Ménager les préjugés, c'est manquer à la vérité ; ménager les vices, c'est rougir de la vertu |
Claude et Néron, II, 38 |
ménager [1] |
Ces yeux larmoyants, et ces menottes engourdies et gelées |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 200, dans POUGENS |
menotte |
Un système de mensonges ressemble plus à la vérité qu'un seul mensonge isolé ; plus on voit de choses à contredire à la fois, moins on en contredit |
Claude et Nér. II, 98 |
mensonge |
Loin de nous la fable des enfers et de l'Élysée, et tous ces récits mensongers dont la superstition effraie les méchants |
Opin. des anc. philos. (épicurisme). |
mensonger, ère |
Menteur comme tous les gens d'esprit, qui ne balancent guère à supprimer ou à ajouter une circonstance légère à un fait lorsqu'il en devient plus comique ou plus intéressant |
Opin. des anc. philos. (Pyrrhoniens). |
menteur, euse |
Le voilà livré à la décoration théâtrale, aux catafalques, aux feux d'artifice, et à toutes les puérilités des menus |
Sal. de 1765, oeuv. t. XIII, p. 350, dans POUGENS |
menu, ue |
Rendre chaudement et avec vérité les veines, les articulations, les reliefs et les méplats |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 321, dans POUGENS |
méplat |
Le mépris est un sentiment froid qui ne pousse à aucun procédé violent |
Claude et Nér. I, 67 |
mépris |
La préface du Codex juris gentium diplomaticus est un morceau de génie, l'ouvrage est une mer d'érudition ; il parut en 1693 |
Opin. des anc. phil. (leibnitzianisme). |
mer |
Me voilà, grâce à vous, à la merci de mes gens |
Père de famille, III, 3 |
merci |
On voit à gauche arriver le pigeon messager, l'oiseau mercure |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 54, dans POUGENS |
mercure |
Voilà donc le fruit de cette éducation merveilleuse dont ton père était si vain ! |
Père de famille, II, 8 |
merveilleux, euse |
L'homme aime le merveilleux ; moi-même je me surprends à tout moment sur le point de m'y livrer |
Opin. des anc. philos. (pythagorisme). |
merveilleux, euse |
Le talent de s'immortaliser par les lettres n'est une qualité mésavenante à quelque rang que ce soit |
Sur Térence. |
mésavenant, ante |
Les préceptes des autres lois [autres que celles de la nature] sont écrits dans des livres sujets à tous les événements des choses humaines, à l'abolition, à la mésinterprétation, à l'obscurité |
Suffis. de la nat. n° 20 |
mésinterprétation |
On mésinterpréta la familiarité dont il usait avec ses jeunes élèves |
Opin. des anc. philos. (secte cyrénaïque). |
mésinterpréter |
À mesure que les phénomènes de la nature les plus frappants se succédèrent, on y attacha l'existence des dieux |
Opin. des anc. philos. (Grecs). |
mesure |
Ô Architas, vous qui avez mesuré le globe, qu'êtes-vous ? un peu de cendre |
Mém. t. IV, p. 157, dans POUGENS |
mesurer |
On demandait un jour : qu'est-ce qu'un métaphysicien ? un géomètre répondit : c'est un homme qui ne sait rien |
Interprét. de la nature, n° 3 |
métaphysicien |
Je veux mourir s'il y a dans toutes ces têtes-là le premier mot de la métaphysique de leur art |
Salon de 1767, Oeuvr. t. XIV, p. 140, dans POUGENS |
métaphysique |
Elle [Mme de la Chaux] nous avait tant et tant entendus métaphysiquer, que les matières les plus abstraites lui étaient devenues familières |
Ceci n'est pas un conte. |
métaphysiquer |
Il n'y en a pas un [tableau] où il n'y ait des choses de métier supérieurement faites |
Salon de 1767, Oeuvr. t. XIV, p. 147, dans POUGENS |
métier |
Ce n'est pas assez que vous sachiez mettre de la vérité dans vos raisonnements, il faut encore que vous sachiez mettre de la sagesse dans vos actions |
Opin. des anc. philos. (épicurisme). |
mettre |
Une tête meublée d'un grand nombre de choses disparates est assez semblable à une bibliothèque de volumes dépareillés |
Lett. sur les sourds et muets. |
meublé, ée |
Qu'est-ce que la lumière de la nature, sinon une certaine analogie divine de ce monde visible avec le corps microcosmique ? |
Opin. des anc. philos. (théosophes). |
microcosmique |
J'aime mieux la rusticité que la mignardise, et je donnerais dix Watteau pour un Teniers |
Pensées sur la peint. Oeuv. t. XV, p. 167, dans POUGENS. |
mignardise |
Se jeter dans les extrêmes, voilà la règle du poëte ; garder en tout un juste milieu, voilà la règle du bonheur |
Salon de 1767, Oeuvres, t. XIV, p. 219, dans POUGENS. |
milieu |
Voulez-vous voir les édifices tomber en ruine, la terre se couvrir de ronces, ressuscitez la folie des millénaires |
Mém. t. III, p. 365, dans POUGENS |
millénaire |
Elle grasseye, elle minaude |
Mém. t. II, p. 30, dans POUGENS |
minauder |
Je soutiens qu'il n'y a si mince auteur grec, latin, italien, anglais, français, allemand, qui n'ait quelque tour qui lui soit propre |
Lett. à Galiani. |
mince |
Il était [Sénèque] l'orateur du prince ; il dressait les édits, minutait les lettres circulaires |
Claude et Nér. I, 42 |
minuter |
Il [le P. Morin] assure que la misnah ne put être composée que l'an 300, et le talmud de Babylone l'an 700 environ |
Opin. des anc. philos. (juifs) |
mischna |
Je l'ai lu, sans pouvoir y glaner une misérable ligne qui me servît |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 391, dans POUGENS |
misérable |
Ce n'est pas par des miracles qu'il faut juger de la mission d'un homme, mais c'est par la conformité de sa doctrine avec celle du peuple auquel il se dit envoyé |
Pens. philos. n° 42 |
mission |
Ce Dieu est dévoré par les mites sur son autel |
Nouv. pens. phil. 30 |
mite |
Solon mitigea le système politique de Dracon |
Opin. des anc. philos. (grecs). |
mitiger |
Ce qu'on appelle une matière morte, ne serait-ce pas une matière mobile par une autre matière ? |
Interprét. de la nat. Question 5 |
mobile |
La mobilité convient à l'atome, et le repos au monde |
Salon de 1767, Oeuvres, t. XIV, p. 64, dans POUGENS. |
mobilité |
J'ai connu un jeune homme plein de goût, qui, avant de jeter le moindre trait sur la toile, se mettait à genoux, et disait : Mon Dieu, délivrez-moi du modèle |
Essai sur la peint. ch. 1 |
modèle |
Oui, vraiment, c'est un art, et un grand art que de poser le modèle |
ib. |
modèle |