Malheureux.... ce mot seul déjà vous importune ! On craint d'être forcé d'adoucir mes destins ! Rassurezvous, cruels.... |
le Poëte malh. |
destin |
Je tiens en t'écrivant ma plume d'une main, Et de l'autre un poignard prêt à percer mon sein ; Détermine mon sort ; parle, qu'on me l'annonce ; Didon, pour se frapper, n'attend que ta réponse |
Didon à Énée. |
déterminer |
Ne prétends plus, Fréron, par tes savants efforts Détrôner le faux goût qui règne sur nos bords |
XVIIIe siècle. |
détrôner |
Arbitre des beaux vers, Apollon, loin de moi ! Pour célébrer d'Arnaud, pour chanter sa grande âme, Mon coeur dicte, il suffit, qu'ai-je besoin de toi ? |
à M. d'Arnaud. |
dicter |
Dieux vains dont le culte diffame Leurs insensés adorateurs |
Ode au roi. |
diffamer |
Disciple jeune encor de ces maîtres fameux, Sans gloire et cependant calomnié comme eux |
Mon apologie. |
disciple |
Le hasard, des hauts rangs dispensateur suprême |
Au prince de Salm. |
dispensateur, trice |
Et jamais, comme nous, en bonne compagnie, On ne voit chez les gens souper votre génie ; Dans nos doctes cafés par hasard entrez-vous ? L'un vous montre du doigt, l'autre sort en courroux |
Mon apologie. |
docte |
....Au bien public s'immolant par malice, Vengerait-il le goût, proscrirait-il le vice, Pour l'étrange plaisir de perdre son repos, D'être gratifié de la haine des sots, Doté sur vos journaux d'une rente d'injures ? |
Mon apologie. |
doté, ée |
Qui pourrait en douter ? moi ; cependant j'avoue Que d'un rare savoir à bon droit on le loue |
le XVIIIe siècle. |
droit [3] |
Il loge sa mollesse en un riche palais, Et, derrière un char d'or promenant trois valets, Sous six chevaux pareils ébranle au loin la rue |
XVIIIe siècle. |
ébranler |
Ah ! qu'on s'étonne encore, m'écriai-je, si tant d'écrivassiers assomment impunément de leurs productions glacées un public assez indulgent pour les applaudir même alors qu'il bâille |
le Carnav. des aut. |
écrivassier |
Aux cris religieux d'un parterre idolâtre, En face de vous-même, au milieu du théâtre, Jamais en effigie, assis sur un autel, Vous a-t-on couronné d'un laurier solennel ? |
Apologie. |
effigie |
Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts pour l'embellir ont uni leurs merveilles |
XVIIIe siècle. |
effronté, ée, |
Le génie est semblable à la vigne fertile : Est-elle sans soutien ? l'on voit sa tige utile Ramper en étendant les bras ; D'un raisin égaré que son front se couronne, De poussière souillé, vert encore en automne, On le bannit de nos repas |
le Prince de Salm. |
égaré, ée |
Mais on admire, on aime, on soutient les talents, C'est en vain qu'on voudrait repousser leurs élans |
le Poëte malheureux. |
élan [1] |
Durant deux saisons de clémence, Mon église élargit l'étroit sentier des cieux |
le Jubilé. |
élargir |
Ô malheureux l'auteur dont la plume élégante Se montre encor du goût sage et fidèle amante ! |
XVIIIe siècle. |
élégant, ante |
Sitôt que l'auteur signe un écrit qu'il proclame, Son nom doit partager et l'éloge et le blâme |
Mon apologie |
éloge |
Mais de la poésie usurpant les pinceaux, Et du nom de vertus sanctifiant sa prose, Par la pompe des mots l'éloquence en impose |
XVIIIe siècle |
éloquence |
Vous ne donnez point au génie le temps de se développer, de s'élever insensiblement, et d'aller en son vol toucher la voûte du ciel |
Préf. |
en [1] |
Mes ennemis riant ont dit dans leur colère : Qu'il meure et sa gloire avec lui ! Mais à mon coeur calmé le Seigneur dit en père : Leur haine sera ton appui |
Imit. des psaumes. |
en [1] |
Mais toujours critiquer en vers pieux et froids, Sans daigner seulement endoctriner les rois ! |
Apologie. |
endoctriner |
Votre jeune Apollon, qui n'a point réussi, Dans la satire encor ne peut être endurci |
Apol. |
endurci, ie |
Ô combien d'écrivains languiraient inconnus, Qui, du Pinde français illustres parvenus, En servant ce parti [le parti des philosophes] conquirent nos hommages ! L'encens de tout un peuple enfume leurs images |
XVIIIe siècle. |
enfumer |
Thomas est en travail d'un gros poëme épique ; Marmontel enjolive un roman poétique |
Le 18e s. |
enjoliver |
Elle [la comédie] fuit la gaîté qui doit suivre ses pas, Et d'un masque tragique enlaidit ses appas |
Le 18e s. |
enlaidir |
Oh ! malheureux l'auteur.... Qui, rempli d'une noble et constante fierté.... Veut par ses talents seuls enlever les suffrages |
Le 18e s. |
enlever |
Songez en défiant l'Anglais et les tempêtes, Que, si vous prodiguez votre sang généreux, Ce n'est point pour tenter un de ces vols heureux Ennoblis du nom de conquêtes |
Ode sur la guerre. |
ennobli, ie |
Sous le vain nom de bienfaiteurs Ces grands semaient ensemble et les dons et l'offense |
le Jug. dernier. |
ensemble |
Mais trois fois plus heureux le jeune homme prudent Qui, de ces novateurs enthousiaste ardent, Abjure la raison, pour eux la sacrifie ! |
Le 18e siècle. |
enthousiaste |
De là sur l'Hélicon deux partis opposés Règnent, et l'un par l'autre à l'envi déprisés.... |
Le 18e s. |
envi (à l') [1] |
Au détour d'un sentier deux arbres opposés, Laissant tomber leurs bras épaissis et croisés, Forment sur leur passage une large barrière |
Mort d'Abel, VIII |
épaissi, ie |
Un grand coeur veut dans l'ombre épancher ses bienfaits |
Stances à M. d'Arnaud. |
épancher |
Thomas est en travail d'un gros poëme épique |
XVIIIe siècle. |
épique |
Quelques vengeurs pourtant, armés d'un noble zèle, Ont de ces morts fameux épousé la querelle |
Le 18e siècle. |
épouser |
Heureux qui, satisfait de lumières bornées, à d'utiles travaux consacre ses années, Ignorant le désir d'éterniser son nom |
Ode au roi. |
éterniser |
Sitôt qu'aux champs de l'air l'oeil du jour étincelle |
le Jubilé. |
étinceler |
Cloris n'est que parée et Cloris se croit belle ; En vêtements légers l'or s'est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants |
Le XVIIIe siècle |
étoilé, ée |
Si d'un pied étourdi quelque jeune éventé Frappe en courant son chien qui jappe épouvanté, La voilà qui se meurt de tendresse et d'alarmes |
Le XVIIIe siècle. |
éventé, ée |