Les simples soldats, qui voient toute leur vie dans le moment présent, et qui, attendant peu de l'avenir, ne s'en inquiètent guère, conservaient leur insouciance, la plus précieuse de leurs qualités |
Hist. de Nap. VIII, 11 |
insouciance |
Telle était l'insouciance qui résultait de cette multiplicité d'événements et de malheurs sur lesquels on était comme blasé, et tel l'égoïsme produit par l'excès de fatigue et de souffrance, qu'ils ne laissaient à chacun que la mesure de force et de sentiment indispensable pour son service et pour sa conservation personnelle |
ib. VIII, 6 |
insouciance |
Les instructions de Lauriston portaient qu'il ne devait s'adresser qu'à Kutusof ; il rejeta donc avec hauteur toute communication intermédiaire |
Hist. de Nap. VIII, 10 |
instruction |
Quant à l'empereur qu'on ne trompait guère, il n'eut que quelques instants d'une joie factice ; il se plaignit bientôt de ce qu'une guerre irritante de partisans voltigeait autour de lui |
Hist. de Nap. VIII, 10 |
irritant, ante [2] |
On remarquait qu'on y avait marché [vers une position] languissamment ; qu'une division seule, jetée à trois lieues de tout secours, y avait été négligemment aventurée ; que les corps d'armée étaient restés hors de portée les uns des autres |
Hist. de Nap. IX, 2 |
jeté, ée [1] |
Dans les chutes fréquentes qu'ils [les soldats français] faisaient, leurs armes s'échappaient de leurs mains ; elles se brisaient ou se perdaient dans la neige ; s'ils se relevaient, c'était sans elles ; car ils ne les jetèrent point, la faim et le froid les leur arrachèrent |
Hist. de Nap. IX, II |
jeter |
La 15e division restait encore ; le vice-roi l'appelle ; elle s'avance en jetant une brigade à gauche dans le faubourg, et une à droite dans la ville |
Hist. de Nap. IX, 2 |
jeter |
Davoust, avec vingt-cinq mille hommes, resta à l'arrière-garde ; pendant qu'il avançait de quelques pas et jetait, sans le savoir, la terreur chez les Russes. la grande armée étonnée leur tournait le dos |
Hist. de Nap. IX, 2 |
jeter |
Daru lui [à Napoléon] répondit que la guerre était un jeu qu'il [Napoléon] jouait bien, où il gagnait toujours, et qu'on pouvait conclure qu'il la faisait avec plaisir |
Hist. de Nap. V, 2 |
jeu |
Pendant que Davoust jouissait peut-être du dangereux plaisir d'avoir humilié son ennemi [Berthier] |
Hist. de Nap. III, 2 |
jouir |
Enfin le jour, un jour sombre, parut ; il vint s'ajouter à cette grande horreur [l'incendie de Moscou], la pâlir, lui ôter son éclat |
Hist. de Nap. VIII, 6 |
jour |
Un officier, décidé à plaire ou persuadé que tout ce que l'empereur voulait devait s'accomplir, entra dans la ville [Moscou déserte], s'empara de cinq à six vagabonds, les poussa devant son cheval jusqu'à l'empereur, et s'imagina avoir amené une députation ; dès la première réponse de ces misérables, Napoléon vit qu'il n'avait devant lui que de malheureux journaliers |
Hist. de Nap. VIII, 4 |
journalier, ière |
Enfin on atteignit Gjatz avec la nuit ; mais cette première journée d'hiver avait été cruellement remplie : l'aspect du champ de bataille, de ces deux hôpitaux abandonnés, cette multitude de caissons livres aux flammes, ces Russes fusillés.... |
Hist. de Nap. IX, 8 |
journée |
Des querelles, des clameurs, dont le bruit se joint aux roulements des tambours, aux jurements des charretiers, au bruit des caissons et des canons |
Hist. de Nap. IV, 7 |
jurement |
Son ambition [de Napoléon] est flattée de cette conquête : on l'entend s'écrier : je suis enfin dans Moscou, dans l'antique palais des czars, dans le Kremlin |
Hist. de Nap. VIII, 6 |
kremlin |
Dès les premiers pas, leurs rangs desserrés [des régiments] s'allongeaient en files lâches et interrompues |
Hist. de Nap. VI, 6 |
lâche |
On s'aida du terrain avec habileté : les lanciers russes, embarrassés dans les broussailles et arrêtés par les crevasses, allongeaient en vain leurs longues lances ; pendant qu'ils cherchaient à pénétrer, atteints par les balles, ils tombaient blessés |
Hist. de Nap. IV, 8 |
lance |
Quarante pas les [cosaques] en séparaient [de l'empereur] à peine ; Rapp n'eut que le temps de se retourner et de faire face à ces barbares, dont le premier enfonça si violemment sa lance dans le poitrail de son cheval qu'il le renversa |
ib. IX, 3 |
lance |
La longue enceinte d'un camp, formé par un rang de fortes palissades, l'arrêta [un général russe] ; ses soldats, pressés par nos mouvements, n'eurent pas le temps d'y faire une trouée, et Murat lança contre eux ses Wurtembergeois pour leur faire mettre bas les armes |
Hist. de Nap. VI, 2 |
lancer |
