Penser devient un art, et cet art est l'art de parler |
Gramm. Disc. prél. Oeuv. t. v, p. XL. |
parler [1] |
Après avoir entendu, avec quelque peine, un langage qui parle plus aux oreilles qu'aux yeux, nous en sentirons mieux les avantages d'un langage qui parle plus aux yeux qu'aux oreilles |
Lang. calc : II, 16 |
parler [1] |
Parler affaires, c'est en faire son unique objet ; au lieu que parler d'affaires n'exclut pas tout autre objet dont on voudrait parler par occasion |
Gramm. I, 13 |
parler [1] |
Ce partage de l'empire d'Alexandre fut fait vingt-trois ans après la mort de ce conquérant |
Hist. anc. II, 11 |
partage |
La notion la plus parfaite que nous puissions avoir de la divinité n'est pas infinie ; elle ne renferme, comme toute idée complexe, qu'un certain nombre d'idées partielles |
Traité anim. II, 6 |
partiel, elle |
Il n'y a que l'expérience qui puisse l'accoutumer [l'homme] à juger de la distance qui est entre lui et l'endroit d'où part le bruit |
Conn. hum. sect. 6 |
partir [2] |
Cela fait voir combien, en philosophie, le plus petit pas est difficile à faire |
Art de penser, part. I, 13 |
pas [1] |
Le cardinal de Polignac, parlant du miracle de saint Denis, appuyait beaucoup sur ce qu'il y a deux lieues de Paris à Saint-Denis : Monseigneur, dit une femme d'esprit, il n'y a que le premier pas qui coûte |
Art d'écr. II, 10 |
pas [1] |
La seconde campagne se passa comme la première : Athènes parut sur terre sans défense contre Sparte, comme Sparte fut sur mer sans défense contre Athènes |
Hist. anc. II, 5 |
passer |
Notre langue ne peut rien substituer à de pareils éléments [les finales passives du latin] ; elle n'a donc point de verbe passif ; en effet c'est avec les participes du passé, joints aux différentes formes du verbe être, que nous traduisons les verbes passifs du latin |
Gramm. II, 10 |
passif, ive |
Les Scythes étaient des peuples pasteurs, qui, sans demeure fixe, erraient dans de vastes pays incultes |
Hist. anc. I, 18 |
pasteur |
Les rois [d'Angleterre] passèrent les bornes prescrites à leur autorité ; ils se firent de nouvelles prérogatives ; et, sans qu'ils s'en aperçussent, les Anglais se préparaient à supporter patiemment le despotisme de Henri VIII |
Étud. hist. 2e part. Oeuv. t. XXI, p. 246, dans POUGENS. |
patiemment |
Partout il se forma de ces patriciens orgueilleux qui trouvaient étrange que la nature eût daigné accorder à des plébéiens des poumons pour respirer, une bouche pour parler et des yeux pour voir |
Études hist. I, 3 |
patricien, ienne |
On n'avait en Suède aucune idée de nos seigneuries patrimoniales ; les titres de comtes et de barons y sont modernes, ils sont personnels, et non pas attachés à des possessions |
Étud. hist. II, 6 |
patrimonial, ale |
Apercevoir par où un raisonnement pèche |
Conn. hum. II, 7 |
pécher |
Il [l'aveugle de Cheselden] apercevait tous les objets pêle-mêle et dans la plus grande confusion, et il ne les distinguait point, quelque différentes qu'en fussent la forme et la grandeur |
Traité sens, III, 5 |
pêle-mêle |
Les corps paraissent se mouvoir dans une étendue que nous jugeons immobile ; nous imaginons cette étendue pénétrable : l'espace emporte donc l'idée de pénétrabilité avec celle d'immobilité |
Trait. des syst. 8 |
pénétrabilité |
La pénétration suppose qu'on est capable d'assez d'attention, de réflexion et d'analyse, pour percer jusques dans l'intérieur des choses ; et la profondeur, qu'on les creuse au point d'en développer tous les ressorts et qu'on voit d'où elles viennent, ce qu'elles sont et ce qu'elles deviennent |
Conn. hum. II, 11 |
pénétration |
Il fallait subir une pénitence publique pour obtenir la rémission des crimes commis après avoir été baptisé |
Histoire anc. XV, 9 |
pénitence |
J'appelle pensée tout ce que l'âme éprouve, soit par des impressions étrangères, soit par l'usage qu'elle fait de sa réflexion |
Conn. hum. III, 16 |
pensée [1] |
Ils ont pensé avant de chercher comment on pense ; il fallait même qu'il s'écoulât des siècles pour faire soupçonner que la pensée peut être assujettie à des lois ; et aujourd'hui le plus grand nombre pense encore sans former de pareils soupçons |
