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souffle

nm (sou-fl')
  • 1Agitation de l'air causée par le vent. Il ne fait pas un souffle de vent. D'un souffle l'aquilon écarte les nuages. [Racine, Esther] Comme le fruit en naissant arraché, Ou qu'un souffle ennemi dans sa fleur a séché. [Racine, Athalie] Que dis-je ? hélas ! oui, la terre s'éveille, Belle et parée au souffle du printemps. [Béranger, Malade.]

    Fig. Hélas ! l'homme ne peut dire, en naissant, quel coin de l'univers gardera ses cendres, ni de quel côté le souffle de l'adversité les portera. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne]

  • 2Vent que l'on fait en poussant de l'air par la bouche. Quelques restes de feu sous la cendre épandus D'un souffle haletant par Baucis s'allumèrent. [La Fontaine, Phil. et Bauc.] Son souffle [d'un sanglier] se faisait entendre de loin comme le bruit sourd des vents séditieux. [Fénelon, Télémaque]

    Par exagération. Il est si faible, qu'on le renverserait d'un souffle, du moindre souffle.

    Fig. et familièrement. Cette objection, ce système, cette intrigue peuvent être renversés d'un souffle, ils sont très faciles à détruire.

    Fig. Ne tenir qu'à un souffle, être de peu de durée, de consistance. La vie, le bonheur, l'infortune tiennent à un souffle. [Chateaubriand, Pensées.]

    Le souffle créateur, le souffle par lequel Dieu anima le premier homme. Ton souffle créateur s'est abaissé sur moi. [Lamartine, Méditations poétiques]

    Souffle dans un instrument de musique. Tout ce que j'aurais souhaité, c'est de te mener tout doucement jusqu'au temps où ton souffle saura se donner sans effort. [G. Sand, Maîtres sonneurs, 15e veillée.]

  • 3Air exhalé par la respiration. Les pharisiens superstitieux, en revenant du marché où ils rencontraient tant de gentils et tant de publicains, dont ils croyaient que l'approche et le souffle même, pour ainsi dire, les souillait.... [Bossuet, Déf. trad. comm. I, 1] La frayeur de la mort [dans une peste] ne lui fit point abandonner sa maison ; elle voulut assister ce frère mourant, sans craindre ces souffles mortels qui portent le poison dans les coeurs. [Fléchier, Oraisons funèbres] Mes esclaves que j'appelle refusent maintenant de m'approcher ; et mon souffle même est devenu une infection, et un souffle de mort pour mes enfants et pour mes proches. [Massillon, Avent, Mort du péch.] Le meurtrier du roi respire en ces États, Et de son souffle impur infecte vos climats. [Voltaire, Œdipe] Et les roses, nos soeurs, se disputent entre elles Mon souffle de parfums et mon corps de rayons [d'un sylphe]. [Hugo, Odes et ballades]
  • 4La simple respiration. Retenir son souffle. Reprendre son souffle. Avec quel souffle pur je l'entends qui respire ! [Ducis, Othello ou le more de Venise]

    Ménager son souffle, ménager sa respiration.

    Manque de souffle, manque d'une respiration qui tienne, qui se prolonge.

    Fig. Manque de souffle, se dit d'un écrivain qui n'a pas la force de développer son sujet.

    Cet homme n'a qu'un souffle de vie, il n'a que le souffle, il est très faible. Je n'ai plus qu'un souffle de vie ; je l'emploierai à vous invoquer en mourant.... [Voltaire, Correspondance]

    Il n'a plus que le souffle, il est agonisant.

    Le souffle de la vie, la vie même. Le souffle de ma vie est à Marianne ; elle peut d'un mot l'anéantir ou l'embraser. [Musset, Capr. de Mar. I, 1]

  • 5 Terme de médecine. Bruits de souffle, bruits anomaux qui se produisent dans les cavités du coeur, dans les artères et parfois dans les veines.

    Bruit de souffle continu, bruit semblable au bruit qu'on entend quand on approche de son oreille un gros coquillage univalve ; il se fait entendre aux vaisseaux du cou, surtout dans les affections anémiques.

    Souffle placentaire ou souffle utérin, souffle doux, tantôt sonore et grave, tantôt aigu, synchronique au pouls de la mère, entendu ordinairement vers les régions inguinales, à dater du quatrième mois de la grossesse, et dû au passage du sang maternel dans les artères utérines.

    Souffle bronchique, bruit des bronches que perçoit l'oreille appliquée sur la poitrine.

    Souffle amphorique, celui qui résonne comme si l'on soufflait dans une amphore. Le souffle amphorique est fréquent dans les épanchements pleurétiques de forme chronique ou latente.

    Bruit de souffle, se dit aussi du bruit entendu dans la pneumonie au troisième degré.

  • 6 Fig. Inspiration, influence, en bonne ou en mauvaise part. Le souffle malfaisant de la haine, de l'envie. Impatient du dieu dont le souffle invincible Agite tous ses sens [de la pythie]. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses] Elle avait dérobé cette rose naissante Au souffle empoisonné d'un monde dangereux. [Voltaire, l'Éducat. d'une fille.]
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