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violer

vt (vi-o-lé)
  • 1Enfreindre, agir contre. Esdras, prêtre, se levant, leur dit : Vous avez violé la loi du Seigneur, et vous avez épousé des femmes étrangères. [Sacy, Bible, Esdras, I, X, 10] C'est [ne pas faire rébellion contre les puissances établies] l'ordre de Jésus-Christ et la règle que les chrétiens n'ont jamais violée par aucun attentat. [Bossuet, 4e avert. 2] Il [Jovien] ne put consentir à aucune proposition de rupture, et ne voulut point violer la foi que le malheur du temps l'avait forcé de donner. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Je viole en un jour les droits des souverains, Ceux des ambassadeurs et tous ceux des humains. [Racine, Andromaque] J'ai violé l'amour conjugal. [Fénelon, Télémaque] La religieuse crainte qu'avaient alors [dans le siége de Jérusalem par Titus] les Juifs de violer la loi, s'ils se défendaient le jour du sabbat. [Rollin, Histoire ancienne] Ne nous rebutons point de ces remarques grammaticales ; la langue ne doit jamais être violée. [Voltaire, Comm. Corn. rem. Héracl. I, 1] Le prétexte manquait pour violer le serment.... le légat n'eut d'autre ressource que de persuader à Ladislas, aux chefs hongrois et aux Polonais, qu'on pouvait violer ses serments. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Ninon Lenclos, qui gardait les dépôts religieusement, tandis que les plus graves personnages les violaient. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] L'analogie est ici violée. [Buffon, Histoire des animaux] N'outragez pas ainsi la nature, ne violez pas la sainte hospitalité. [Rousseau, Lév. d'Éphr. II] Les successeurs de Jean sans Terre ne songèrent qu'à violer les deux chartes que la nécessité lui avait arrachées. [Condillac, Études hist. II, 5] Il [Destouches] s'était marié en Angleterre avec une personne aimable ; mais ce mariage exigeait alors le secret, et le secret fut violé. [D'alembert, Élog. Destouches.]

    Violer un asile, violer les droits et les priviléges d'un asile.

    Violer une sépulture, la dégrader ou y fouiller dans des intentions coupables. Les jésuites persécutaient.... la mémoire de Pascal, Arnaud fugitif, les débris de Port-Royal détruit, et les cendres des morts dont on violait les sépultures. [Voltaire, Mél. litt. Avert. d'une éd. des Pens. de Pascal.] [Chez les Grecs] cette vénération profonde pour les tombeaux, et les lois sévères contre ceux qui les violent. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    En un sens analogue et poétiquement, violer une porte, la franchir malgré les interdictions. Rien ne peut violer la porte inviolable. [Delille, Paradis perdu]

  • 2Faire violence à une femme. Son fils Sextus [de Tarquin], en violant Lucrèce, fit une chose qui a presque toujours fait chasser les tyrans d'une ville où ils ont commandé. [Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence] Il fut prouvé qu'en brûlant les bourgs de Merindol et de Cabrières, les exécuteurs violèrent jusqu'à des filles de huit à neuf ans entre les bras de leurs mères. [Voltaire, Histoire du parlement de Paris]

    Absolument. Les soldats pillèrent et violèrent.

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