Log. obj. de cet ouv. |
penser [1] |
Donner son attention, se ressouvenir, imaginer, comparer, juger, réfléchir, sont des manières de penser qui appartiennent à l'entendement |
Tr. anim. II, 10 |
penser [1] |
Dans la première partie de cet ouvrage, nous avons expliqué la génération des idées ; dans la seconde, nous avons fait voir comment on doit conduire son esprit : c'est tout ce que renferme l'art de penser |
Art de pens. II, 7 |
penser [1] |
[Epicure] a su démêler deux choses dans nos sensations : la perception qui est toujours vraie, parce qu'elle n'assure que ce que nous sentons ; le jugement qui peut être faux, lorsque, d'après nos perceptions, nous jugeons de ce que les choses sont en elles-mêmes |
Hist. anc. III, 25 |
perception |
Bossuet connaissait parfaitement la coupe du style ; quelquefois il va rapidement par une suite de phrases très courtes ; d'autres fois ses périodes sont d'une grande page, et elles ne sont pas trop longues, parce que tous les membres en sont distincts et sans embarras |
Art d'écr. III, 3 |
période |
Dans une période, tous les membres doivent être distincts et liés les uns aux autres ; quand ces conditions ne sont pas remplies, ce n'est plus qu'un assemblage confus de plusieurs phrases |
ib. I, 9 |
période |
Une période bien faite est appelée une période arrondie |
ib. |
période |
Le texte hébreu fait cette période [l'intervalle entre la création et le déluge] de 1656 ans, le samaritain de 1307, et la version grecque des Septante de 2242 |
Hist. anc. I, 1 |
période |
Il y a des écrivains qui, affectant le style périodique, confondent les longues phrases avec les périodes ; leurs phrases sont d'une longueur insupportable ; on croit qu'elles vont finir, et elles recommencent sans permettre le plus léger repos |
Art d'écr. III, 3 |
périodique |
La règle est que, quand on veut exprimer une même chose par plusieurs périphrases, il faut que les images soient dans une certaine gradation, qu'elles ajoutent successivement les unes aux autres, et que tout ce qu'elles expriment convienne également, non-seulement à la chose dont on parle, mais encore à ce qu'on en dit |
Art d'écr. II, 3 |
périphrase |
Elles [les âmes] ne sont pas non plus détruites à la mort ; mais, chacune continuant à être unie à son premier corps, elles conservent leur personnalité, et passent à un état plus parfait que celui qu'elles quittent |
Traité des syst. ch. 8 |
personnalité |
C'est une chose bien étonnante qu'on soit parvenu à peser en quelque sorte les corps célestes ; mais croiriez-vous qu'on détermine à peu près le poids qu'auraient sur la surface de Saturne et celle de Jupiter les corps que nous pesons sur notre globe ? |
Art de rais. III, 10 |
peser |
Lycurgue, qui n'a été le législateur que d'une petite ville |
Ét. hist. III, 5 |
petit, ite |
on verrait les règles s'établir peu à peu |
Gramm. I, 8 |
peu |
Depuis la guerre de Troie, la Grèce fut barbare, ou à peu près, jusqu'à Solon |
Hist. anc. III, 12 |
peu |
Ceux qui la peuplent avec des calculs n'ont pas songé qu'il fallait pourvoir à la nourriture des habitants |
Hist. anc. I, 1 |
peupler |
Il [Alexandre] immola secrètement des victimes à la Peur : il invoqua Jupiter, Minerve et la Victoire |
Hist. anc. II, 10 |
peur |
Pour découvrir des phénomènes, il ne suffit pas toujours d'observer ; il faut encore employer des moyens propres à les rapprocher, à les dégager de tout ce qui les cache, à les mettre à portée de notre vue |
Art de rais. I, 8 |
phénomène |
Phocion était à la fois grand capitaine et grand homme d'État, phénomène auquel dans ce siècle on n'était plus accoutumé |
Hist. anc. II, 9 |
phénomène |
Ce sentiment [que les bêtes ont de l'intelligence] est celui du vulgaire : il n'est combattu que par des philosophes, c'est-à-dire par des hommes qui d'ordinaire aiment mieux une absurdité qu'ils imaginent, qu'une vérité que tout le monde adopte |
Traité des anim. part. 2 |
philosophe |