Molière : Vous, prenez garde à bien représenter avec moi votre rôle de marquis. - Mlle Molière : Toujours des marquis ! - Molière : Oui, toujours des marquis ; que diable voulez-vous qu'on prenne pour un caractère agréable de théâtre ? |
MOLIÈRE
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Impromptu, 1 |
marquis |
Il veut parler, l'écorce a sa langue pressée |
LA FONTAINE
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Philém. et Baucis. |
parler [1] |
Il veut parler, l'écorce a sa langue pressée |
LA FONTAINE
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Phil. et Bauc. |
presser |
Je commence par m'écrier sur le denier six ; je n'en avais point entendu parler depuis l'emprunt que fait le fils de l'avare dans la comédie de Molière ; je crois que vous avez voulu dire six et quart, qui est un denier dont j'ai entendu parler en Provence, qui va, ce me semble, au denier seize ; mais le denier six est si usuraire que je ne crois pas qu'un notaire en voulût faire un contrat ; c'est pour 10000 francs, 1666 livres 13 sous |
SÉVIGNÉ
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605 |
denier |
On sait que les ennemis de Molière voulurent persuader au duc de Montausier, fameux par sa vertu sauvage, que c'était lui que Molière jouait dans le Misanthrope |
VOLTAIRE
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Vie de Molière. |
sauvage |
Il [Racine] portait encore l'habit ecclésiastique, quand il fit la tragédie de Théagène qu'il présenta à Molière, et celle des Frères ennemis, dont Molière lui donna le sujet |
VOLTAIRE
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Louis XIV, Écrivains, Racine. |
sujet [2] |
Moi qui n'aime à débattre en ces fadaises-là, Un temps, sans lui parler, ma langue vacilla |
RÉGNIER
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Sat. VIII |
vaciller |
.... Vous dont la main de flamme Fait parler au clavier la langue de votre âme |
HUGO
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F. d'automne, 34 |
clavier |
Il y avait déjà un comédien appelé Molière, auteur de la tragédie de Polyxène ; le nouveau Molière fut ignoré pendant tout le temps que durèrent les guerres civiles en France |
VOLTAIRE
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Vie de Molière. |
nouveau |
J'ai compris.... comment sa plume devait mieux que sa langue parler le langage des passions |
ROUSSEAU
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2e dial. |
parler [1] |
Un temps, sans lui parler, ma langue vacilla ; Enfin je me remets sur les cajoleries, Lui dis comme le roi était aux Tuileries |
RÉGNIER
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Sat. VIII |
cajolerie |
Tout grammairien qui n'est pas né dans la capitale, ou qui n'y a pas été élevé dès l'enfance, devrait s'abstenir de parler des sons de la langue |
DUCLOS
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Gramm. Oeuvres, t. IX, p. 21, dans POUGENS |
grammairien |
Vous avez un médecin, dit le roi à Molière ; que vous fait-il ? Sire, répondit Molière, nous causons ensemble, il m'ordonne des remèdes, je ne les fais point, et je guéris |
VOLTAIRE
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Vie de Molière. |
médecin |
Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler à propos ; c'est pécher contre ce dernier genre que de s'étendre sur un repas magnifique que l'on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain |
LA BRUYÈRE
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V |
repas |
En matière de langue, il est une infinité de nuances imperceptibles et fugitives, qui, pour être démêlées, ont besoin, si on peut parler de la sorte, du frottement continuel de l'usage |
D'ALEMBERT
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Oeuv. t. IV, p. 124 |
usage |
Le pauvre court après lui [Molière qui lui avait fait l'aumône], et lui dit : Monsieur, vous n'aviez peut-être pas dessein de me donner un louis d'or, je viens vous le rendre. - Tiens, mon ami, dit Molière, en voilà un autre, et il s'écria : où la vertu va-t-elle se nicher ! |
VOLTAIRE
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Mél. litt. Vie de Molière. |
nicher |
Claude meurt âgé de soixante-quatre ans, il n'était ni sans études ni sans lettres ; il sut écrire et parler la langue grecque |
DIDEROT
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Claude et Nér. I, 34 |
lettre |
La langue italienne, disait Gioberti, sculpte les objets ; la langue française les peint, en les montrant rapprochés, avec des traits délicats et fins, mais nets, polis et distincts ; on peut dire que la langue allemande les ébauche et les embrume en les traçant d'une façon perplexe, comme les lointains des peintures |
MARC MONNIER
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Journ. des Débats, 25 janv. 1876, 3e page, 4e col. |
embrumer (s') |
L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles ; la langue d'un prêtre destinée à louer Jésus-Christ le sauveur des hommes, ne doit pas être employée à parler d'un art qui tend à leur destruction |
FLÉCHIER
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Turenne. |
langue |
Son nom [du Cid], au bout de six cents ans, vient encore de triompher en France ; il y a trouvé une réception trop favorable pour se repentir d'être sorti de son pays et d'avoir appris à parler une autre langue que la sienne |
CORNEILLE
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Cid, Épître. |
réception |
