Et l'éternelle croix qui, surmontant le faîte [du Colisée de Rome], Incline comme un mât battu par la tempête |
Méd. II, 20 |
incliner |
Elle [l'âme] ose mesurer le temps, l'immensité, Aborder le néant, parcourir l'existence, Et concevoir de Dieu l'inconcevable essence |
Méd. I, 28 |
inconcevable |
Et cette veuve inconsolée [la duchesse de Berry], En lui cachant [au duc de Bordeaux] le mausolée, Du doigt lui montrera les cieux |
Méd. I, 15 |
inconsolé, ée |
N'as-tu pas vu son inconstance [du peuple] De l'héréditaire croyance Éteindre les sacrés flambeaux, Brûler ce qu'adoraient ses pères, Et donner le nom de lumières à l'épaisse nuit des tombeaux ? |
Médit. I, 19 |
inconstance |
Cris du sang, voix des morts, plaintes inextinguibles, Montez, allez frapper les voûtes insensibles Du palais des destins |
Harm. I, 7 |
inextinguible |
Et devant l'infini, pour qui tout est pareil, Il est donc aussi grand d'être homme que soleil ! |
Harm. II, 4 |
infini, ie |
Si la prière enfin de ses pleurs vous inonde, Et devant l'infini fait fléchir vos genoux |
Harm. I, 11 |
infini, ie |
Comme une goutte d'eau dans l'Océan versée, L'infini dans son sein absorbe ma pensée |
Méd. I, 28 |
infini, ie |
Les enfants héritant l'iniquité des pères |
Harm. I, 7 |
iniquité |
Quand l'astre à son midi, suspendant sa carrière, M'inonde de chaleur, de vie et de lumière |
Médit. I, 16 |
inonder |
D'où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m'inonde ? |
Harm. I, 5 |
inonder |
Tristesse qui m'inonde, Coule donc de mes yeux ; Coule comme cette onde Où la terre féconde Voit un présent des cieux ! |
ib. IV, 5 |
inonder |
Ossements desséchés, insensible poussière, Levez vous, recevez la vie et la lumière |
Méd. I, 30 |
insensible |
Qui peut sonder de Dieu l'insondable pensée ? |
Joc. II, 63 |
insondable |
Quelquefois seulement, quand mon âme oppressée Sent en rhythmes nombreux déborder sa pensée, Au souffle inspirateur du soir, dans les déserts Ma lyre abandonnée exhale encor des vers |
Méd. I, 20 |
inspirateur, trice |
Ce jour inspirateur [le clair de lune] et qui la fait rêver [la pensée], Vers les choses d'en haut l'invite à s'élever |
Harm. I, 10 |
inspirateur, trice |
Muse contemple ta victime ! Ce n'est plus ce front inspiré, Ce n'est plus ce regard sublime Qui lançait un rayon sacré |
Médit. I, 11 |
inspiré, ée |
Impose donc silence aux plaintes de ta lyre ; Des coeurs nés sans vertu l'infortune est l'écueil ; Mais toi, roi détrôné, que ton malheur t'inspire Un généreux orgueil |
Méd. I, 14 |
inspirer |
Qu'un autre vous réponde, ô sages de la terre ! Laissez-moi mon erreur ; j'aime, il faut que j'espère ; Notre faible raison se trouble et se confond ; Oui, la raison se tait, mais l'instinct vous répond |
Médit. I, 5 |
instinct |
Par l'infaillible instinct le coeur soudain frappé Ne craint pas de retour, ni de s'être trompé |
Joc. III, 102 |
instinct |
Leur coeur [aux amis] intarissable et l'un à l'autre ouvert |
Joc. III, 104 |
intarissable |
Elle [la cascade] n'a qu'une plainte intermittente et douce, Selon qu'elle rencontre ou la pierre ou la mousse |
Jocel. VI, 224 |
intermittent, ente |
Une secrète issue Laisse entrer le rayon et le jour du midi ; On ne peut du dehors découvrir l'interstice |
Joc. II, 83 |
interstice |
Ces chants.... [qui] sur l'aile du temps traversant tous les âges, Brillent, comme l'iris sur les flancs des nuages |
Ép. à C. Delav. |
iris [2] |
Siéyes pensait beaucoup, parlait peu, et écrivait avec cette brièveté tranchante qui a l'explosion et l'irréfutabilité des oracles |
dans le Dict. de POITEVIN. |
irréfutabilité |
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'en volent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ? |
Méd. I, 13 |
jaloux, ouse |
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! |
Méd. I, 29 |
jaunissant, ante |
Regardez en avant et non pas en arrière, Le courant roule à Jéhovah ! |
Harm. IV, 13 |
jéhovah |
Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages, Vers la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? |
Méd. I, 13 |
jeter |
Bientôt.... mais de la mort la main lourde et muette Vient de toucher la corde [de la lyre du poëte] ; elle se brise et jette Un son plaintif et sourd dans le vague des airs |
Méd. II, 5 |
jeter |
Là sont nos rêves pleins de charmes ; ....Là refleuriront nos jeunesses |
Méd. II, 1 |
jeunesse |
C'est une jeune fiancée Qui, le front ceint du bandeau, N'emporta qu'une pensée De sa jeunesse au tombeau |
Harm. II, 1 |
jeunesse |
Ce bonheur que l'ivresse cueille, De nos fronts tombant feuille à feuille, Jonchait le lugubre chemin [de nos jours] |
Méd. II, 1 |
joncher |
Dans le stérile espoir d'une gloire incertaine, L'homme livre, en passant, au courant qui l'entraîne Un nom de jour en jour dans sa course affaibli ; De ce brillant débris le flot du temps se joue ; De siècle en siècle il flotte, il avance, il échoue Dans les abîmes de l'oubli |
Méd. II, 5 |
jouer |
On dit que ce brillant soleil N'est qu'un jouet de ta puissance ; Que sous tes pieds il se balance Comme une lampe de vermeil |
Harm. I, 7 |
jouet |
Mais le temps ? - Il n'est plus. - Mais la gloire ? eh ! qu'importe Cet écho d'un vain son qu'un siècle à l'autre apporte, Ce nom, brillant jouet de la postérité ? |
Méd. II, 5 |
jouet |
Ils furent ce que nous sommes, Poussière, jouet du vent ! Fragiles comme des hommes, Faibles comme le néant ! |
Harm. II, I |
jouet |
Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive, Il coule et nous passons |
Médit. I, 13 |
jouir |
Dieu dit, et le jour fut ; Dieu dit et les étoiles De la nuit éternelle éclaircirent les voiles |
Médit. I, 30 |
jour |
C'est que d'un toit de chaume une faible fumée, Un peu d'herbe le soir par le pâtre allumée, Suffit pour obscurcir tout le ciel d'un vallon, Et dérober le jour au plus pur horizon |
Harm. I, 5 |
jour |