Honnête homme ! et qui ne l'est pas ? C'est un mérite qui court les rues |
Contes mor. Bon mari. |
courir |
Rien dont le ciel pût se courroucer |
Contes moraux, Ann. Lub. |
courroucer |
Je vois sur votre visage cette méditation profonde qui couve les germes du génie et les dispose à la fécondité |
Contes mor. Connaiss. |
couver |
Cette sensibilité délicate la rendait craintive à l'excès |
Contes moraux, Bonne mère. |
craintif, ive |
Eudoxe en le voyant ne fait qu'un cri et tombe évanouie |
Bélisaire, ch. VI |
cri |
On voit par là que c'est dans le moment critique où les républiques se corrompent, qu'on y a besoin de l'éloquence |
Élém. de litt. t. VI, p. 388, dans POUGENS |
critique [1] |
Le critique supérieur doit avoir dans son imagination autant de modèles qu'il y a de genres différents ; le critique subalterne est celui qui, n'ayant pas de quoi se former ces modèles transcendants, rapporte tout, dans ses jugements, aux productions existantes |
Élém. de litt. t. VI, p. 238 |
critique [2] |
N'est-ce pas plutôt aux poëmes d'une longue étendue qu'il eût fallu permettre les rimes croisées ? je le croirais, non-seulement parce que les vers masculins et féminins entrelacés n'ont pas la fatigante monotonie des distiques, mais parce que leur marche libre, rapide et fière, donne du mouvement au récit, de la véhémence à l'action, du volume et de la rondeur à la période poétique |
Élém. litt. Oeuvres, t. XI, p. 467 |
croisé, ée [1] |
M. de Voltaire a croisé les vers de la tragédie de Tancrède, et au moins cette singularité n'a-t-elle pas nui au succès de la pièce, l'une des plus intéressantes du plus pathétique de nos poëtes |
Élém. de litt. Oeuvres, t. V, p. 119, dans POUGENS |
croiser |
Comme si l'objet de l'intrigue n'était pas rempli quand l'intérêt croît d'acte en acte |
Rép. à La Harpe, Oeuvres, t. XVII, p. 31 dans POUGENS. |
croître |
L'opinion sur les faits, soit moraux, soit physiques, est tantôt de pleine croyance, tantôt de simple adhésion |
Élém. litt. Oeuvres, t. X, p. 506, dans POUGENS |
croyance |
La politesse n'avait point appris aux héros d'Homère à se quereller noblement, et la crudité des injures qu'Achille dit à Agamemnon n'était encore que de la franchise |
Ess. sur le goût, Oeuvres, t. IV, p. 347, dans POUGENS. |
crudité |
Rendre crûment la vérité commune est le talent d'un ouvrier ; faire mieux que n'a fait la nature elle-même et l'embellir en l'imitant est l'art réservé au génie |
Élém. litt. Oeuvres, t. VII, p. 45, dans POUGENS |
crûment |
Les femmes, à qui l'on reproche tout crûment dans les Harangueuses [d'Aristophane] de se soûler, de ferrer la mule et bien d'autres espiègleries |
ib. t. IX, p. 398 |
crûment |
Que voulait-il qu'un musicien fît de toutes ces comparaisons façonnées en ariettes, qui terminent des scènes comme des culs-de-lampes, ou qui plutôt sont dans le chant comme des bouquets d'artifice pour obtenir l'applaudissement ? |
Élém. litt. Oeuvres, t. IX, p. 104, dans POUGENS |
cul |
Je ne veux, je n'attends rien de vous, et je mourrai en cultivant ma vigne |
Contes moraux, Lauret. |
cultiver |
Aussi ne voit-on les prodiges de la culture et de l'abondance que dans les campagnes divisées entre une foule de possesseurs |
Pays. nord. Oeuvres, t. XVII, p. 91 |
culture |
Il n'est rien d'indigne et de bas que la cupidité n'engendre |
Bélis. XII |
cupidité |
De bons curés seront, quand on le voudra bien, dans les villes et dans les campagnes, des missionnaires perpétuels, et de plus des arbitres, des conciliateurs, de fidèles dépositaires de la confiance des familles, des liens de concorde, de zélés surveillants de la tranquillité publique |
