M. Coeffeteau n'a jamais usé de ce mot ; mais M. de Malherbe et ses imitateurs s'en servent souvent : N'avez-vous pas de honte de vous plonger, dit-il, en une sécurité aussi profonde que le dormir même ? |
Rem. t. I, p. 71, dans POUGENS |
sécurité |
La victoire n'est pour toi qu'une semence de nouvelle guerre |
Q. C. VII, 8 |
semence |
Alexandre dit qu'on le faisait fils de Jupiter, mais qu'il sentait bien qu'il était fait comme les autres |
Q. C. VII, 10 |
sentir |
Sériosité : puisque ce mot a déjà tant fait que de naître.... il ne lui faut plus qu'un peu de temps, joint à la nécessité et à la commodité qu'il y aura d'en user, pour l'établir tout à fait ; déjà un de nos plus fameux écrivains [Balzac] s'en est servi dans son nouveau recueil de lettres ; j'ai vu exactitude aussi reculé que sériosité |
Rem. t. I, p. 435, dans POUGENS |
sériosité |
Les deux mers, venant à serrer la terre des deux côtés, font une langue |
Q. C. III, 1 |
serrer |
Observe que, bien qu'on puisse répéter le si, la manière la plus ordinaire et la plus naturelle est de se servir de que |
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si [1] |
H. Estienne prétend que nous pouvions nous passer de signalé, qu'on ne le disait même plus de son temps qu'en parlant des personnes, et qu'on n'imitait pas encore les Italiens qui disent vizii segnalati ; mais aujourd'hui on dit fort bien avec M. de Voiture : Vous leur ferez une faveur signalée (VOIT. Lett. 41) |
Nouv. Rec. obs. de M***, p. 319 |
signalé, ée |
Il y en a [des adjectifs] qui n'ont pas de simple : on dit insatiable, indubitable, immanquable ; et l'on ne dit pas satiable, dubitable, manquable |
Rem. not. Th. Corn. t. II, p. 1027 |
simple [1] |
La situation naturelle de ce passage semble imiter les fortifications faites par la main des hommes |
Q. C. III, 4 |
situation |
Sur ce qui est observé que l'usage favorise souvent des solécismes, M. Chapelain dit qu'alors ces solécismes sont des élégances |
Rem. not. Th. Corn. t. I, p. 140, dans POUGENS |
solécisme |
Darius sollicitait la fidélité des domestiques d'Alexandre |
Q. C. III, 5 |
solliciter |
Les premiers qui se sont servis de somme sont Ronsard et Belleau... ces deux auteurs disaient somne quand ils voulaient parler de l'action de dormir, et somme quand ils voulaient signifier le dieu du sommeil |
Nouv. Rem. observ. de M***, p. 395, dans POUGENS |
somme [3] |
Je dors d'un bon somme est bien mieux dit que d'un bon sommeil, qui néanmoins ne serait pas mauvais ; il est vrai que l'usage de sommeil a plus d'étendue, et qu'on le dit en beaucoup de lieux où il ne faudrait pas dire somme, par exemple quand on dit : accablé de sommeil, et non de somme |
Nouv. Rem. p. 394, dans POUGENS |
somme [3] |
Toute sorte se met d'ordinaire avec le singulier, comme, je vous souhaite toute sorte de bonheur, et toutes sortes avec le pluriel, comme, Dieu nous préserve de toutes sortes de maux |
Rem. t. I, p. 209, dans POUGENS |
sorte |
Comme le remarque M. Ménage, on doit dire : Monsieur a sorti ce matin, et non pas est sorti, pour faire entendre qu'il est sorti et revenu |
Rem. Not. Th. Corn. t. I, p. 64, dans POUGENS |
sortir [1] |
Quoiqu'on dise : je suis sorti ce matin pour telle affaire, le P. Bouhours observe que l'on dit fort bien : il y a huit jours que je n'ai sorti |
ib. |
sortir [1] |
J'ai employé le mot de souvenance dans mon Quinte-Curce ; cependant ce terme a été depuis condamné comme vieux par l'Académie ; il faut dire souvenir en prose, mais en vers souvenance est bon |
Nouv. Rem. p. 438, dans POUGENS |
souvenance |
En la mauvaise structure il y a toujours quelque chose à ajouter, ou à diminuer, ou à changer, non pas simplement pour le lieu, mais pour les mots |
