondent principalement sur une opinion de l'école, qui met l'essence de la charité à aimer Dieu, comme on parle, sans retour sur soi, sans attention à son éternelle béatitude. [Bossuet, Instructions sur les états d'oraison] Le peuple, dans tous les temps et dans toutes les difficultés, ne se fonde que sur Moïse. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Il se fonda sur les anciennes prophéties. [Bossuet, ib. 9] Voilà ce qui rend la conception de Marie non-seulement si glorieuse, mais si sainte, et sur quoi saint Augustin s'est fondé. [Bourdaloue, Myst. Concept. de la Vierge, t. II, p. 2]
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