Élém. litt. t. VI, p. 70, dans POUGENS |
curé [1] |
La nature a mille détails qui seraient vrais, qui rendraient même l'imitation plus vraisemblable et qu'il faut pourtant éloigner, parce qu'ils manquent d'agrément ou d'intérêt ou de décence, et que nous cherchons, au théâtre et dans l'imitation poétique en général, une nature exquise, curieuse et intéressante |
Élém. littér. Oeuvres, t. VIII, p. 148, dans POUGENS. |
curieux, euse |
S'il me l'avait proposé [un carrosse], je ne me serais pas emboîté comme un sot dans cette caisse dandinante |
Mém. t. I, liv. II, p. 177, dans POUGENS |
dandinant, ante |
Un fatal jeu de dés dont la fureur les possédait, noircissait leur esprit et absorbait leur âme |
Mém. liv. VII, t. II, p. 206, dans POUGENS |
dé [1] |
Le débile et dernier effort qu'il [Voltaire] faisait pour lui plaire [au public] , Irène, fut applaudie comme l'avait été Zaïre |
Mém. liv. X, t. III, p. 208 |
débile |
Voilà de quelle source ont dérivé tous nos malheurs ; nous allons les voir se grossir et se déborder par torrents, jusqu'à nous entraîner dans la plus profonde ruine |
Mém. liv. XII, t. III, p. 316, dans POUGENS |
déborder |
Pour animer ses yeux et débrouiller ses traits, il fallait qu'il parlât |
Mém. liv. VI, t. II, p. 113, dans POUGENS |
débrouiller |
Elle aspire à débuter dans le tragique, et elle vaut la peine que vous lui donniez des leçons |
Mém. IV |
débuter |
Elle [une actrice] est votre voisine, elle est sage, elle vit décemment avec sa mère et avec sa soeur |
Mém. IV |
décemment |
Lorsque Mme d'Étioles, depuis marquise de Pompadour, fut annoncée pour maîtresse du roi, et avant même qu'elle fût déclarée, il s'empressa de lui faire sa cour |
Mém. liv. IV |
déclaré, ée |
Les mains derrière le dos il découpait en profil un portrait aussi ressemblant et plus ressemblant qu'il ne l'aurait fait au crayon |
Mém. liv. VII, t. II, p. 241, dans POUGENS |
découper |
J'ai vu de lui des paysages en découpure sur des feuilles de papier blanc où la perspective était observée avec un art prodigieux |
Mém. liv. VII, t. II, p. 342, dans POUGENS |
découpure |
" M. Marmontel, me dit-il, le roi me décrasse ; " je répondis, comme je le pensais, que sa noblesse à lui était dans l'âme, et valait bien celle du sang |
Mém. liv. v. |
décrasser |
Ce nouveau rédacteur fit si mal sa besogne, que le Mercure, décrié, tombait et n'allait plus être en état de payer les pensions dont il était chargé |
Mémoires, VI |
décrié, ée |
Que vraisemblablement mon livre serait censuré, et que, pour cela seul, il n'osait proposer au roi d'en accepter la dédicace |
Mém. liv. VIII |
dédicace |
Son trépas ne fut qu'une dernière défaillance |
Mém. liv. VIII |
défaillance |
Une société qui n'était pas de celles que la faveur attire et que la défaveur éloigne |
Mém. liv. X |
défaveur |
Il fit la plus belle défense ; mais, de mon côté, je m'obstinai si fort qu'il fallut me céder et recevoir mes cent écus |
Mém. liv. I |
défense |
Accoutumé à une déférence obséquieuse pour ses idées systématiques, il était quelquefois désagréablement surpris de trouver parmi nous moins de révérence et de docilité |
Mém. liv. VII |
déférence |
Louis XVI, élevé au trône à l'âge de vingt ans, y apportait un sentiment bien précieux lorsqu'il est modéré, bien dangereux quand il est excessif, la défiance de soi-même |
Mém. liv. XI |
défiance |
Je vendrai tout le peu que j'ai pour dégager mon fils |
Mém. II |
dégager |
Quand nos doigts engourdis de froid ne pouvaient plus tenir la plume, la flamme de la lampe était le seul foyer où nous pouvions les dégourdir |
Mém. liv. I |
dégourdir |