J'ai vu peindre Latour, il est tranquille et froid ; il ne se tourmente point, il ne souffle point, il ne halète point ; il ne fait aucune de ces contorsions du modeleur enthousiaste |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 267, dans POUGENS |
modeleur |
Il faut chercher la félicité souveraine dans la modération du désir |
Opin. des anc. philos. (Thomasius). |
modération |
Si l'on a appauvri l'architecture, en l'assujétissant à des mesures, à des modules, elle qui ne doit reconnaître de loi que celle de la variété infinie des convenances.... |
Ess. sur la peint. ch. 6 |
module |
La pâte moelleuse du crayon et la chaleur y font pardonner les incorrections |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 102, dans POUGENS |
moelleux, euse |
Les moeurs consistent dans la conformité d'un grand nombre de volontés |
Opin. des anc. philos. (Thomasius). |
moeurs |
Cela est d'une négligence, d'une mollesse de pinceau, d'une paresse de tête qui fait pitié |
Salon de 1767, Oeuvr. t. XIV, p. 371, dans POUGENS |
mollesse |
Lorsque votre impatience aura été suspendue par ces délais momentanés qui lui servaient de digue, avec quelle impétuosité ne se répandra-t-elle pas au moment où il plaira au poëte de les rompre ! |
Éloge de Richardson. |
momentané, ée |
Ce méprisable sénat qu'on amusait par des momeries auxquelles il répondait par d'autres momeries |
Claude et Nér. I, 79 |
momerie |
Je ne suis pas scrupuleux ; je lis quelquefois mon Pétrone |
Essai sur la peint. ch. 5 |
mon [1] |
Il y a dans le stoïcisme un esprit monacal qui me déplaît |
Claude et Nér. II, 8 |
monacal, ale |
Où il n'y a point de parties, il n'y a ni étendue, ni figure, ni divisibilité ; telle est la monade, l'atome réel de la nature, l'élément vrai des choses |
Opin. des anc. philos. (leibnitzianisme). |
monade |
Grâces aux travaux de ces grands hommes, le monde n'est plus un dieu ; c'est une machine qui a ses roues, ses cordes, ses poulies, ses ressorts et ses poids |
Pens. philos. n° 18 |
monde [1] |
Un amour qui ne demande pas mieux que de lui faire oublier son devoir, comme il fait depuis que le monde est monde |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 75, dans POUGENS |
monde [1] |
Lorsqu'il [Sénèque] répond à la question : Quelle sera la vie du sage sur une plage déserte, dans le fond d'un cachot ? Celle de Jupiter dans la dissolution des mondes, il montre une âme forte |
Claude et Nér. II, 1 |
monde [1] |
Je vous écrivais tout à l'heure que je brûlais d'aller à Paris ; à présent je tremble d'y trouver un monde d'affaires |
Lett. Voland, 28 oct. 1760 |
monde [1] |
La tête d'un homme sur le corps d'un cheval nous plaît ; la tête d'un cheval sur le corps d'un homme nous déplaira ; c'est au goût à créer des monstres |
Pensées sur la peint. Oeuvres, t. XV, p. 176, dans POUGENS. |
monstre [1] |
Conjectures qu'il fonde sur la dureté montagnarde et sauvage du style |
Opin. des anc. philos. (Zend-Avesta). |
montagnard, arde |
Néron monta sur le trône à dix-huit ans |
Claude et Nér. II, 50 |
monter |
Cette solution se gonflait, montait comme le lait, et se serait répandue, si le feu avait été un peu trop poussé |
Peint. en cire, Oeuv. t. XV, p. 856, dans POUGENS |
monter |
Les académiciens qui s'attendaient à être sifflés, honnis, bafoués, n'osaient se montrer |
Salon de 1767, Oeuvres, t. XV, p. 157, dans POUGENS. |
montrer |
Cicéron se montra plutôt péripatéticien qu'académicien |
Opin. des anc. phil. (romains). |
montrer |
La morale est la science des lois naturelles, ou des choses qui sont bonnes ou mauvaises dans la société des hommes |
Opin. des anc. philos. (hobbisme). |
morale |
Le plus beau morceau de Loutherbourg est sa nuit ; je l'ai comparée à celle de Vernet |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 241, dans POUGENS |
morceau |
Morceau de réception, morceau d'exclusion |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 130 |
morceau |
Autre usage de l'eau de cire : c'est un bon mordant pour la dorure |
Peint. en cire, Oeuv. t. XV, p. 393, dans POUGENS |
mordant [2] |
La fausse dignité ou la morgue |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 147 dans POUGENS |
morgue [1] |
Que voit-on dans le tableau d'Eudamidas ? le moribond sur la couche, à côté le médecin qui lui tâte le pouls |
Pensées sur la peint. Oeuv. t. XV, p. 206, dans POUGENS. |
moribond, onde |
Il est plus facile de souffrir une grande peine que de souffrir toute sa vie de petites mortifications qui se succèdent sans fin |
Mém. t. I, p. 421, dans POUGENS |
mortification |
Quelle perte pour ceux d'entre nos écrivains qui ont l'imagination forte, que celle de tant de mots que nous revoyons avec plaisir dans Amyot et dans Montaigne ! |
Lett. sur les sourds-muets, Oeuv. t. II, p. 343, dans POUGENS |
mot |
Quelque permission qu'ils [les grands] semblent nous donner d'oublier leur rang, il ne faut jamais les prendre au mot |
Principes de polit. 32 |
mot |
Son fils avait donné pour mot du guet : la meilleure des mères |
Claude et Nér. I, 38 |
mot |
Ce premier moteur est Dieu, être vivant, éternel |
Opin des anc. philos. (péripatéticiens). |
moteur, trice |
Pauvre, sale, mou de touche |
Salon de 1767, Oeuvres, t. XIV, p. 47, dans POUGENS. |
mou, molle [1] |
Les sensations qu'il aura prises par le toucher seront, pour ainsi dire, le moule de toutes ses idées |
Lett. sur les aveug. |
moule [1] |
Elle [une robe de chambre] moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j'étais pittoresque et beau |
Sur sa robe de chambre. |
mouler [1] |
L'Asiatique prétendait que les longs plis d'une tunique qui moulerait ses membres, en descendant mollement jusqu'à ses pieds, auraient infiniment plus de grâce |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 190, dans POUGENS |
mouler [1] |
Celui qui connaîtra l'esprit du stoïcisme, ne sera point étonné qu'un amalgame de philosophie et de théologie ait fait des disciples de Zénon des moulins à sophismes |
Claude et Nér. II, 8 |
moulin |
Le bon religieux conçut que le philosophe était résolu de mourir dans la religion de son pays |
Opin. des anciens philos. (hobbisme). |
mourir |
Elle prit une poignée de terre qu'elle répandit en croix sur le corps de son fils qu'elle avait étendu à ses pieds ; son mari comprit le signe et se laissa mourir de faim |
Lettre sur les sourds et muets |
mourir |
À des parterres émaillés de fleurs succèdent de grands tapis de mousse et des gazons dont cent ruisseaux entretenaient la verdure |
Mém. t. IV, p. 343, dans POUGENS |
mousse [3] |