Montagnes que voilait le brouillard de l'automne, Vallons que tapissait le givre du matin, Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne, Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain |
Harm. III, 2 |
émondeur, euse |
Quel que soit le destin que couve l'avenir, Terre [l'Italie], enveloppe-toi de ton grand souvenir ; Que t'importe où s'en vont l'empire et la victoire ? Il n'est point d'avenir égal à ta mémoire |
Harm. II, 3 |
empire |
Ce poids léger du temps que le travail emploie |
Harm. I, 5 |
employer |
Il écrit, et les vents emportent sa pensée, Qui va dans tous les lieux vivre et s'entretenir |
Harm. II, 10 |
emporter |
Je disais, et les vents emportaient ma prière |
dans le Dict. de POITEVIN |
emporter |
Et, vers l'occident seul, une porte éclatante Laissait voir la lumière à flots d'or ondoyer ; Et la nue empourprée imitait une tente Qui voile sans l'éteindre un immense foyer |
Harm. II, 2 |
empourpré, ée |
Voyageur fatigué qui reviens sur nos plages Demander à tes champs leurs antiques ombrages, à ton coeur ses premiers amours ; Que de jours ont passé sur ces chères empreintes ! |
Harm. III, 4 |
empreinte |
L'oeil aime à parcourir la voûte Où son disque [de la lune] trace la route Des astres noyés dans les airs, à compter la foule azurée Des étoiles dans l'empyrée Et des vagues au bord des mers |
Harm. I, 10 |
empyrée |
Des systèmes humains il [l'homme] élargit la base, Il encadre au hasard dans cette immensité Système, opinion, mensonge, vérité |
Harm. I, 11 |
encadrer |
[Les Alpes] Qui, dans l'encaissement des roches éboulées, Cachent les lacs profonds et les noires vallées |
Joc. II, 72 |
encaissement |
Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant de chercher ses accents, En mètres divins cadencée, Monter soudain comme l'encens ! |
Harm. I, 1 |
encens |
Élevez-vous [prières] dans le silence à l'heure où dans l'ombre du soir La lampe des nuits se balance, Quand le prêtre éteint l'encensoir |
Harm. I, 1 |
encensoir |
Mon front est blanchi par le temps ; Mon sang refroidi coule à peine, Semblable à cette onde qu'enchaîne Le souffle glacé des autans |
Méd. I, 9 |
enchaîner |
Ô terre, ô mer, ô nuit, que vous avez de charmes ! Miroir éblouissant d'éternelle beauté, Pourquoi mes yeux se voilent-ils de larmes Devant ce spectacle enchanté ? |
Harm. I, 10 |
enchanté, ée |
Mon coeur lassé de tout, même de l'espérance, N'ira plus de ses voeux importuner le sort ; Prêtez-moi seulement, vallons de mon enfance, Un asile d'un jour pour attendre la mort |
Méd. I, 6 |
enfance |
L'enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tombe de la mamelle Au lit glacé du tombeau |
Harm. II, 1 |
enfant |
Venez, enfants du ciel, orphelins sur la terre, Il est encor pour vous un asile ici-bas ; Mes trésors sont cachés, ma joie est un mystère ; Le vulgaire l'admire et ne la comprend pas |
Harm. I, 11 |
enfant |
Et cet heureux trépas, des faibles redouté, N'est qu'un enfantement à l'immortalité |
Socrate, 349 |
enfantement |
Il voit les passions, sur une onde incertaine, De leur souffle orageux enfler la voile humaine |
Méd. II, 13 |
enfler |
Tout à coup la flamme engourdie S'enfle, déborde ; et l'incendie Embrase un immense horizon |
Médit. II, 6 |
enfler |
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes, Il serpente et s'enfonce en un lointain obscur |
Méd. I, 1 |
enfoncer |
La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ; Ma vie en longs soupirs s'enfuit à chaque haleine ; Ni larmes ni regrets ne peuvent l'arrêter |
Médit. II, 5 |
enfuir (s') |
Qu'est-ce donc que des jours pour valoir qu'on les pleure ? Un soleil, un soleil, une heure et puis une heure ; Celle qui vient ressemble à celle qui s'enfuit |
ib. |
enfuir (s') |
Que restera-t-il d'elle [la vulgaire jeunesse] ? À peine un souvenir ; Le tombeau qui l'attend l'engloutit tout entière |
Médit. I, 3 |
engloutir |
Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? |
ib. I, 13 |
engloutir |
Partageant le destin du corps qui la recèle, Dans la nuit du tombeau l'âme s'engloutit-elle ? |
Médit. I, 5 |
engloutir |
C'est.... du corbeau qui s'abat l'aigre croassement, Des autans engouffrés le triste sifflement |
Joc. III, 116 |
engouffré, ée |
Les vents, en s'engouffrant sous ces vastes débris, En tirent des soupirs, des hurlements, des cris |
Méd. II, 20 |
engouffrer (s') |
[Un aiglon] Dont l'oeil aspire à sa sphère, Et qui rampe sur la terre Comme un reptile engourdi |
Harm. II, 13 |
engourdi, ie |
La joubarbe, la menthe et ces fleurs parasites Que la pluie enracine aux parois décrépites |
Joc. VI, 222 |
enraciner |
Et la feuille aux feuilles s'entasse |
Harm. II, 5 |
entasser |
[Les passions].... Soufflant de l'enfer sur ce million d'âmes [Paris], Entre-choquent entre eux ces hommes et ces femmes |
Joc. VIII, 254 |
entre-choquer (s') |
Les feux croisent les feux ; le fer frappe le fer ; Les rangs entre-choqués lancent un seul éclair |
Médit. Préludes |
entre-choquer (s') |
Tombeau, cher entretien d'une douleur amère |
Harm. III, 7 |
entretien |
La douleur lentement m'entr'ouvre le tombeau |
Méd. I, 18 |
entr'ouvrir |
Tu donnes.... à l'aigle l'envergure et l'ombre de ses ailes |
Joc. III, 111 |
envergure |
Dieu n'éteindra pas plus sa divine étincelle Dans l'étoile des nuits dont la splendeur ruisselle Que dans l'humble regard de ce tendre épagneul |
Joc. IX, 279 |
épagneul, eule |
Plus loin, sur la rive où s'épanche Un fleuve épris de ces coteaux.... |
Méd. II, 1 |
épancher |
Océan, qui sur tes rives Épands tes vagues plaintives |
Harm. II, 13 |
épandre |
Bourdonnez sous votre herbe, insectes éphémères |
Harm. II, 4 |
éphémère |