Pour arriver à cette connaissance [des tours de la langue latine], il faut avoir vu ces mots, ces tours et ces phrases, maniés et ressassés, si je puis ainsi parler, dans mille occasions différentes |
D'ALEMBERT
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Latin des mod. Oeuv. t. III, p. 123, dans POUGENS |
ressassé, ée |
La célèbre marquise du Châtelet apprit le latin en un an, et le savait très bien ; tandis qu'on nous tenait sept années au collége pour nous faire balbutier cette langue, sans jamais parler à notre raison |
VOLTAIRE
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Dict. phil. Éducation. |
latin, ine |
Les enfants, et surtout les enfants de condition, n'entendent parler de science qu'à leur précepteur, qui, dans une espèce de réduit séparé, leur enseigne une langue ancienne, dont le reste de la maison fait peu de cas |
FONTENELLE
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Du Fay. |
précepteur |
La langue italienne était un composé de la langue romance et du latin |
VOLTAIRE
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ib. 51 |
romance [1] |
Notre langue a autant de vogue qu'en avait autrefois la langue grecque |
VOLTAIRE
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Lett. Chabanon, 9 mars 1772 |
vogue |
En comparant la langue du médisant avec la langue du serpent |
BOURDALOUE
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Exh. sur les faux témoign. rendus contre J. C. t. II, p. 36 |
médisant, ante |
Son armée [de Mithridate] était de près de trois cent mille hommes, et composée de vingt-deux nations différentes, qui avaient chacune une langue particulière ; et Mithridate les savait toutes, en sorte qu'il n'avait pas besoin de truchements pour leur parler |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuv. t. XI, 2e part. p. 448, dans POUGENS. |
trucheman |
La mienne [santé] est tout à fait remise, je dors mieux, ma langue n'est plus une méchante langue ; elle est toute rendue à son naturel |
SÉVIGNÉ
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1er nov. 1688 |
naturel, elle |
Il étudia la langue anglaise, presque inconnue en France à l'époque où il aurait pu l'apprendre, mais devenue pendant son ministère la langue étrangère la plus cultivée |
CONDORCET
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Maurepas. |
cultivé, ée |
Penser traduire Hérodote dans notre langue académique, langue de cour, cérémonieuse, roide, apprêtée, pauvre d'ailleurs, mutilée par le bel usage, c'est étrangement s'abuser |
COURIER
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Hérodote, Préface du traducteur |
langue |
Parler affaires, c'est en faire son unique objet ; au lieu que parler d'affaires n'exclut pas tout autre objet dont on voudrait parler par occasion |
CONDILLAC
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Gramm. I, 13 |
parler [1] |
On a remarqué qu'il [Aristonique] possédait si parfaitement tous les dialectes de la langue grecque, qui formaient comme autant de langages différents, qu'il prononçait ses arrêts selon la langue particulière de ceux qui plaidaient devant lui |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuvres, t. IX, p. 354, dans POUGENS |
dialecte |
Il faut toujours se ressouvenir que notre langue aime grandement les répétitions des mots, lesquelles aussi contribuent beaucoup à la clarté du langage, que la langue française affecte sur toutes les langues du monde |
VAUGELAS
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Nouv. Rem. p. 151, dans POUGENS |
répétition |
Avouez, monsieur, que la prodigieuse variété de toutes ces désinences [dans la langue française] peut avoir quelque avantage sur les cinq terminaisons [a, e, i, o, u] de tous les mots de votre langue [l'italien] |
VOLTAIRE
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Lett. Tovazzi, 24 janv. 1761 |
terminaison |
imaginée par M. du Marsais, est sans doute la meilleure méthode pour enseigner une langue ; or, c'est précisément la méthode que suit un enfant qui apprend la langue de ses pères |
CONDILLAC
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Gramm. Motif des leç. prél. Oeuv. t. V, p. LIII, dans POUGENS. |
interlinéaire |
Notre langue se parle à Vienne, à Berlin, à Stockholm, à Copenhague, à Moscou ; elle est la langue de l'Europe ; mais c'est grâce à nos bons livres, et non à la régularité de notre idiome |
VOLTAIRE
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Lett. Guyot, 7 août 1767 |
langue |
Toute langue étant imparfaite, il ne s'ensuit pas qu'on doive la changer ; il faut absolument s'en tenir à la manière dont les bons auteurs l'ont parlée ; et, quand on a un nombre suffisant d'auteurs approuvés, la langue est fixée |
VOLTAIRE
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Dict. phil. Langues. |
fixé, ée |
S'il n'est pas possible de trouver, dans la proportion harmonique, des subdivisions capables d'exprimer les intonations d'une langue telle que la chinoise, qui nous paraît très chantante, où trouverait-on des subdivisions pour une langue presque monotone comme la nôtre ? |
DUCLOS
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Mém. act. théâtr. Oeuv. t. IX, p. 351, dans POUGENS. |
intonation |
Parler ainsi, c'est parler en l'air, et vouloir être cru sur tout ce qu'on s'imagine |
FÉNELON
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Exist. 78 |
air [1] |
Le vulgaire croit qu'on enseigne aux bêtes à parler : il ne sait pas que parler c'est lier les idées à des signes arbitraires qui les représentent |
BONNET
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Contempl. nat. XII, 33 |
parler [1] |