Rem. t. II, p. 1051 |
structure |
Suader : M de Malherbe le dit, mais il ne vaut rien |
Nouv. Rem. p. 390, dans POUGENS |
suader |
parce qu'en ces exemples dessus et dessous et leurs semblables passent pour mots substantifiés, et non pas pour prépositions |
Rem. t. II, p. 1009, dans POUGENS |
substantifié, ée |
Ils n'osèrent contredire à cette ordonnance, quoiqu'ils vissent qu'elle allait à la subversion de leurs lois |
Q. C. x, 2 |
subversion |
Alexandre reçut des lettres de Darius conçues en termes si superbes qu'il s'en offensa |
Q. C. IV, 1 |
superbe [1] |
Sur le lever du soleil |
Q. C. 218 |
sur [1] |
Je ne crois pas qu'on puisse blâmer ceux qui se servent indifféremment de superficie et de surface en toutes manières ; surface, comme plus nouveau, paraît seulement un peu plus à la mode |
Nouv. rem. Observ. de M*** p. 218, dans POUGENS |
surface |
Il [M. Ménage] ajoute une assez jolie observation, qui est que M. de Lavieuville avait été superintendant et surintendant des finances ; et, quand il les eut la seconde fois, on disait surintendant |
Nouv. Rem. Observ. de M. ***, p. 215, dans POUGENS |
surintendant |
Son supplice fut plutôt sursis que son crime ne fut pardonné |
Q. C. 384 |
sursis, ise |
Il a survécu tous ses enfants |
Q. C. 430 |
survivre |
Il a fait tant et de si belles actions : cette façon de parler a été fort usitée autrefois par les meilleurs écrivains ; mais aujourd'hui elle a je ne sais quoi de vieux et de rude |
Rem. t. II, p. 555, dans POUGENS |
tant |
Tant y a que les soldats travaillèrent aux radeaux avec tant de courage que.... |
Q. C. 421 |
tant |
Rien ne tarit sitôt que les larmes |
Q. C. v, 5 |
tarir |
Tâtant son ennemi au défaut des armes, il lui plongea son poignard dans le flanc |
Q. C. IX, 5 |
tâter |
M. Chapelain dit que taxer ne doit point être banni du beau langage ; M. de la Mothe le Vayer est du même sentiment ; il ajoute que c'est une pure imagination de dire que taxer pour noter et même pour accuser ne doit plus être employé dans le beau style |
Rem. not. Th. Corn. t. I, p. 371, dans POUGENS |
taxer |
M. Ménage veut qu'on dise deux Te Deum et non deux Te Deons ; je suis de son avis |
Rem. not. Th. Corn. t. III, p. 132, éd. de Paris, 1738 |
te deum |
Tel veut que après soi, et non pas comme : Faites-moi la part telle qu'il vous plaira, et non telle comme il vous plaira |
Nouv. rem. p. 60, dans POUGENS |
tel, elle |
Il y en a qui disent par exemple : Dieu est présent en tous lieux, tels qu'ils soient ; c'est mal parler, il faut dire : quels qu'ils soient |
Rem. t. II, p. 701, dans POUGENS |
tel, elle |
On demande s'il faut dire : Je vous prends tous à témoins, avec une s, au pluriel ; cette question fut faite dans une célèbre compagnie, où tout d'une voix on fut d'avis qu'il fallait dire : à témoin au singulier |
Rem. t. II, p. 1021, dans POUGENS |
témoin |
Ce mot est indéclinable et comme adverbe en cette phrase : témoin tous les anciens philosophes ; car, assurément, il faut dire témoin, et non pas témoins |
Rem. t. II, p. 1023, dans POUGENS |
témoin |
Cette clause si ordinaire : en témoin de quoi j'ai signé la présente, où l'on ne peut pas dire que témoin ne signifie témoignage |
Rem. t. II, p. 1025, dans POUGENS |
témoin |
M. de Malherbe use de température pour tempérament ; M. le cardinal de Lorraine, dit-il, fut d'une température où il n'y avait rien à désirer ; je l'ai vu aussi dans Amyot, mais c'est qu'il se disait autrefois, et il ne se dit plus |
Rem. t. I, p. 117 |
température |
Ces autres peuples des Indes qui tiennent un pays vaste et inhabité |
Q. C. 539 |
tenir |