C'est une espèce d'Héraclite chrétien, toujours prêt à pleurer sur la folie de ses semblables |
Mém. t. I, p. 91, dans POUGENS |
pleurer |
La pleureuse de Greuze l'arrêta et le surprit |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 196, dans POUGENS |
pleureur, euse |
Je serai le plus insigne pleurnicheur vieillard que vous ayez jamais connu |
Mém. t. III, p. 124, dans POUGENS |
pleurnicheur, euse |
Il [Diogène] faisait pleuvoir le sel et l'ironie sur les vicieux |
Opinion des anc. philos. (cyniques). |
pleuvoir |
Elles plient à leur gré la volonté de leur amant |
Claude et Nér. I, 47 |
plier |
On voit tous les jours plier sous les maux des hommes que le ciel n'épargne pas |
Claud. et Nér. II, 56 |
plier |
Malheur à celui que quelqu'une de ces pensées, que je jette au hasard à mesure que la lecture du philosophe me les offre, ne plongera pas dans la méditation ! |
Claude et Nér. II, 1 |
plonger |
La plupart des autres ouvrages du philosophe sont des impromptus faits au courant de la plume |
Claude et Nér. II, 10 |
plume |
Des fautes légères échappées à une plume rapide |
Claude et Nér. II, 109 |
plume |
Méfiez-vous de ces gens qui ont leurs poches pleines d'esprit, et qui le sèment à tout propos |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 34, dans POUGENS |
poche |
Je l'ai vu ; cela n'est absolument que poché ; mais charmant, expressif et plein de vie |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 57, dans POUGENS |
poché, ée |
Tous ces rares et divins insensés font de la poésie dans la vie, de là leur malheur |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 220, dans POUGENS |
poésie |
Vien dessine bien, peint bien ; mais il ne pense ni ne sent ; Doyen serait son écolier dans l'art, mais il serait son maître en poésie |
ib. t. IX, p. 55, édit. 1821 |
poésie |
Qu'est-ce qu'un poëte négligé ? c'est celui qui sème de temps en temps de la prose lâche et molle à travers de beaux vers |
Pensées sur la peint. Oeuvr. t. XV, p. 231, dans POUGENS |
poëte |
Tous ces groupes insignifiants prouvent évidemment que la poétique des ruines est encore à faire |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 414, dans POUGENS |
poétique |
Y entrant à mesure que la lumière y poignait, et s'en éloignant à mesure que les ténèbres s'y reformaient |
Opin. des anc. philos. (Platonisme). |
poindre |
La mère est en grande colère : elle a les deux poings sur les côtés |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 177, dans POUGENS |
poing |
Il règne ici une secte de faiseurs de pointes dont M. le chevalier de Chastellux est un des premiers apôtres ; elles sont si mauvaises, que c'est presque un des caractères d'un bon esprit que de ne pas les entendre |
Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 42, dans POUGENS |
pointe |
Il ne faut poursuivre le phénomène à la pointe de l'esprit, que quand il échappe à la portée du sens |
Opin. des anc. philos. (secte éléatique). |
pointe |
Si l'on forme, avec une pointe aiguë, des traits ou des hachures, sans recourir à l'eau-forte, ni au burin, cela s'appelle graver à la pointe sèche |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 358, dans POUGENS |
pointe |
On n'est ni ignorant, ni sot, moins encore méchant pour ne voir jamais que la pointe de son clocher |
Sur les caract. |
pointe |
On quitte Tartuffe et le Misanthrope pour courir à Jérôme Pointu ; le bon goût est perdu |
Est-il bon, est-il méchant ? III, 12 |
pointu, ue |
Allez d'un pôle à l'autre, interrogez les peuples, et vous y verrez partout l'idolâtrie et la superstition s'établir par les mêmes moyens |
Opin. des anc. phil. (Japonais). |
pôle |
Le poli des corps n'a guère moins de nuances pour lui [l'aveugle] que le son de la voix |
Lett. sur les aveugles. |
poli, ie |
Il se peut que les Arabes aient poli leur langue |
Opin. des anc. phil. (Arabes) |
polir |
On voit, lettre LVII [de Sénèque], que la langue latine s'était appauvrie, comme la nôtre, en se polissant |
Claude et Nér. II, 20 |
polir |
Celui qui ne veut satisfaire qu'aux besoins de la nature, ne se morfond point à la porte des grands, n'essuie ni leurs regards dédaigneux, ni leur politesse insultante |
Claude et Nér. II, 1 |
politesse |
Admettre plusieurs intelligences supérieures toutes essentiellement bonnes, c'est être polythéiste |
Ess. s. la vertu. |
polythéiste |
Les taches dont on a voulu moucheter son poitrail imitent très bien le pommelé du ciel |
Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 58 |
pommelé, ée |
Il est dangereux en philosophie de s'écarter du sens usuel et populaire des mots |
Claude et Néron, II, 69 |
populaire |
Un porte-dais et quelques autres ecclésiastiques assistants avec des cierges, des flambeaux et la croix |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 48, dans POUGENS |
porte-dais |
On sait à quel âge un enfant doit apprendre à lire.... ce n'est qu'en matière de religion qu'on ne consulte point sa portée |
Pens. phil. 25 |
portée |
Démocrite prit pour disciple Protagoras, un de ses concitoyens ; il le tira de la condition de portefaix, pour l'élever à celle de philosophe |
Opin. des anc. philos. Éléatiques |
portefaix |
Ce vieillard, c'est Jupiter, je le reconnais à l'oiseau porte-foudre qu'il a sous ses pieds |
Salon de 1767, Oeuv. t. XV, p. 19, dans POUGENS |
porte-foudre |
J'ai de la peine tout ce que j'en peux porter |
Père de fam. v, 9 |
porter [1] |
Au fond du coeur reconnaissant le bienfait porte intérêt |
Claude et Nér. II, 29 |
porter [1] |
Il [Anaximandre] passe pour avoir porté les mathématiques fort au delà du point où Thalès les avait laissées |
Opin. des anc. phil. (ioniques). |
porter [1] |
Robert Sorbon s'est immortalisé par la maison qu'il a fondée, et qui porte son nom |
Opin. des anc. philos. (scholastiques). |
porter [1] |
C'est un tissu d'idées qui ne portent sur rien |
Mém. t. IV, p. 312, dans POUGENS |
porter [1] |
Il [Zénon] s'établit sous le Portique : cet endroit était particulièrement décoré des tableaux de Polygnote et des plus grands maîtres |
Opin. des anc. philos. Stoïcisme. |
portique |