Ces malheureux [un régiment de chasseurs à cheval], se sentant sacrifiés, marchaient avec hésitation à une perte certaine ; aussi, dès le premier mouvement que firent les lanciers de la garde russe, tournèrent-ils le dos |
Hist. de Nap. IV, 8 |
lancier |
Des feux qui brillèrent sur notre gauche, dans la nuit du 23 au 24, avertirent du mouvement des Russes vers Malo-Iaroslavetz ; et cependant on remarquait qu'on y avait marché languissamment |
Hist. de Nap. IX, 2 |
languissamment |
Malgré la largeur du chemin et les cris de son escorte, Napoléon avait peine à se faire jour au travers de cet immense cohue [l'armée sortant de Moscou] |
Hist. de Nap. IX, 1 |
largeur |
En même temps, l'empereur désignait à chaque corps sa place ; le reste de l'armée entrait en ligne, et une fusillade générale, entrecoupée de quelques coups de canon, s'était établie |
Hist. de Nap. VII, 5 |
ligne |
Comme les Russes se montrent par masses redoublées à leur centre et à leur droite, menaçant la route de Moscou, sur la ligne d'opération de la grande armée |
Hist. de Nap. VII, 5 |
ligne |
Au milieu d'elle [la grande armée], son chef, sombre et silencieux, paraissait mesurer avec anxiété sa ligne de communication avec les places de la Vistule |
Hist. de Nap. IX, 5 |
ligne |
Un régiment de Davoust cherchait à prendre son rang dans la première ligne |
Hist. de Nap. VII, 5 |
ligne |
On voyait plusieurs de ces chefs, blessés depuis la Moskowa, l'un le bras en écharpe, l'autre la tête enveloppée de linges, soutenir les meilleurs, retenir les plus ébranlés.... |
Hist. de Nap. IX, 10 |
linge |
On ne concevait pas comment la tête de cette colonne pourrait traîner et soutenir, dans une si longue route, une aussi lourde masse d'équipages |
Hist. de Nap. IX, 1 |
long, ongue |
C'était [l'armée française sortant de Moscou], sur trois ou quatre files d'une longueur infinie, un mélange, une confusion de calèches, de caissons, de riches voitures et de chariots de toute espèce |
Hist. de Nap. IX, 1 |
longueur |
Il n'y avait plus de biscuit, point de viande ; on leur délivra de la farine de seigle, des légumes secs et de l'eau-de-vie ; il fallut des efforts inouïs pour empêcher les détachements des différents corps de s'entre-tuer aux portes des magasins |
Hist. de Nap. 14 |
magasin |
Le duc de Trévise observa qu'on pouvait y arriver par une marche plus méthodique que suivraient les magasins, mais il ne fut pas écouté |
Hist. de Nap. IX, 4 |
magasin |
Elles [leurs armes] parurent à leurs bras engourdis un poids insupportable ; dans les chutes fréquentes qu'ils faisaient, elles s'échappaient de leurs mains, elles se brisaient ou se perdaient dans la neige |
Hist. de Nap. IX, 11 |
main |
Le jour favorisa les efforts du duc de Trévise ; il se rendit maître du feu ; les incendiaires se tinrent cachés |
Hist. de Nap. VIII, 6 |
maître |
L'empereur rassembla autour de lui tous les officiers de cavalerie encore montés ; il appela cette troupe d'environ cinq cents maîtres, son escadron sacré |
Hist. de Nap. XI, 3 |
maître |
Ce major général [Berthier] suppléa peu son chef dans cette circonstance critique [à Moscou] ; au milieu de ce sol et de ce climat nouveau, il ne recommanda aucune précaution nouvelle ; et il attendit que les moindres détails lui fussent dictés par son empereur ; ils furent oubliés |
Hist. de Nap. VIII, 11 |
major |
Les paroles, prononcées [par Napoléon] devant deux de ses généraux, étaient écoutées avec ce silence commandé par un ancien respect, auquel se joignait déjà celui qu'on devait au malheur |
Hist. de Nap. IX, 8 |
malheur |
Soudain chacun regarda autour de soi [en traversant dans la retraite le champ de bataille de la Moskowa] ; on vit une terre toute piétinée, nue, dévastée, tous les arbres coupés à quelques pieds du sol, et plus loin des mamelons écrêtés ; le plus élevé paraissait le plus difforme ; il semblait que ce fût un volcan éteint et détruit |
Hist. de Nap. IX, 7 |
mamelon |
Que Davoust s'était laissé atteindre dès l'abbaye de Kolotskoï, et que, là, il avait fait à de misérables cosaques l'honneur de se retirer devant eux pas à pas et par bataillons carrés comme s'ils eussent été des mamelouks |
Hist. de Nap. IX, 9 |
mameluk |
Par le succès de cette première manoeuvre, les deux corps français et italien n'avaient pas encore conquis le droit de continuer leur retraite, mais seulement la possibilité de la défendre |
Hist. de Nap. IX, 10 |
manoeuvre [1] |
Aussi Napoléon était-il le plus souvent forcé de fermer les yeux sur un maraudage qu'il défendait vainement ; sachant d'ailleurs trop bien tout l'attrait, pour le soldat, de cette manière de subsister, qu'elle lui fait aimer la guerre qui l'enrichit.... |
Hist. de Nap. IV, 4 |
maraudage |