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nommer

vt (no-mé)
  • 1Distinguer par un nom une personne ou une chose. La chimie a nommé de noms systématiques toutes les substances composées. La famille des malpighiacées a été nommée d'après Malpighi, célèbre naturaliste italien. Puisse cette grandeur qui vous est destinée, Qu'on nomme si souvent du faux nom de bonheur, Ne point laisser de trouble au fond de votre coeur ! [Voltaire, Zaïre] Lorsqu'il s'agit de nommer un animal, ou, ce qui revient presque au même, de lui choisir un nom parmi tous les noms qui lui ont été donnés. [Buffon, Oiseaux]
  • 2Être parrain ou marraine. La jolie chose d'accoucher d'un garçon et de l'avoir fait nommer par la Provence ! [Sévigné, 100] Mme la princesse nommait une des filles de M. le Duc avec le prince. [Sévigné, 404] Et toi, tu aurais cent enfants que je n'en nommerais pas un. [Diderot, Le père de famille]
  • 3Dire le nom d'une personne ou d'une chose. Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Nommez-moi par mon nom, puisque vous le savez. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Elle [Mme de Chaulnes] vous fait mille amitiés, et vous nomme à tous moments. [Sévigné, 22 sept. 1687] Je veux nommer ici par honneur le sage, le docte, le pieux Lamoignon. [Bossuet, Oraisons funèbres] De votre nom, Joas, je puis donc vous nommer. [Racine, Athalie] Oenone : Hippolyte ? grands dieux ! - Phèdre : C'est toi qui l'as nommé. [Racine, Phèdre] Sénèque : Comment vous nommerai-je à eux ?- Scarron : Scarron. [Fontenelle, Dial. des morts anc. et mod. 2e part. 1]

    Prononcer le nom de, dire comment une personne, une chose s'appelle. Vous l'accusiez pourtant quand votre âme alarmée Craignait qu'en expirant ce fils vous eût nommée. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Le mot de peste, que vous nommez dans votre lettre, me fait frémir ; je la craindrais fort en Provence. [Sévigné, 19 mai 1676] Une personne si sensible, si délicate, qui ne pouvait seulement entendre nommer les maux. [Bossuet, Oraisons funèbres] On vous nomme, et ce nom la rappelle à la vie. [Racine, Bérénice] Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer. [Racine, Britannicus] Un nuage enfermait le souverain du monde, Il s'ouvre et laisse voir son front éblouissant ; Un archange est nommé.... l'archange obéissant.... Se prosterne attentif aux ordres du Seigneur. [Gilbert, Mort d'Abel, VIII] Et comment s'y prend-on, sire, pour vous faire douter de l'attachement et de l'amour de vos sujets ? le peuple vous impute-t-il ses malheurs ? vous nomme-t-il dans ses calamités ? [Mirabeau, Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné]

    Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître. Ah ! si vous ne voulez voir finir nos destins, Nommez d'autres vengeurs ou d'autres assassins. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]

    Nommer un nom, le prononcer, le faire entendre, parler de la personne. Elle [Mme Scarron] n'a, m'a-t-elle dit, jamais ouï nommer votre nom en mauvaise part. [Sévigné, à Bussy, 18 déc. 1673] Je vous ai déjà dit que votre nom n'a jamais été nommé sur le sujet de M. de Coetlogon. [Sévigné, 8 juin 1689]

  • 4Désigner les gens par leur nom, faire des personnalités. Vous nommez les auteurs, et c'est là votre crime. [Gilbert, Mon apologie]

    Absolument. Il a tort, dira l'un ; pourquoi faut-il qu'il nomme ? Attaquer Chapelain ! ah ! c'est un si bon homme ! [Boileau, Satires]

  • 5Qualifier. Louis XII a été nommé le Père du peuple. Ah ! que c'est un grand bien [la santé] ! et que vous le nommez précisément par son nom quand vous dites que c'est celui sans lequel tous les autres sont insensibles ! [Sévigné, 15 juin 1688] Saintes filles, ses chères amies, car elle voulait bien vous nommer ainsi. [Bossuet, Oraisons funèbres] Souvent il s'entretient avec la mort.... et, aussi vivant par l'esprit qu'il était mourant par le corps, il semble lui demander d'où vient qu'on la nomme cruelle. [Bossuet, Oraisons funèbres] Il [Zozime] nomme ses libéralités profusions, sa modération fainéantise, ses festins d'amitié des dissolutions. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Ô mon fils, de ce nom j'ose encor vous nommer. [Racine, Athalie] Nommer un roi père du peuple, est moins faire son éloge, que l'appeler par son nom, ou faire sa définition. [La Bruyère, X.] Ils nommaient nécessité l'injustice et la perfidie. [Montesquieu, Lettres persanes]

    Nommer quelqu'un son protecteur, son libérateur, son bienfaiteur, l'appeler ainsi. Vous que je dois nommer l'ange de mon bonheur. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]

    Absolument. Il n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts de corps, qui ne soient aperçus par les enfants : ils les saisissent d'une première vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement. [La Bruyère, XI]

  • 6Désigner. La mort entre nous deux nommera le vainqueur. [Delille, Énéide]

    Terme de jeux. Nommer la couleur, dire en quelle couleur on joue.

  • 7Nommer quelqu'un à un emploi, à une charge, le choisir, le désigner pour cet emploi, pour cette charge. Il fut nommé maire de sa commune. L'empereur l'a nommé ministre des affaires étrangères. Il a été nommé à l'évêché de Lodève. [Sévigné, 14] Voyez comme il est bon de se tourmenter un peu pour avoir des places : il est certain que celles qui avaient été nommées pour dames d'honneur de cette princesse avaient fait leurs diligences. [Sévigné, 17 janv. 1680] Un jeune abbé de la Broue, qui n'a prêché qu'une seule fois devant le roi, est nommé pour l'évêché de Mirepoix. [Sévigné, 27 fév. 1679] Il [Dieu] l'appelle son serviteur, quoiqu'infidèle, à cause qu'il l'a nommé pour exécuter ses décrets. [Bossuet, Oraisons funèbres] Le peuple au champ de Mars nomme ses magistrats ; César nomme les chefs sur la foi des soldats. [Racine, Britannicus] Je vous nommai son gendre et vous donnai sa fille. [Racine, ib. IV, 2] Le roi de France nomme à tous les bénéfices consistoriaux de son royaume, c'est-à-dire aux bénéfices qui sont de fondation royale et qui étaient électifs avant le concordat. [Fevret, De l'abus, I, 8, dans RICHELET]

    Nommer quelqu'un son héritier, l'instituer son héritier.

    Nommer d'office, se dit du juge qui, d'après la loi, choisit et nomme des experts, des arbitres, des défenseurs, etc.

  • 8Se nommer, vpron Déclarer son nom. Vous serez obligé de vous nommer.

    Avoir pour nom. Et quand je vous demande après quel est cet homme, à peine pouvez-vous dire comme il se nomme. [Molière, Le misanthrope] Je me nomme Pécaudière, ma maison n'est qu'à deux lieues de Landernau. [Sévigné, 82]

    Il se dit aussi des choses. Par toi l'humilité devint une bassesse ; La candeur se nomma grossièreté, rudesse. [Boileau, Satires]

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