On savait qu'il avait sans cesse sous les yeux des tableaux complets et précis de la situation des finances |
Mém. XI |
tableau |
Instruire, persuader, émouvoir, sont la tâche de l'éloquence en général ; mais, selon le sujet, elle s'adresse plus directement à l'esprit ou à l'âme |
Oeuvr. t. VI, p. 46 |
tâche [1] |
Voir broyer tes couleurs et tailler tes crayons |
Épît. à Voltaire. |
tailler |
Pascal, en épurant la langue, l'a, pour ainsi dire, passée à un tamis trop fin ; il n'a pas assez conservé de la substance de Montaigne |
Oeuv. t. x, p. 424 |
tamis |
Donnez, donnez, dit-il, puisqu'on a tant fait que de les égorger [des moutons], il faut bien que quelqu'un les mange |
Cont. mor. Philos. soi-dis. |
tant |
Necker n'en fut pas moins taxé de vanité pour avoir publié ce compte |
Mém. XI |
taxé, ée |
C'était un caractère singulier que le sien [Mme Geoffrin], et difficile à saisir et à peindre, parce qu'il était tout en demi-teintes et en nuances |
Mém. VI |
teinte |
De deux témoignages, le moins suspect n'est pas celui que l'on dépose, mais celui qu'on laisse échapper |
Oeuv. t. VIII, p. 344 |
témoignage |
Je ne me doutais pas que la tempérance fût la nourrice du génie, et cependant rien n'est plus véritable |
Mém. IV |
tempérance |
Dans une monarchie vaste et tranquille, où une partie des forces de la nation suffit à sa défense, le bonheur public tient essentiellement à des moeurs tempérées |
Oeuv. t. x, p. 314 |
tempéré, ée |
L'âge avait fait pour lui ce que la nature avait fait pour d'Alembert : il avait tempéré tous les mouvements de son âme |
Mém. VI |
tempérer |
Après sa banqueroute, réfugié au Temple, lieu de franchise alors pour les débiteurs insolvables |
Mém. VI |
temple [1] |
Le temps nous pressait ; j'écrivis très rapidement le poëme |
Mém. x. |
temps |
Dans tous les temps il y a eu la raison du peuple et la raison des sages ; dans tous les temps il y a eu le goût du vulgaire et le goût d'un monde plus cultivé |
Oeuv. t. x, p. 29 |
temps |
Le dîner, après la toilette, fut animé d'une gaieté du bon vieux temps |
Mém. x. |
temps |
Dans l'accent naturel de la parole, ainsi que dans celui du chant, dans la quantité prosodique et dans la mesure vocale, il y a des temps forts et des temps faibles |
Oeuv. t. VIII, p. 458 |
temps |
En arrivant, j'allai recevoir cette lyre, et tout d'un temps je la vendis |
Mém. II |
temps |
Une tendance vers le bien, que nul obstacle ne dérange |
Bélis. 13 |
tendance |
Les rideaux des fenêtres n'étaient qu'entr'ouverts ; un jour tendre se glissait dans l'appartement à travers des ondes de pourpre |
Contes mor. Alcib. |
tendre [1] |
En réclamant son titre de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, il [Voltaire] tendait lui-même le bout de la chaîne avec lequel on l'aurait attaché si on avait voulu |
Mém. v. |
tendre [2] |
Est-ce à un homme qui a servi vingt ans sa patrie, qui s'est retiré couvert de blessures, et qui depuis n'a cessé de travailler sans relâche, est-ce à lui de tendre la main ? |
Cont. mor. Lauret. |
tendre [2] |
Le talent d'un esprit fin, c'est de persuader qu'il ne tend pas à l'être ; et cet artifice est au comble, quand la finesse a l'air de la naïveté |
Oeuv. t. VII, p. 465 |
tendre [2] |
On tient à ses propres résolutions par ce sentiment de liberté qui résiste à celles des autres |
Cont. mor. Fem. com. peu. |
tenir |
Voltaire, de retour de Berlin, d'où il avait fait chasser le malheureux d'Arnaud, et où il n'avait pu tenir lui-même |
Mém. v. |
tenir |
Ses accès lui prenaient par des éclats de rire involontaires ; au rire succédait une tension dans tous ses membres |
Mém. III |
tension |
Vous concevez qu'une tension continuelle et une hauteur monotone devaient être le défaut des écrits de Thomas |
Mém. X |
tension |
Louis XIV faisait observer sur la carte à l'un de ses courtisans quel petit espace la France occupait dans le monde : Vraiment, sire, dit le courtisan, tant vaut l'homme, tant vaut sa terre |
Oeuv. t. VII, p. 468 |
terre |
Son fils donnait tête baissée dans les égarements de son âge |
Cont. mor. École pér. |
tête |
Elle avait pour maxime que, lorsque dans le monde on entendait dire du mal de ses amis, il ne fallait jamais prendre vivement leur défense et tenir tête au médisant ; car c'était le moyen d'irriter la vipère et d'en exalter le venin |
Mém. VI |
tête |
Dans les arts soumis au calcul, la théorie devance et conduit la pratique ; dans les arts où président le génie et le goût, c'est au contraire la pratique qui précède la théorie : l'exemple donne la leçon |
Oeuv. t. IX, p. 430 |
théorie [1] |
Leur théorie [des dramaturges tirant leur pathétique des accidents de la vie commune] roule sur deux erreurs, l'une que tout ce qui intéresse est bon pour le théâtre ; l'autre, que tout ce qui ressemble à la nature est beau, et que l'imitation la plus fidèle est toujours la meilleure |
Oeuv. t. VII, p. 38 |
théorie [1] |
En Allemagne on a renchéri sur cette formule de politesse [le vous], en ajoutant le pluriel à la tierce personne |
Oeuv. t. x, p. 258 |
tiers, erce |
Cette voix était la plus rare que l'on eût entendue, soit par le volume et la plénitude des sons, soit par l'éclat perçant de son timbre argentin |
Mém. IV |
timbre [1] |
Qu'on ne soit plus surpris, si, à mesure que le goût devient plus difficile, l'imagination devient plus timide et plus froide |
Oeuv. t. VI, p. 69 |
timide |
La facilité du public à applaudir les tirades et les portraits, a fait de nos scènes de comédie des galeries d'enluminures |
Oeuv. t. VI, p. 491 |
tirade |
Lubin tire le pied et ôte son chapeau avec les grâces naïves de la nature |
Cont. mor. Ann. Lub. |
tirer |
On tire au volume, non pas pour la raison qu'en donne Pline, qu'il en est d'un bon livre comme de toute autre chose, et que plus il est grand, meilleur il est ; mais parce que les plaideurs, dit-on, mesurent le prix du plaidoyer à son étendue et à sa durée |
Oeuv. t. v, p. 318 |
tirer |
Nous ne retrouvions au logis que le feu de quelques tisons qui se baisaient sous la marmite, et auxquels à peine tour à tour nous était-il permis de dégeler nos doigts |
Mém. I |
tison |
Au bruit que la toile fit à mon oreille en se levant, mon sang se gela dans mes veines |
Mém. III |
toile |
Ne fût-ce même que pour cacher le besoin qu'on a quelquefois de baisser la toile, il serait à souhaiter qu'on la baissât toujours dès qu'un acte serait fini |
Oeuv. t. VII, p. 220 |
toile |