Là, différents de poids, de forme, de figure, Dans la dure épaisseur de leur matrice obscure, Se forment ces métaux qu'on tâche d'arracher Aux veines de la terre, aux fentes du rocher |
Trois règnes, V |
matrice |
Voyez-vous, à l'aspect d'une médaille antique, Palpiter du vieux temps l'amateur fanatique ? |
Trois règ. IV |
médaille |
J'ai médité longtemps, assis sur les tombeaux, Non pas pour y chercher dans la mélancolie Le secret de la mort, mais celui de la vie |
Imagin. VII |
méditer |
Dès que le désespoir peut retrouver des larmes, à la mélancolie il vient les confier, Pour adoucir sa peine et non pour l'oublier |
Imag. III |
mélancolie |
Et mêlant dans tes yeux les larmes et les ris, Quand tu perds une mère, elle te donne un fils |
Jard. ch. II |
mêler |
Tel, au sein de la nuit et de la forêt sombre, L'oiseau mélodieux chante caché dans l'ombre |
Parad. perdu, III |
mélodieux, euse |
Les jours sont inquiets, et les nuits menaçantes |
Pitié, III |
menaçant, ante |
Du temps, des eaux, de l'air, n'effacez point la trace ; De ces rochers pendants respectez la menace |
Jardins, II |
menace |
Joas peut le toucher : cependant je n'y voi Qu'un enfant malheureux menacé d'être roi |
Imag. V |
menacé, ée |
La sage ménagère à ses humbles foyers Ranime en haletant la flamme qui sommeille |
Énéide, VIII |
ménager, ère [2] |
Ô mer, terrible mer, quel homme à ton aspect Ne se sent pas saisi de crainte et de respect ! De quelle impression tu frappas mon enfance ! |
Hom. des ch. III |
mer |
Que dis-je ? quelquefois sur une armée entière L'affreux orage roule une mer de poussière |
Trois règnes, II |
mer |
Et de mille bienfaits sa lumière suivie Nous prête son fanal sur la mer de la vie |
Trois règnes, IV |
mer |
Et le mercure enfin, qui, connu par son poids, En globules roulants glisse et fuit sous nos doigts |
Trois règnes, V |
mercure |
Séjour des feux vengeurs, épouvantable abîme, Où les peines sans fin se mesurent au crime |
Parad. perdu, I |
mesurer |
Ajoutons le calme stupide, Le ton méticuleux et l'orgueil circonspect De ce mortel, pour lui plein de respect, Qui croit en conversant sa gloire compromise |
Convers. II |
méticuleux, euse |
Le faucon obéit à notre art meurtrier, Le chien devient chasseur, et l'éléphant guerrier |
Trois règn. VIII |
meurtrier, ière |
....Tout couverts d'horribles meurtrissures |
Parad. perdu, VI |
meurtrissure |
Vous dirai-je l'oubli de soins plus importants, Les devoirs immolés à de vains passe-temps ?... L'homme fait place au mime, et le sage au bouffon |
Homme des champs, I |
mime |
En longs habits de pourpre attirant les regards, Moi-même au bord des eaux ferai voler les chars |
Géorg. III |
moi |
À tout propos, dans chaque phrase, Le moi régnant, le moi vainqueur, Est dans sa bouche ainsi que dans son coeur |
Convers. II |
moi |
Je chante les moissons ; je dirai sous quel signe Il faut ouvrir la terre et marier la vigne |
Géorg. I |
moisson |
À propos, c'est lundi la fête de Chloé ; Sa maison, on le sait, est l'arche de Noé ; La ville, les faubourgs, chez elle tout abonde ; De ce chaos il faudra faire un monde |
Convers. II |
monde [1] |
Jadis, quand de la scène il imagina l'art, Thespis, dit-on, créa le dialogue ; Mais l'inventeur du monologue Fut probablement un bavard |
Convers. I |
monologue |
J'entends crier la dent de la lime mordante |
Géorg. I |
mordant, ante [1] |
Et faisait jaillir à propos Le feu de la saillie et l'éclair des bons mots |
Convers. Prolog. |
mot |
.... Un flacon délectable Verse avec son nectar les aimables propos, Et, comme son bouchon, fait partir les bons mots |
Homme des champs, I |
mot |
Et sur un lit pompeux la portent loin du jour Mourante de douleur, et de rage, et d'amour |
Énéide, IV |
mourant, ante |
Tremble qu'une pensée, une maxime, un mot N'aille mourir dans l'oreille d'un sot ! |
Convers. II |
mourir |
Voyez là-haut les bois dont la muette horreur Aujourd'hui même encore inspire la terreur |
Én. VIII |
muet, ette |
Je demandais... que... Chaque branche en dépit des vieux décorateurs, Et des ciseaux mutilateurs, Pût rendre un libre essor à son luxe sauvage |
cité dans NODIER, Crit. des dict. |
mutilateur, trice |
Mutilait sans pitié les tiges inégales Dont la tête orgueilleuse ombrageait leurs rivales |
Conversat. ch. III |
mutiler |
Adieu, déjà je sens dans un nuage épais Nager mes yeux éteints et fermés pour jamais |
Géorg. IV |
nager |
Le rosier maintenant, ô prodiges nouveaux ! Elève vers les cieux sa tête enorgueillie, Et sur des arbres nains la pomme est recueillie |
Homme des champs, II |
nain, aine |
Son lit [de l'aurore] du jour naissant est nommé le berceau |
Trois règnes, I |
naissant, ante |
Ces fleuves s'épancher en nappes transparentes |
Homme des ch. IV |
nappe |
De ses naseaux brûlants il [le cheval] respire la guerre |
Géorg. III |
naseau |
....Ces monstres des mers dont la puissante haleine Avec un bruit horrible élance en gerbes d'eaux L'océan revomi par leurs larges naseaux |
Trois règnes, VII |
naseau |
Telle sur un rameau durant la nuit obscure Philomèle plaintive attendrit la nature |
Géorg. IV |
nature |
Tel à peine échappé des fureurs de l'orage, Le nautonier pâlit en contant son naufrage |
Imagin. II |
nautonier, ière |